ConnexionS'abonner
Fermer

François Hollande présente son plan d’urgence pour l’emploi

Publié le 18 janvier 2016

Partager : 

Lors de ses vœux aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le président de la République, François Hollande, a présenté son plan de relance contre le chômage. Le chef de l’Etat a ainsi annoncé que près de deux milliards d’euros seront investis en faveur de la formation, de l’apprentissage et des petites et moyennes entreprises, un montant intégralement financé par des économies.
François Hollande présente son plan d’urgence pour l’emploi - Batiweb
Lors de son discours devant le CESE, François Hollande a proclamé un « état d’urgence économique et social » qui engage le gouvernement mais aussi « les acteurs économiques et les partenaires sociaux ».

Et c’est dans ce contexte qu’il a annoncé la mise en place d’une série de mesures afin de « contribuer à une croissance plus robuste et à une création d’emploi plus abondante ».

D’ici 2017, le président de la République, espère inverser la courbe du chômage, et pour cela il souhaite accroître « la formation, l’éducation et le niveau de qualification des salariés et ce, quel que soit leur âge, une condition essentielle pour qu’un plus grand nombre bénéficie des opportunités portées par les nouvelles technologies ».

« L’innovation est la clé de tout et concerne tous les domaines. Ainsi l’effort de recherche est essentiel » ajoute-t-il.

« Redéfinir notre modèle économique et social »

« La croissance est trop faible pour faire diminuer le chômage (…) Le bâtiment repart mais les travaux publics stagnent » commente François Hollande.

L’heure est donc à la réforme pour répondre aux enjeux « d’un monde qui change à une vitesse vertigineuse. Nous sommes au cœur d’une gigantesque mutation ».

Et ici, il n’est pas question de mener une réforme sans compter sur le soutien de tous les acteurs économiques et les partenaires sociaux : « Entre le libéralisme sans conscience et l’immobilisme sans avenir, il n’y a qu’une voie et elle s’appelle la société du travail. Le travail est une valeur commune, et l’emploi est notre responsabilité partagée » souligne M. Hollande.

Le chef de l’Etat souhaite bâtir un modèle qui offre plus de liberté et de sécurité « pour tous, pour l’employeur et aussi pour le salarié » à travers un dialogue social. Et même si « certains voudraient s’en passer, ce n’est pas la réalité » estime-t-il.

« L’objectif c’est, d’une part, plus de liberté pour l’entreprise pour investir, innover, créer des emplois et plus de liberté pour le salarié pour choisir son métier, sa formation, conduire sa vie professionnelle » explique le président.

« D’autre part, c’est plus de sécurité pour l’entreprise, pour embaucher, pour adapter son effectif lorsque la situation économique le demande, et plus de sécurité pour le salarié, face aux mutations et à la mobilité ».

Prime à l’emploi

Afin d’encourager l’embauche, une des mesures annoncées par le gouvernement est la prime à l’embauche.

Ainsi, le président de la République explique que « Toute PME de moins de 250 salariés, qui recrute un jeune ou un demandeur d’emploi c’est-à-dire un salarié, payé entre 1 et 1,3 fois le SMIC, en CDI ou en CDD de six mois et plus, se verra verser une prime de 2000 euros par an ».

Alors pourquoi ces 2000 euros ?

« Cela représente le reliquat des cotisations patronales, une fois pris en compte l’ensemble des allègements de charges, et notamment les allègements prévus par le pacte de responsabilité et de solidarité », commente François Hollande.

La prime est effective dès aujourd’hui poursuit le président et sera versée sur une période de deux ans, qui correspond au basculement du Crédit d’Impôt pour la compétitivité et l’emploi en baisse définitive des cotisations sociales.

« L’avantage de ce basculement, c’est la clarté dans la représentation exacte du prélèvement social pour l’entreprise », estime M. Hollande. « C’est ensuite la pérennisation de la diminution des charges de manière a ce qu’il n’y ait pas de doute sur l’engagement qui a été pris. Enfin, c’est la généralisation de l’allègement du coût de travail à l’ensemble des activités du pays ».

Revoir les règles d’embauche et de licenciement

« En cas de rupture du contrat de travail, l’information sur les conséquences de cette décision doit être connue à l’avance », annonce M. Hollande.

« La réforme des Prud’hommes, introduite dans la loi Macron, sera parachevée en introduisant notamment le plafonnement des indemnités en fonction de l’ancienneté » précise-t-il.

Enfin, une réforme du code du travail est envisagée afin d’adapter le droit du travail aux réalités économiques des entreprises et « ouvrir un temps nouveau pour la négociation ».

Un socle de grands principes sera déterminé afin de réécrire les règles en matière de temps du travail, d’heures supplémentaires… sans pour autant remettre en cause la durée légale du travail.

Sécuriser les parcours

C’est le deuxième pilier défendu par François Hollande : il faut sécuriser les travailleurs.

Le compte personnel d'activité mis en place pour chaque travailleur sera inscrit dans la réforme du code du Travail. Il comportera les droits accumulés par le travailleur tout au long de sa vie professionnelle : droit à la formation, aux congés spécifiques, à l’épargne salariale ou encore à la validation d’acquis.

Le travailleur pourra en disposer comme bon lui semble (mobilité, projet personnel, création d’entreprise, etc).

En matière de convention d’assurance chômage, celle-ci sera renégociée afin de revoir « un certain nombre de règles et de réorienter son financement. Il faut accompagner le retour vers l’emploi, former les chômeurs vers des métiers d’aujourd’hui et de demain » commente M. Hollande.

« Il faut un retour vers l’emploi favorisé, encouragé et financé », ajoute-t-il.

500 000 formations pour les demandeurs d’emploi

François Hollande a annoncé un programme de formation pour 500 000 demandeurs d’emploi, soit le double qu’en 2015, visant les emplois non pourvus faute de qualification.

« C’est une mesure structurelle, fondamentale. Il faut saisir les opportunités des secteurs en expansion tels que le numérique, la transition énergétique, la bâtiment, etc ».

« 1 milliard d’euros sera mobilisé par l’Etat. Pôle emploi déploiera de nouvelles formations, l’Afpa et d’autres organismes seront également mobilisés pour cette mission », ainsi que les partenaires sociaux qui définiront « les formations liées branche par branche, région par région, aux besoins des entreprises » précise le chef de l’Etat.

Par ailleurs, « les entreprises qui animent des écoles de production, verront leurs dépenses reconnues au titre de l’effort de formation s’agissant de la taxe d’apprentissage. Les branches et les entreprises qui souhaitent ouvrir un CFA pourront le faire » ajoute François Hollande.

Le gouvernement plébiscite également l’alternance ainsi que les contrats de professionnalisation pour les jeunes et les demandeurs d’emploi.

« L’objectif est de faire bénéficier 50 000 chômeurs des contrats de professionnalisation contre 8 000 aujourd’hui ».

Enfin, François Hollande s'est dit « prêt à modifier la loi si nécessaire » pour « étendre les compétences des régions » sur la formation et l'apprentissage. «Je sais que les présidents des régions souhaitent faire des propositions, voire expérimenter de nouveaux dispositifs (...) Le gouvernement est prêt à faciliter toutes les expérimentations possibles », a déclaré le chef de l'État.

Développer l’entreprenariat

« Toutes les formes d’entreprenariat doivent être encouragées et nous devons libérer dans notre pays, la capacité de création » déclare François Hollande.

Ainsi, le président de la République a annoncé vouloir alléger les procédures administratives liées à l’entreprenariat. Un nouveau régime devrait notamment être créé pour que les entrepreneurs et artisans puissent choisir plus librement l’option fiscale qui correspond le plus à leurs activités.

« Les qualifications préalables exigées pour exercer de nombreux métiers sont nécessaires, mais parfois, elles dépassent cet objectif et peuvent constituer des barrières » estime M. Hollande.

Pour mettre en place ces mesures, François Hollande a annoncé un investissement de deux milliards d’euros « financés sans prélèvement supplémentaire mais grâce à des économies ».

R.C

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.