Sécheresse : une aide expérimentale pour prévenir les fissures sur les maisons

Les fissures visibles sur de nombreuses façades de maisons individuelles sont souvent la conséquence du retrait-gonflement des argiles (RGA), un phénomène naturel accentué par l'alternance de sécheresses et d'épisodes de pluie.
Selon le ministère de la Transition écologique, il s’agit désormais de la principale cause d’indemnisation au titre des catastrophes naturelles, représentant 70 % des dépenses sur les cinq dernières années. Rien que pour la sécheresse de 2022, la facture pour les assureurs a été estimée à 3,5 milliards d’euros.
Une expérimentation dans 11 départements
Pour enrayer cette spirale, l’État a annoncé le 7 septembre le lancement d’une expérimentation ciblée dans 11 départements particulièrement exposés : Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Dordogne, Gers, Indre, Lot-et-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Nord, Puy-de-Dôme, Tarn et Tarn-et-Garonne.
Dès octobre 2025, les propriétaires occupants de leur résidence principale, respectant certains plafonds de ressources, pourront déposer un dossier via la plateforme Démarches Simplifiées. Seules les maisons comprenant jusqu’à deux logements, situées en zone d’exposition forte au RGA et assurées, sont éligibles.
Diagnostics et travaux préventifs financés
Le dispositif se déroulera en deux phases. Dans un premier temps, l’État pourra prendre en charge jusqu’à 90 % du coût d’un diagnostic de vulnérabilité, dans la limite de 2 000 €. Ce diagnostic permettra d’identifier les risques pour la maison et de définir les solutions adaptées.
Dans un second temps, les ménages pourront solliciter une subvention pour financer une partie de l’accompagnement, de la maîtrise d’œuvre et des travaux recommandés. Le financement pourra atteindre 90 % des prestations d’accompagnement et de maîtrise d’œuvre (plafond de 2 000 €), et jusqu’à 80 % des travaux (plafond de 15 000 €).
Préparer l’avenir face au changement climatique
Avec plus de 3 millions de maisons individuelles exposées à un aléa RGA fort, l’État veut tester la pertinence de ces mesures préventives avant une éventuelle généralisation. Cette expérimentation s’inscrit dans le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, présenté en mars dernier, qui prévoit 30 millions d’euros fléchés vers la prévention des effets du retrait-gonflement des sols argileux.
Un enjeu majeur alors que la multiplication des sécheresses et des pluies intenses continue de fragiliser le bâti et de menacer la sécurité des habitants.
Par Jérémy Leduc