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Le mouvement HLM se sent « trahit » par l'Etat

Publié le 27 janvier 2010

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Le gouvernement entend vendre 10% du parc HLM sur 10 ans afin de financer de nouveaux logements sociaux dans les zones géographiques où les besoins sont les plus criants, au grand dam du mouvement HLM qui y voit un désengagement de l'Etat et une logique de privatisation.
Le mouvement HLM se sent « trahit » par l'Etat - Batiweb
Le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, indique « que les budgets de l'Etat ne vont pas exploser donc il faut trouver de l'argent ailleurs et notamment par la vente » de logements. Selon lui, « 1% du parc vendu par an permet de dégager 2 milliards de fonds propres et un logement vendu permet de construire deux à trois logements » neufs. « Des idées simplistes », réplique le président de l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui regroupe les sociétés d'HLM, le sénateur Thierry Repentin, dénonçant un « désengagement de l'Etat et une logique de privatisation » du logement social.

Il estime qu'en dix ans, la part de financement des collectivités locales a été multipliée par quatre (de 2 à 8%) et dans le même temps la part de subventions de l'Etat a été divisée par deux (de 6% à 3%). « Cette politique ne marche pas », renchérit Michel Fréchet, président de la Confédération générale du Logement, association de défense des locataires, soulignant le peu de logements vendus. De fait, sur 40 000 logements mis en vente en 2008, seuls 6000 logements ont été vendus et encore moins (3600) en 2009, notamment en raison de la crise, du manque de moyens des locataires et des banques moins prêteuses.

Les détracteurs de la politique du gouvernement estime que c'est une volonté de « tuer le mouvement des offices HLM créé par l'Abbé Pierre ». Et une proximité du gouvernement avec les Sociétés anonymes (ESH, entreprises sociales pour l'habitat) qui représentent environ 45% du marché, au dépend des offices HLM (55%) qui dépendent des villes et des départements. Le quotidien Libération a publié lundi une « note blanche » d'André Yché, président de la Société nationale immobilière (SNI), adressée au ministère et prônant notamment la vente de 10% du parc HLM en 10 ans. La SNI est une filiale immobilière du logement social de la Caisse des dépôts (CDC) qui assure environ 65% du financement du logement social.

De son côté, M. Apparu, admet partager les positions de M. Yché et défendre « les idées qui se retrouvent souvent chez les grands bailleurs sociaux » qui sont implantés sur tout le territoire « et pas seulement sur une ville ». Il confirme vouloir s'appuyer plutôt sur les ESH pour « mutualiser les fonds propres et construire dans les endroits où on en a besoin », soulignant que, pour l'heure, seulement 25% des logements sociaux sont construits dans les « zones tendues » où les loyers sont très élevés et la demande forte (Ile-de-France, Lyon, Bordeaux ou Marseille).

« Une politique déconnectée de la réalité », s'insurge M. Repentin, qui estime que « dans notre pays, nous ne ferions plus un logement social sans l'implication croissante des collectivités locales ». Environ 1,2 million de ménages sont en attente d'un logement social et le déficit est estimé entre 800 000 et 900 000 logements. En terme de plafonds de ressources, 60% de Français ont droit à un HLM. Le parc des HLM compte en France quelque 4,2 millions de logements, dont environ un tiers construit après 1985, qui accueille plus de 10 millions d'habitants.

B.P (source AFP)

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