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Construction modulaire : comment conjuguer architecture et qualité ?

Publié le 12 juillet 2022

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Lors des derniers Rendez-vous du Mondial du Bâtiment, Batiradio consacrait une des émissions à la construction modulaire. Souvent assimilée à de la construction hors-site, elle devrait, selon les prévisions du cabinet McKinsey, atteindre 20 % de la construction mondiale d’ici 2030. Cette nouvelle approche de la construction est par ailleurs en train de se développer en France, avec de nombreux projets qui combinent à la fois architecture et qualité. Exemple avec le lycée Uruguay-France d’Avon, entièrement restructuré et restauré grâce à la construction modulaire.
Construction modulaire : comment conjuguer architecture et qualité ? - Batiweb

Baisse des coûts de construction, rentabilisation du temps, ou encore diminution des nuisances sur chantier... Bien qu’elle soit encore trop peu utilisée en France, la construction modulaire enregistre un bon chiffre d'affaires et présente un bon nombre d’atouts. Par ailleurs, cette nouvelle approche de la construction a également pour avantage d’être un frein à la standardisation de l’architecture, puisqu’elle offre à l’architecte un grand champ de possibilités en termes de construction, tout en faisant preuve de qualité.

« Aujourd'hui, avec la construction modulaire, on a juste des plus grands modules, des plus grosses pièces à assembler. Ce qui est intéressant pour l'architecte, c’est qu’il va pouvoir construire à partir d’une boîte à outils, et à partir du moment où il maîtrise bien sa boîte à outils, il va pouvoir utiliser un panel d’outils sans se limiter. Aujourd'hui, pour moi, les possibilités sont illimitées et ce n'est pas du tout restrictif dans la création d'architectes, ni la création de villes, ou de lieux de vie », témoigne Emmanuel Coste, président de l’agence Coste Architecture.

 

« En ce qui concerne la qualité de la construction modulaire, on en est encore aux prémisses »

 

La construction modulaire se développe donc progressivement en France, et elle se révèle même être de plus en plus utilisée au sein de nombreux projets de construction ou de réhabilitation, combinant à la fois architecture et qualité. C’est le cas par exemple du lycée Uruguay-France d’Avon, un établissement scolaire datant des années 1980, qui a été entièrement restructuré et restauré, alors qu’il se trouvait dans un état fortement dégradé. « C'est un concours pour un lycée qu'on a gagné en 2015. L'objet du concours, c'était de pouvoir reconstruire un internat neuf de 200 chambres et de réhabiliter ensuite derrière le lycée », précise Charles Gallet, architecte chez Leclercq Associés.

 

Lycée Uruguay-France d’Avon © Leclercq Associés

 

La rénovation du lycée Uruguay-France d’Avon a par ailleurs été confrontée à plusieurs problématiques, poussant l’agence d’architecture Leclercq Associés à opter pour de la construction modulaire. Les lieux du chantier étaient en effet occupés lors des rénovations et les gestionnaires ont donc été contraints de réaliser des « opérations tiroirs », autrement dit des transferts d’élèves ou de professeurs au fur et à mesure que le chantier avançait. « Pour répondre à ces contraintes, on a décidé de construire un internat entièrement en modulaire 3D en bois, ce qui était un programme très adapté au modulaire, puisque c'est un système de chambres qui se répète », commente Charles Gallet.

Avant rénovation, l'intérieur du lycée était ainsi constitué d’un internat avec des chambres de six personnes. Des chambres qui n'étaient donc plus du tout adaptées aux usages actuels et à la manière dont on peut gérer des internats aujourd'hui. « En fait, on avait trois types de chambres. Les chambres de surveillants, les chambres PMR et puis la majeure partie des chambres qui étaient des chambres d'étudiants. Donc, dès le début, on a construit ça en modules de manière à pouvoir diminuer le temps de chantier et diminuer aussi les nuisances puisque le chantier se fait avec l'ensemble des élèves qui circulent autour », poursuit l’architecte de chez Leclercq Associés.

Le principe constructif du nouvel internat repose ainsi sur la préfabrication de modules tridimensionnels en ossature bois, entièrement fabriqués en usine, assemblés en empilement, le tout reposant sur un socle en béton. Ces matériaux offrent donc des qualités de recyclabilité et d’économie de mise en œuvre, bien qu’ils soient esthétiquement et qualitativement limités. « En ce qui concerne la qualité de la construction modulaire, on en est encore aux prémisses. Là, pour ce projet en l'occurrence, en fait, on n'a pas le temps. L'entreprise est désignée et dès qu'elle est désignée, il faut tout de suite que le chantier se lance. Et ça génère une esthétique un peu particulière qui convient très bien à un programme de l'internat. Si on veut aller dans du un peu plus haut de gamme, du type hôtels, je pense qu’il faut qu'on soit là un peu en amont et qu'on puisse travailler tous ces petits détails qui font que, à la fin, on a un produit de qualité », conclut Charles Gallet.

Pour retrouver l'intégralité des replays de l'émission de Batiradio, c'est ici :

 

Robin Schmidt

Photo de une : Adobe Stock

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