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Au Mans, le quartier d’affaires Novaxud se prépare à la vie étudiante

Publié le 10 septembre 2021

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Stéphane Le Foll, maire du Mans (72), participait à l’inauguration des immeubles Cade et Bonnafé dans le quartier d’affaires Novaxud ce jeudi 9 septembre. A cette occasion, le maire en a profité pour faire quelques annonces sur les chantiers qui complèteront la développement de cette zone urbaine, notamment en termes de vie étudiante. Le point à travers une visite des nouveaux ensembles architecturaux.
Au Mans, le quartier d’affaires Novaxud se prépare à la vie étudiante - Batiweb

Ce jeudi 9 septembre, deux nouveaux ensembles architecturaux ont été inaugurés au Mans (72). Appelés Cade et Bonnafé, ils compléteront l’offre d’immeubles déjà présents dans le quartier d’affaires Novaxud. D’une superficie d’environ 100 000 m2, ce dernier constitue, avec le quartier Novaxis, le quartier de la gare, qui s’étend sur 12 hectares et fait l’objet d’une rénovation globale depuis 25 ans. A l’époque, la zone était encore une vieille friche ferroviaire.

« 1988, c’était le début des travaux et on voit ce chemin qui a été parcouru » se rappelle Stéphane Le Foll, maire du Mans : « C’est une étape supplémentaire par rapport à celles qui ont été franchies, avec Novaxis, Novaxud et qu’on va continuer de franchir. Il ne reste plus énormément de terrain disponible, c’est-à-dire 26 000, 30 000 m2. Maintenant, il faut finaliser toute cette histoire », a-t-il ajouté.

Sur la surface totale du quartier de la gare, 110 000 m2 d’offres immobilières ont été lancées par Artprom, promoteur à l’œuvre depuis près de 40 ans sur ce territoire. C’est aussi grâce à ce promoteur que le projet Novaxud a été présenté à la Ville en 2009. Représentant une surface de 7 800 m2, les bâtiments Cade et Bonnafé, tendent à s’inscrire dans l’approche économe et durable soutenue par les élus locaux et son syndicat mixte d’aménagement (SMAT).

S’aligner sur les principes du développement durable du quartier

Lancés en 2019, les deux nouveaux ensembles de Novaxud ont été chacun livrés en 12 mois, suite à des chantiers marqués d’une interruption en raison de la pandémie. Est venu d’abord Bonnafé, construit avec rampe, permettant de mieux le relier à Cade, bâti lors de la seconde phase des travaux. Mesurant respectivement 4 500 m2 et 3 300 m2, tous deux sont traités en un seul et même marché, pour un seul et même bâtiment.

Les trois niveaux de leur socle sont consacrés à un parking, évitant ainsi aux étages supérieurs d’éventuelles inondations auxquelles peut être exposée la zone. La toiture plate et la forme triangulaire des bâtisses, conçues par le cabinet Vasconi Architectes Associés, se fondent quant à elles dans les lignes épurées et claires des immeubles voisins, tout en restant empruntables par les occupants porteurs de handicap. Mais au-delà de s’adapter aux aléas climatiques, à l’architecture tout comme aux enjeux d’accessibilité, Cade et Bonnafé visent la conformité aux réglementations environnementales.

Entrée du bâtiment Bonnafé - Crédits photo : Virginie Kroun

Si leur performance énergétique dépasse les seuils de la RT 2012, avec un gain minimum de 10 % sur la consommation conventionnelle de référence CepMax, ce n’est pas par hasard. Une étude a été menée, afin d’équiper les structures de verres réfléchissants en extérieur et thermique en intérieur, d’éclairage LED dans tous les bâtiments, d’un système rafraichissement VRD. Parmi les marques sollicitées, il y a Koné pour l’ascenseur, Daikin pour la climatisation, Allia pour le WC-lavabo, mais également des produits français, tels que le bardage d’Arcelor, le vitrage de Saint-Gobain, ou bien les menuiseries extérieures de Wicona.

Entrée du bâtiment Cade - Crédits photo : Virginie Kroun

« On a, pour l’anecdote, installé des portes très compliquées en ouvrant-caché. On est les premiers à l’avoir fait en France avec le groupe Wicona. C’est aussi un bâtiment qu’on a fait certifier à posteriori, lors qu’Aviva nous l’a demandé et souhaitait une certification BREEAM. Avec quelques petites adaptations de principe, on a déjà obtenu le grade Wood, ce n’est pas forcément donné à tout le monde », détaille Antoine Pillot, directeur et président du directoire d’Artprom, tout en nuançant : « Après on ne peut pas se permettre de faire de la haute technologie tout le temps, il être aussi cohérent en termes de prix, de placement ».

Élargir le bassin d’entreprises

11,5 millions d’euros, c’est le montant de financements dédiés à la réalisation de Cade et Bonnafé. Ces travaux n’ont toutefois pas tardé à trouver des investisseurs du côté du groupe Brilhac. Le spécialiste de l’investissement en immobilier d’entreprise grand compte avait déjà acheté en 2011 à Novaxud, le bâtiment Adler, où siège le Pôle Emploi régional. Un placement durable apparemment, car Brilhac n’a pas hésiter à investir 17 millions d’euros pour le nouvel ensemble d’immeubles.

Les bâtiments Cade et Bonnafé rejoignent la même esthétique architecturale du siège de Pôle Emploi et des immeubles alentours - Crédits photo : Virginie Kroun

« On s’est très bien entendus avec le promoteur Artprom, car nous aussi on est une société familiale », raconte Lou Gorneau, directrice générale de Brilhac et fille de son créateur : « On est ravis de travailler avec Enedis, avec Vinci Energies et avec Aviva, qui sont copropriétaires ». En effet, Brilhac a d’ores et déjà loué Bonnafé à Vinci Energie et Enedis.

Gilles Rollet, directeur général d’Enedis Pays-de-la-Loire, s’est d’ailleurs réjoui d’intégrer l’immeuble, en raison de sa proximité avec la gare, mais aussi la continuité de l’entreprise au Mans, ville dans laquelle elle est implantée depuis longtemps. « J’en profite pour dire qu’on ne s’arrête pas là, car on va continuer de faire croitre nos effectifs au Mans, aussi bien pour accompagner la croissance de l’activité que l’on a ici, mais aussi plus globalement au Pays de la Loire. On va avoir plus d’équipes finalement au Mans qui travailleront pour l’ensemble de la région (…) et ça permettra de pérenniser les familles et les emplois sur ce territoire », a-t-il précisé.

Salle de pause dans le bâtiment Cade - Crédits photo : Virginie Kroun

Un esprit partagé par le groupe d’assurance Aviva France, présent depuis 30 ans au Mans et qui occupe désormais les locaux de Cade. « Nous sommes, en tant qu’employeurs, très fiers et ravis de permettre à nos collaborateurs de travailler dans des locaux de qualité, lumineux, clairs, respectueux de l’environnement », déclare Jean-François Ode, membre du comité de direction générale et directeur des ressources humaines du groupe Aviva : « La qualité de vie au travail est un sujet essentiel pour Aviva. L’enjeu est clair : des collaborateurs épanouis sont des collaborateurs performants, et ces nouveaux locaux vont y contribuer ».

Accroître la population étudiante

Du sommet du Cade, on peut contempler plus de vingt ans d’accomplissements au sein du quartier Novaxud. Et le développement ne s’arrête pas là, car la zone prépare l’arrivée, d’ici 2023, d’une tour appelée Dolto. 15 à 20 millions d’euros seront nécessaires pour financer ce projet architectural de 6 500 m2, dont le concept est de « mettre le bois en vitrine, faire en sorte que le bois ne soit pas altéré par le temps et qu’on puisse l’apprécier tout au long de sa vie, avec une sorte de protection vitrée », explique Antoine Pillot. 

Le défi est de taille, car la durabilité de la structure doit se réaliser dans une économie proche d’un bâtiment tout béton, afin de rester compatible avec le marché local. Les deux premiers niveaux du socle et la colonne vertébrale de l’immeuble seront donc en béton, tandis que les reste des étages se constitueront de bois, surmontés d’une toiture végétalisée.

« Nous disposons du foncier, des autorisations pour la réaliser. On a déjà des équipes bien rôdées qui ont travaillé ici et ailleurs, et nos architectes avec qui on travaille beaucoup. Nous travaillons déjà sur sa mise au point technique pour un démarrage en 2022. Et nous avons même déjà des investisseurs définis », affirme le directeur et président du directoire d’Artprom. « Maintenant, il y a un travail sur la technique car comme vous le savez, les prix du bois sont plus onéreux » poursuit-il, faisant référence à la crise actuelle des matériaux.

Le bâtiment Cade aura vue sur la future tour Dolto - Crédits photo : Virginie Kroun

La question serait maintenant de savoir : quelle sera l’avenir de cette tour ? Devenir « un lieu de formation, de recherche et d’innovation », répond le maire du Mans tout en enchainant les effets d’annonce : « On va construire, en plus, à côté, le deuxième campus de l’université du Mans. On dit souvent que le Mans a une université, mais elle est loin. Mais si on veut devenir une ville universitaire, il faut qu’on fasse venir les étudiants dans la ville ».

Ainsi, les 26 000 m2 restants seront consacrés à la construction d’une école d’actuariat, d’un éventuel pôle de médecine, et la création de salles de thèse. Sans compter le remplacement d’une ancienne chaufferie par un restaurant afin d’accueillir cette future population et désengorger certains territoires universitaires de la région. « Angers a à peu près de 40 000 étudiants. Nous, on est à 12 000 étudiants. L’objectif c’est de passer par 15 000 et d’aller vers 20 000 étudiants », expose Stéphane Le Foll, qui conclut concernant les chantiers du quartier Novaxud : « Finir par la formation, la recherche et l’innovation, la vie étudiante, je trouve que ça permet de conclure avec le meilleur. On s’adresse à l’avenir, on s’adresse à la jeunesse ».

 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de une : Virginie Kroun
 

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