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Deux tours en bois de 50 mètres de haut seront construites à Bordeaux

Publié le 14 mars 2016

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Au terme de l'appel à projets lancé par Bordeaux Euratlantique, la tour de grande hauteur Hyperion proposée par l'architecte Jean-Paul Viguier a été sélectionnée. D'une hauteur de 57 mètres, cet immeuble de logements en structure primaire bois prendra place sur le site du lot 8.4 du quartier Saint-Jean Belcier. Une seconde tour en bois, projet de Art & Build Studio Bellecour, a également été sélectionnée pour un îlot voisin. Découvrez les projets lauréats en images.
Deux tours en bois de 50 mètres de haut seront construites à Bordeaux - Batiweb

Ce n'est pas une, mais finalement deux tours en bois de grande hauteur qui ont été sélectionnées, dans le cadre de l'appel à projets pour l'îlot 8.4 du quartier Saint-Jean Belcier, à proximité de la gare.

« Face à la qualité et au nombre de projets reçus, il était dommage de mettre à l'écart une telle quantité de travail, qui représente entre 100 000 et 200 000 euros d'études pour les équipes », a justifié Stéphan de Faÿ, directeur général de Bordeaux Euratlantique. « C'est aussi un signal de notre engagement en faveur de la filière bois », a-t-il ajouté.

L'EPA Bordeaux Euratlantique s'est en effet engagé dans le cadre de l'OIN à consacrer un volume minimum de surface plancher en bois construction (structure et enveloppe – hors parement) de l'ordre de 25 000 m2 par an, « ce qui est très bon pour l'emploi régional », a rappelé le maire de la ville Alain Juppé.

Sur le terrain de 17 000 m2 de la ZAC Bordeaux Saint-Jean Belcier, les équipes devaient travailler à l'émergence d'une tour de 17 étages, soit 50 mètres de haut environ, en favorisant un maximum l'utilisation du bois, notamment dans sa structure. « Il s'agit d'une première mondiale », a déclaré Alain Juppé. « Le bois est un matériau stockeur de carbone, ce qui a intérêt en termes de développement durable mais c'est aussi un moyen de réduire les délais de construction, de limiter les poussières et les nuisances pour les riverains », a-t-il ajouté avant d'annoncer le nom des deux lauréats.

La tour Hyperion, lauréate

L'EPA Bordeaux Euratlantique a donc sélectionné en premier lieu la tour Hyperion, projet porté par le maître d'ouvrage Eiffage Immobilier Atlantique et l'architecte Jean-Paul Viguier et associés à la maîtrise d’œuvre.

« Le jury a apprécié la gestion de l'espace public d'Hyperion qui donne une importance considérable à l'environnement de la tour, pour en favoriser le déplacement et les échanges piétons entre la station de tramway et la place d'Armagnac », a expliqué l'EPA Bordeaux-Euratlantique.

 

© Jean-Paul Viguier et associés

« Ce n'est pas une tour à proprement parler, même si elle fait 57 mètres de haut, avec 17 étages. C'est davantage un bloc urbain, un quartier qui a grandi, un morceau de ville. A un moment donné, un bâtiment s'est élevé plus que les autres pour former une tour mais ça n'est pas une tour en soi. Il dispose de beaucoup de jardins suspendus, de terrasses partagées, de loggias pour profiter de l'extérieur », a détaillé l'architecte. 

L'immeuble propose un habitat mixte en accession libre et maîtrisé mais aussi en locatif social. A ses pieds s’articule et s’enroule l’ensemble des logements plus bas, la forme créée permettant de multiplier les surfaces de façades, de les ouvrir aux meilleurs expositions, d’aller chercher des points de vues et de laisser le soleil s’infiltrer jusqu’à l’intérieur de la parcelle, éclairant le jardin de l’opération.

Le parc de stationnement se développe sur trois niveaux sous l’emprise de la tour et des logements le long de la rue Carle Vernet et de future voie longeant le tri postal. Les lots commerciaux, ainsi que les halls des immeubles, animent la voie en dissimulant la frontalité d’une façade de parc de stationnement en rez-de-chaussée.

Selon l'équipe du projet, Hyperion se veut comme « l'arbre vivant le plus haut du monde ». « Un immeuble festif »« le bois est placé dans une perspective d'observation de la nature et de ses bienfaits », selon l'architecte. Le matériau bois se retrouve dans la structure poteau-poutre bois, les planchers en CLT et l'ossature en façade.

© Jean-Paul Viguier et associés

Afin d'assurer les contreventements et en raison des contraintes sismique et hydrologique du terrain, le socle et le noyau intérieur de l'immeuble seront réalisés en béton.

La tour Silva sera adaptée pour un autre îlot

A la surprise générale, une seconde tour en bois a été sélectionnée dans le cadre de cet appel à projets. Il s'agit du projet Silva, porté par le maître d'ouvrage Kaufman&Broad et Art&Build Studio Bellecour à la maîtrise d'oeuvre.

Le projet Silva a été retenu « pour sa grande sobriété architecturale, sa transparence et sa capacité d'évolution sur une autre parcelle », a précisé l'EPA Bordeaux Euratlantique.

En effet, ce projet sera adapté pour s'implanter sur l'îlot 4.9 du Bio Min, une parcelle voisine de celle de l’îlot 8.4, sur laquelle était également programmé un immeuble de 50 mètres de haut.

Le projet Silva est composé de 3 ensembles de logements certifiés NF Habitat HQE, de bureaux labellisés Breeam « Very good », de commerces et d'un parking en silo. La Tour Silva développe 18 étages sur 50 mètres de haut et affiche une structure primaire à colombages géants. Le programme prévoit également 700 m2 de terrasses-jardins suspendus et de jardin en pleine terre.

© Quickit 

Le projet est vu comme une figure de proue à l'entrée de la ville, « repérable par une image contemporaine, novatrice, assumée et équilibrée », selon l'équipe de maîtrise d'oeuvre. L'esthétique architecturale du projet témoigne de l'acte de « couper le bois » et d'en habiter un morceau, d'où cette ouverture qui révèle ce matériau caché derrière une enveloppe protectrice en métal.

La tour accueillera un système Panobloc avec bardage métallique, menuiseries en bois et auvents bois. Pour les logements sociaux, il s'agira de panneaux bois, d'un bardage métallique et de menuiseries en bois. Les bureaux et commerces comprendront pour leur part des planchers mixtes bois béton, des poteaux poutres lamellé collé, des murs rideaux bois/alu, des menuiseries bois, des panneaux bois avec bardage métallique et des auvents bois. 

Le premier projet devrait voir le jour fin 2017 après deux ans de chantier. Le second devrait être livré avec 6 à 9 mois d'écart de démarrage, lié à la maîtrise foncière.

Jamais deux... sans trois

Ces deux nouveaux projets viennent s'ajouter à celui déjà lancé en janvier sur le territoire de l'OIN par le promoteur Pichet et l'agence d'architecture Laisné Roussel, et qui concerne la construction d'un immeuble de bureaux à ossature bois de 7 niveaux, baptisé « Perspective ».

© Agence Laisné Roussel

Positionné au pied du futur pont Jean-Jacques Bosc, cet immeuble de bureaux a minima à énergie passive, culminant à près de 30 mètres et d’une surface totale d’environ 4 600 m2, est composé de deux ailes entourant un atrium central favorisant l’éclairage naturel.

Le bâtiment permettra une large modularité dans son aménagement. Les usagers bénéficieront de deux grandes terrasses avec une vue exceptionnelle sur la Garonne et ses coteaux, le pont Jean-Jacques Bosc et le jardin de l’Ars. Une fois achevé, il deviendra le point d’entrée de la ville de Bordeaux.

Claire Thibault
© Photo de Une : Jean-Paul Viguier et Associés

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