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Les maires parisiens UMP font osciller la Tour Triangle, la FFB inquiète pour l'emploi

Publié le 04 novembre 2014

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Alors qu'une délibération cruciale pour l'avenir du projet de la Tour Triangle doit avoir lieu les 17 et 18 novembre prochains, les maires UMP de la capitale se sont d'ores et déjà accordés, lors d'une réunion ce lundi, pour voter contre la construction de l'édifice. Un vote qui inquiète particulièrement la FFB Grand Paris qui dénonce les conséquences sur l'emploi. Ce projet qui prévoit la création d'un immeuble de 180 mètres Porte de Versailles à Paris, devait initialement voir le jour en 2017.
Les maires parisiens UMP font osciller la Tour Triangle, la FFB inquiète pour l'emploi - Batiweb
La Tour Triangle a du plomb dans l'aile. Porté par le groupe Unibail-Rodamco, le projet d'édifice de verre de 180 mètres dans le 15ème arrondissement de la capitale pourrait être enterré à l'occasion du prochain Conseil de Paris. A l'occasion d'une réunion ce lundi matin, les maires parisiens UMP se sont d'ores et déjà accordés pour voter contre la construction du gratte-ciel lors de la délibération des 17 et 18 novembre prochains, à l'exception de Rachida Dati qui n'était pas présente.

Jean-François Legaret (Ier), Brigitte Kuster (XVIIe), Claude Goasguen (XVIe), Jeanne d'Hauteserre (VIIIe), Delphine Burkli (IXe) et Florence Berthout (Ve) se sont donc rangés à l'avis du député-maire UMP du XVe, Philippe Goujon, concerné au premier chef, et de Nathalie Kosciusko-Morizet, présidente du groupe UMP au Conseil de Paris.

Un projet sujet à polémique

La maire de Paris Anne Hidalgo (PS), qui n'est pas suivie sur ce projet par les seize élus EELV du Conseil de Paris, espère néanmoins obtenir le soutien de certains élus de la droite et du centre.

A droite, le conseiller de Paris UMP Jérôme Dubus, se dit « plutôt pour, sous réserve qu'il y ait des avancées ». Il voudrait ainsi une « amélioration de la desserte » de la Porte de Versailles où doit être édifié le gratte-ciel, une « meilleure liaison avec le Parc des expositions » qui se trouvera à ses pieds, et un « renforcement de la capacité hôtelière ».

Du côté des centristes, la position du groupe UDI-MoDem devrait être arrêtée ce jeudi, mais son porte-parole Yann Wehrling assure que ses seize élus voteront contre, dans la continuité de leur prise de position pendant la campagne des municipales. Président du groupe, Eric Azière affirme que le sujet a suscité des « débats nourris », mais que le groupe n'entend pas être « la bouée de sauvetage » de l'exécutif parisien.

Anne Hidalgo n'est par ailleurs plus certaine d'avoir le vote du groupe PCF, qui avait soutenu le projet sous la précédente mandature. « La position du groupe n'est pas arrêtée », a affirmé son président Nicolas Bonnet. L'adjoint ex-MoDem Jean-François Martins, détracteur de la Tour depuis l'origine, a de son côté affirmé qu'il voterait contre.

« 3 000 emplois » en jeu selon la FFB

Jeudi, l'adjoint de la maire de Paris en charge de l'Urbanisme Jean-Louis Missika, avait estimé que le blocage du projet de Tour Triangle, serait « un très mauvais signal envoyé au monde extérieur.»

Par voie de communiqué, la Fédération Française du Bâtiment Grand Paris a quant à elle souhaité  attirer l’attention des élus sur « l’emploi, le développement économique et l’attractivité internationale de Paris » Selon elle, « à court terme, cet investissement de 300 millions d’euros génèrera 3 000 emplois au profit des artisans et des entreprises du Bâtiment et plusieurs milliers d’emplois indirects. A plus long terme, la construction de cette tour est complémentaire de la rénovation du parc des expositions. Ensemble, ils constitueront un pôle de développement pour le quartier et notre région. »

La Tour dessinée par le prestigieux cabinet d'architectes Herzog & de Meuron n'est pas seulement une tour, « c'est un monument » destiné à marquer une des futures places du Grand Paris, a encore expliqué Jean-Louis Missika. Orienté perpendiculairement au périphérique plutôt qu'en parallèle, l'édifice de très grande hauteur « ouvre la circulation entre Paris et Issy-les-Moulineaux », dans les Hauts-de-Seine.

A son côté, l'architecte Jacques Herzog a loué la « beauté » de la Tour. « C'est un objet précis et pensé, qui est attirant, qui a un côté érotique presque (...) Ici la Tour c'est la bonne réponse (...) ce n'est certainement pas seulement pour faire du fric », a argumenté ce dernier.

Les performances énergétiques mises en avant

La Tour, ouverte à tous au niveau du rez-de-chaussée, comprendra des équipements publics, à savoir une crèche et un centre de santé, et sera dotée de deux ascenseurs inclinés qui relieront l'atrium depuis le socle jusqu'à un restaurant panoramique.

Répondant aux critiques des Verts, pour qui Paris a davantage besoin de logements que de bureaux, alors que la capitale compte des centaines de milliers de m2 de bureaux vides, Jean-Louis Missika a souligné qu'il existait une demande pour des plateaux de bureaux vastes et modernes, et que la Ville avait à cœur de transformer des bureaux obsolètes en logements.

« Si (le promoteur) Unibail-Rodamco est prêt à mettre 550 millions d'euros (dans le projet), c'est qu'il pense qu'il y a des clients », a-t-il lancé. Le directeur général d'Unibail-Rodamco a mis en avant les performances énergétiques de la Tour, qui sera « conforme au plan climat de Paris », en consommant moins de 50Kwhep/m2.

A. LG (avec AFP)
© Tour Triangle
 

 

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