Le « livre noir des chantiers » de la FFB Hérault ne se limite pas aux accidents, mais porte « aussi sur les chantiers menés à des coûts trop bas », précise la Fédération, qui a mis en place son observatoire régional des chantiers suspects, les deux problèmes étant fortement liés.

« Il faut agir ! Nous avons des suspicions sur des chantiers traités (à trop bas coût) », déplore Patrick Ceccotti, président départemental qui dénonce des « chantiers revenus au Moyen-Age quant aux conditions d'hygiène et de sécurité ». Celui-ci ajoute que « des structures low-cost, qui emploient une main d'oeuvre souvent originaire d'Europe de l'Est, négligent les conditions élémentaires de travail ».

Absence de port du casque ou des chaussures de sécurité, échafaudages de fortune, travail illégal le week-end : le secteur du bâtiment voit les conditions de travail se dégrader sur les chantiers de la région, qui emploient quelque 58.000 salariés.

« Nous sommes [dans la Région] les mauvais élèves d'une classe en progrès tant en taux d'accidents qu'en gravité », reconnaît Bertrand Guizard, chef d'agence de l'Organisation professionnelle de prévention du BTP, qui tempère en constatant que le taux d'accidentologie « a baissé de 50% » depuis 1990 sur toute la France .

Laurent Perrin (source AFP)