ConnexionS'abonner
Fermer

L'avenir flou des infrastructures construites pour les JO de Sotchi

Publié le 25 février 2014

Partager : 

Après les fastes des Jeux Olympiques de Sotchi, qui se sont achevés dimanche soir, l'avenir des des infrastructures construites pour les JO les plus chers de l'histoire est flou. Dans l'histoire des JO, tous les sites olympiques n'ont pas réussi leur reconversion. Vont-elles être laissées à l'abandon, comme en Grèce ou à Pékin ? Ou réussir comme la plupart des sites construits pour les JO d'été de Londres ? Un gouffre financier guette la Russie.
L'avenir flou des infrastructures construites pour les JO de Sotchi - Batiweb

Que vont devenir les installations les Jeux Olympiques de Sotchi (Russie) ? Avant même le début des Jeux paralympiques, du 7 au 16 mars, la question de l'avenir de la cité qui borde la mer Noire se pose déjà, à plus long terme. Après sa désignation en 2007 pour organiser les JO, Sotchi est devenue l'un des plus grands chantiers au monde où des bâtiments et des immeubles ont poussé comme des champignons sur les bords de la mer Noire et dans les montagnes du Caucase au-dessus de la ville, dans une zone auparavant quasi vierge d'infrastructures sportives.

La plupart des installations olympiques inutilisées ?

L'aménagement de routes et voies de chemins de fer a porté le coût total de l'opération à 37 milliards d'euros pour cet événement international sans précédent en Russie depuis la chute de l'URSS, dont le président Vladimir Poutine a voulu faire une vitrine du pays. Mais que vont devenir tous ces bâtiments neufs après le départ des milliers d'athlètes, accompagnateurs, journalistes et visiteurs qui occupent des appartements et hôtels construits spécialement pour les JO et les jeux paralympiques du 7 au 16 mars ? Officiellement, côté mer, le site gardera une vocation sportive, avec notamment les patinoires. Côté montagne, l'avenir est plus flou.


L'Arène Shayba au Parc Olympique - Sotchi - (c) Getty Image

Dans le parc olympique en bord de mer, par exemple, le palais de glace Bolchoï (hockey) doit être transformé en centre omnisports, l'Iceberg (enceinte de patinage) doit être réaménagé au profit de la Fédération russe de cyclisme, et le bâtiment Chaïba (hockey) sera démonté puis transporté dans une autre ville russe, non précisée pour l'instant. Le stade Fisht accueillera des matches de la Coupe du monde de football en 2018 ; le premier Grand Prix de Formule 1 organisé en novembre en Russie traversera le parc olympique, et la Russie compte organiser à Sotchi d'importants événements internationaux comme le G8 en juin.

L'ombre de Pékin ou d'Athènes

Mais selon un rapport rédigé par deux opposants russes, Boris Nemtsov (ex-ministre de Boris Eltsine) et Léonid Martyniouk, la plupart des installations olympiques seront inutilisées après les Jeux. « Compte tenu des frais d'entretien très élevés, de nombreuses infrastructures olympiques seront progressivement détruites », prédisent les auteurs du rapport "putin-itogui" (l'addition de Poutine), qui affirment en outre que jusqu'à 23 milliards d'euros du budget total des constructions pour les Jeux ont été détournés par des proches de M. Poutine.


Stade de beach-volley, JO d'été de Pékin (Chine) 2008 (c) DAVID GRAY / REUTERS

L'experte en immobilier Valéria Mozganova observe que les appartements construits spécialement pour les JO vont être difficiles à vendre ou à louer, dans la mesure où l'offre sur le marché immobilier de Sotchi était déjà supérieure à la demande avant les Jeux. Doté d'un nouvel aéroport international et d'un port pouvant désormais accueillir de grands navires de croisière, la ville de Sotchi espère attirer davantage de touristes, pour l'essentiel russes, dont une grande partie privilégie des destinations moins chères comme l’Égypte ou la Thaïlande.

En montagne, les hôtels de luxe construits pour les Jeux vont attirer une clientèle qui a les moyens et skie pour le moment à l'étranger, notamment dans les stations européennes, ajoute-t-elle. Mais si les nouveaux clients ne sont pas rapidement et régulièrement au rendez-vous, l'opération pourrait se transformer très vite en gouffre financier pour la Russie. Et les sites deviendront des lieux hantés comme à Pékin ou à Athènes.


Stade olympique kayak à Athènes (Grèce) 2004 - (c) ANGELOS TZORTZINIS / AFP


B.P (avec AFP)

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.