Gironde : un projet photovoltaïque bloqué en raison du ZAN

Energies renouvelables ou Zéro Artificielle Nette (ZAN) ? Telle est la question à laquelle devra répondre le gouvernement. Ce dernier a en effet de nouveau été interpellé par l’entreprise Neoen et Engie, porteurs d’un imposant projet de centrale photovoltaïque en Gironde.
Baptisé « Horizeo », ce projet d’un coût de 600 millions d’euros prévoit la création d’un parc photovoltaïque d’une puissance de 800 mégawatts (MW), soit l’un des plus importants d’Europe.
Un projet bloqué depuis un an
Initialement prévu sur 680 hectares de forêt, à 20 kilomètres au sud de Bordeaux, il est au point mort depuis un an en raison de la loi sur le Zéro Artificialisation Nette des sols, entrée en vigueur en 2021.
Le projet reste toutefois antérieur à la récente interdiction de lancer des projets de parcs photovoltaïques de plus de 25 hectares en milieu forestier.
« Il faut qu'on nous laisse avancer. Tout est prêt, à la fois le projet et les zones de reboisement. Ce qui nous manque, ce sont les autorisations Zéro Artificialisation Nette », a souligné Xavier Barbaro, PDG de Neoen, lors d’un déplacement à la centrale solaire de Cestas (Gironde), actuellement la plus grande du pays et qui fête ses dix ans.
« Aujourd'hui, la balle est dans le camp du gouvernement (...) Il y a une possibilité de débloquer ça au niveau national et c'est ce qu'on attend », a-t-il ajouté.
Déjà fin avril, la directrice générale d’Engie (co-financeur du projet) avait regretté devant le Sénat « des injections contradictoires de l’Etat », qui souhaite « développer les énergies renouvelables » mais stoppe net un projet « pris dans les complexités du ZAN ».
Outre la production d’électricité d’origine renouvelable, les porteurs du projet soulignent l’opportunité de relancer la production de panneaux solaires en France.
D’autres projets prioritaires ?
Mais selon Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, cette centrale XXL « viendrait grever les enveloppes de l'ensemble des collectivités locales, qui en ont besoin pour porter des projets de services publics ou de création d'emplois», avait-il estimé l’an dernier, lui préférant le projet de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) dans le Sud-Ouest.
A l’échelle locale, le projet compte également de nombreux opposants, parmi lesquels des syndicats sylvicole et agricole, des chasseurs et des associations environnementales, qui craignent une augmentation des risques d'incendie et d'inondation ainsi qu'un accaparement de la forêt.
Par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock