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Quels axes de travail pour améliorer le logement en Outre-mer ?

Publié le 22 février 2024

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Les Assises de la Construction Durable en Outre-mer, qui se sont poursuivies cette semaine, ont abouti à une feuille de route dessinée dans le cadre du programme OMBREE. Pour les représentants d’instances ultramarines comme nationales, l’amélioration de l’habitat dans ces territoires implique une gouvernance pérenne mais aussi le respect des spécificités locales. Tour d’horizon des mesures avancées.
Quels axes de travail pour améliorer le logement en Outre-mer ? - Batiweb

Ce mardi 20 février, les Assises de la Construction Durable en Outre-mer se poursuivaient, sous la houlette du consortium OMBREE. Une vaste assemblée avec près d’une quarantaine de rapporteurs, ministres et représentants des territoires ultramarins (Polynésie française, Nouvelle Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon) mais également d’instances nationales (Action Logement, Agence qualité construction, Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM)). 

Les visions de chacun sur l’amélioration du logement en territoire ultramarin ont été échangées dans les grandes lignes. Mais après les discours, place aux actions concrètes définies en ateliers et restituées lors de tables rondes. 

Que l’expertise et la gouvernance ultramarine soit pérenne

 

Première préconisation avancée lors des Assises : la conservation d’une gouvernance et des expertises ultramarines sur la question du logement. Cela impliquerait l’intégration des territoires ultramarins dans un collectif, mais aussi dans un « environnement politique, technique et économique ».

« Une attention particulière doit également être portée à l’équilibre, qui reste à trouver, entre la mise en place d’un organe unique, porte-parole des territoires ultra-marins, et le soutien aux actions développées dans chaque territoire », souligne le consortium OMBREE dans un communiqué. 

L’architecture vernaculaire et l’expertise locale à prioriser

 

Autre point soulevé lors de cette première table ronde : l’expertise régionale doit aussi avoir le droit à son propre corpus normatif. Il faut dire que les spécificités régionales du logement ont été défendues, tant lors des discours d’introduction que sur les autres tables rondes. 

Par exemple, l’architecture vernaculaire, c’est-à-dire locale, doit être inscrite dans les référentiels techniques. Plusieurs atouts ont été soulevés à ce sujet : qualité d'usage, recours aux matériaux locaux, réponses aux spécificités climatiques… Or cette pratique a tendance à disparaître au profit de celles « héritées de l’Hexagone », selon les experts sollicités. 

Ces derniers préconisent notamment la mise à jour des normes existantes (règles Antilles et référentiels sur la thermique). Il convient également pour eux de compenser les vides réglementaire, notamment sur les réglementations para-cyclonique, ainsi que celles thermique, acoustique et aération (RTAA).

« En matière de logement, les usages (éducation, alimentation, hygiène...) doivent être replacés au centre des référentiels, chaque territoire disposant de sa propre culture et donc de sa façon d’habiter. Il est important d’acculturer les maîtres d’ouvrage à la compréhension des milieux et des modes de vie sur chaque territoire pour construire des logements que les habitants s’approprieront, la qualité d’usage jouant un rôle important dans la pérennité de l’ouvrage », lit-on dans le communiqué d’OMBREE.

Et de souligner en ce sens l’importance de l’expertise scientifique locale. « Les laboratoires et les centres d’essais régionaux en collaboration avec les laboratoires nationaux représente une force dans l’adaptation des référentiels », justifie le consortium.

Collaborer avec les zones géographiques proches


 

Cela a été évoqué au point presse et répété lors des tables rondes : la nécessité de miser sur des partenariats internationaux

« À l’heure actuelle, il est beaucoup plus écologiquement et économiquement rationnel pour Saint-Pierre-et-Miquelon d’utiliser des matériaux canadiens, mais ces matériaux canadiens ne correspondent pas aux référentiels en œuvre sur ce territoire », illustre le consortium OMBREE.

Autre enjeu : « capitaliser sur les savoir-faire locaux ». « On observe fréquemment une descente d’information vers les territoires, mais la diffusion des messages issus des territoires ultra-marins vers les instances politiques ne doit pas être négligée », est-il remarqué dans le communiqué. Observation qui relance l'enjeu d'une décentralisation de la politique du logement, pour laquelle un projet de loi est à l'étude.

L’ensemble de ces conclusions sur le logement en Outre-mer seront compilées dans un livre blanc, publié en octobre 2024. L’idée étant de « proposer des référentiels adaptés aux spécificités de ces territoires ». 

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 

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