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Inspection des ponts : le scan 3D et l’IA changent la donne aux États-Unis

Publié le 28 juillet 2025

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Face au vieillissement des infrastructures, des chercheurs américains testent une méthode d’inspection des ponts en acier mêlant scan 3D et intelligence artificielle. Un dispositif plus rapide et plus précis que les méthodes traditionnelles, qui pourrait bientôt s’imposer dans les chantiers de maintenance.
©Adobe Stock
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L’inspection des ponts en acier repose traditionnellement sur des techniques longues et fastidieuses, impliquant le retrait manuel de matériaux usés, des mesures par ultrason point par point, et souvent le recours à des nacelles ou grues pour accéder aux structures.

Des chercheurs des universités à Amherst (Massachussets, États-Unis) et de Dresde (Allemagne) ont mis au point une méthode alternative basée sur le scan 3D. Grâce à un scanner sans fil de haute précision (l’Artec Leo), ils peuvent capturer une poutre entière en seulement cinq minutes, contre plusieurs heures auparavant.

Ce scanner portatif s’adapte facilement aux contraintes du terrain, comme l’explique Simos Gerasimidis, professeur associé à l’Université du Massachusetts : « Il est très important que l’appareil soit portatif, polyvalent et facile à déplacer. Leo vous indique également si vous êtes trop près ou trop loin, ce qui vous permet de savoir sur place si le scan est bon ou non ».

Vers une inspection prédictive par l’IA

 

Une fois les données 3D capturées, celles-ci sont traitées dans un logiciel permettant d’obtenir des cartes d’épaisseur des poutres. Ces cartes aident les ingénieurs à visualiser rapidement les zones affectées par la corrosion.

Mais l’innovation ne s’arrête pas là. Les chercheurs ont intégré ces données dans des modèles d’analyse structurelle pour simuler des situations de surcharge. Ces scénarios ont ensuite permis d’entraîner une intelligence artificielle capable d’évaluer automatiquement la capacité d’une poutre à supporter des charges à partir d’un simple scan 3D.

La solution se présente ainsi comme une avancée vers des diagnostics prédictifs, automatisés et plus sûrs.

Un potentiel de déploiement à grande échelle

 

Aux États-Unis, plus de 20 000 ponts en acier sont jugés en mauvais état. Le retard de maintenance est estimé à 125 milliards de dollars. Dans ce contexte, cette nouvelle approche séduit : plusieurs États envisagent déjà d’intégrer le scan 3D à leurs protocoles d’inspection.

Outre les gains de temps et de précision, ce système permettrait aussi une meilleure planification des travaux et une priorisation plus fine des interventions. L’équipe de chercheurs milite désormais pour la création d’un programme de formation à grande échelle, afin d’accompagner le déploiement de ces technologies sur le terrain.

 

Par Jérémy Leduc

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