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Travaux publics : 67 % des collectivités souhaitent investir davantage en 2021

Publié le 12 juillet 2021

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Dans une enquête, la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) et la Banque Postale livrent les chiffres sur les perspectives d’investissements en travaux publics déployés par les collectivités. Alors qu’une nette progression des investissements est à prévoir en 2021, une stabilisation devrait marquer l’année 2022. Décryptage.
Travaux publics : 67 % des collectivités souhaitent investir davantage en 2021 - Batiweb

Réalisée entre mars et mai 2021 via un questionnaire en ligne, l’enquête de la FNTP et de la Banque Postale s’est tournée vers diverses collectivités (communes, EPCI à fiscalité propre, départements, régions). Ainsi, 289 questionnaires avec au moins deux questions renseignées ont été retournés. Les résultats, répartis entre les différents niveaux territoriaux, ont permis de sonder les intentions d’investissements actuels et futurs en matière de travaux publics, et les moyens de financements mobilisés. 

Avec la pandémie de la Covid-19, la crise économique qui a en a découlé a chamboulé les investissements dans les travaux publics. Cela s’observe du côté des collectivités locales, touchées en 2020 par des baisses de recettes fiscales (-1,1 %) et tarifaires (-12,9 %), des dépenses sanitaires en hausse, et beaucoup d’incertitudes face au contexte sanitaire. Tout s’accompagne d’un recul d’épargne brut de -10,6 % en moyenne, tant chez les communes que les EPCI à fiscalité propre, soit une perte de 4,1 milliards d’euros par rapport à 2019.

Une baisse des dépenses d’investissement hors dette de -7,5 % a été constatée, tandis que les seules dépenses d’équipement ont chuté de -13 %. Au total, le nombre d’appels d’offres et le chiffre des travaux publics ont diminué respectivement de -31 % et de -12,5 % en 2020, sûrement à cause des confinements et de l’arrêt de la commande publique. Pourtant, malgré cette tendance baissière, 54 % des répondants trouvent que leurs projets prioritaires n’ont pas été impactés par la crise. Ces derniers auraient été maintenus, tandis que des investissements ont été plus retardés qu’annulés, sûrement grâce aux subventions en forte hausse (+ 15,4 %). 


Redémarrage des investissements et dépenses en 2021


En 2021, les investissements dans les travaux publics reprennent du poil de la bête : 67 % des collectivités sondées déclarent vouloir les augmenter. Ce démarrage à la hausse est à son maximum auprès des départements et régions (69 %) et à son minimum chez les EPCI à fiscalité propre (59 %). La dynamique est également attendue à l’échelle locale, qu’il s’agisse de villes de moins de 3 500 habitants (environ 70 %) ou de plus de 100 000 habitants (100 %). Côté dépenses en travaux publics, la progression est moins marquée, car elle ne concerne que 53 % des interrogés, se composant essentiellement des grandes structures territoriales : départements, régions, EPCI, et les communes de plus de 30 000 habitants.


2022 serait cependant une année de stabilisation, à commencer par les dépenses d’investissements, bien qu’un tiers des communes envisagent une augmentation. L’incertitude est surtout palpable du côté des départements et régions, marquées par la période électorale, qui apporte un flou sur la conduite de projets. Constat plus marqué dans les dépenses en travaux publics, avec 47 % des répondants penchant vers une stabilisation pour 2022.


Des priorités des travaux différentes par niveau de territoire


L’enqête a également interrogé les collectivités sur leurs différentes priorités en matière de cohésion urbaine et de transition écologique. Dans la première catégorie, la voirie reste le souci principal à toute échelle territoriale. Dans la deuxième catégorie, les avis diffèrent. Alors que l’aménagement urbain est crucial dans les communes, le traitement des déchets est crucial dans les EPCI. Pour les régions, les pistes cyclables restent la priorité numéro un.


L’implication des collectivités sur ces dernières questions environnementales va de pair avec un recours croissant au prêt vert, finançant un projet vert cohérent avec la taxonomie européenne. 30 % des répondants ont l’intention d’y recourir et 60 % comptent communiquer là-dessus, bien que plus de la moitié ne sont pas sûrs de l’utiliser. Plus globalement, l’emprunt est un moyen de financement qui impacte différemment les territoires. Si dans la moitié des départements et régions, il exerçerait un poids supérieur à 30 %, il concentrerait moins de 30 % des financements pour 60 % des communes. 


Le recours aux aides va également de plus belle : 59 % des collectivités y ont eu recours pour soutenir la reprise. La plupart des projets bénéficiaires atteindraient des montants de plus de 2 millions d’euros et se tourneraient principalement vers la rénovation énergétique, la restauration du patrimoine et des bâtiments, ainsi que la voirie.

« Les collectivités locales ont aujourd’hui besoin de visibilité pour pouvoir investir. Nous le voyons une fois encore au travers de cette étude : les élus locaux, s’ils sont prêts à investir, n’ont pas encore saisi toutes les opportunités du plan de relance. Il convient donc de pérenniser dans le temps ces pratiques car les infrastructures s’appréhendent sur le long terme », a de son côté commenté Bruno Cavagné, président de la FNTP, face à ces résultats.


Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock
 

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