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L’économie circulaire est « le nouvel horizon du développement durable »

Publié le 29 septembre 2020

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L’association Equilibres des énergies organisait, le 24 septembre dernier, un atelier-débat consacré à l’économie circulaire. L’événement a compté sur la présence de Christophe Debien, président de l’OCCE, venu partager son regard sur les mesures annoncées par la Commission européenne pour transformer la société en profondeur. A travers son plan d’actions, l’Union vise deux objectifs principaux, préserver les ressources naturelles et réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre.
L’économie circulaire est « le nouvel horizon du développement durable » - Batiweb

L’économie circulaire est une question « très importante. C’est le nouvel horizon du développement durable », a souligné Brice Lalonde, Président de l’association Equilibre des Energies & ancien ministre de l’Environnement, lors d’un atelier-débat organisé le 24 septembre dernier. 

 

A l’échelle européenne, l’économie circulaire fait d’ailleurs l’objet d’une feuille de route, un plan d’actions pour une « croissance durable de l’Europe ». Le programme « prévoit un certain nombre de mesures à mettre en oeuvre tout au long du cycle de vie des produits, vise à rendre notre économie adaptée à un avenir vert, à renforcer notre compétitivité tout en protégeant notre environnement, et à donner de nouveaux droits aux consommateurs », a expliqué Christophe Debien, Président de l’Organisation for Climate and Circular Economy (OCCE). 

 

Le plan met en effet l’accent sur « la production et la conception » dans le but de « garantir que toutes les ressources qui sont utilisées, restent dans l’Union européenne aussi longtemps que possible ». Il s’agit de faire de l’économie, une économie circulaire et non plus « linéaire ». « Aujourd’hui, 12% seulement des matières et des ressources secondaires sont réintroduites. Et de nombreux produits cessent de fonctionner trop facilement, trop rapidement, et ne peuvent être réutilisés, réparés, ou tout simplement recyclés ». 

 

Christophe Debien estime qu’il y a « un énorme potentiel à exploiter qui touche les entreprises et les consommateurs ». Tous, industriels, entreprises, consommateurs, collectivités et pouvoirs publics, doivent s’engager vers un modèle durable. Pour entrainer l’ensemble des acteurs vers une économie plus responsable, un effort de communication doit être réalisé, notamment auprès des consommateurs. Un sondage de l’OCCE a révélé que 65% des sondés associent « économie circulaire » à « blanchiment d’argent ». Ainsi, si la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a contribué à une meilleure connaissance du sujet, il y a encore à faire. Christophe Debien estime qu’il faut « transformer » le message pour que le consommateur devienne « un consomm’acteur ». C’est à travers le consommateur en demande que les industriels et producteurs seront poussés à innover. En effet, l’industriel « est déjà sensibilisé ». Mais il a « une problématique qui est celle de la finance, celle du pouvoir financier ». Son business modèle « doit fonctionner. L’entreprise doit faire du bénéfice ». 

 

Passer à l’action

 

Le Président de l’OCCE a aussi dévoilé que la Commission proposera très prochainement un texte législatif pour que les produits durables « deviennent la norme ». Ces dispositions « limiteront les usages uniques et permettront de lutter contre l’obsolescence programmée ».  

 

En France, des travaux ont été menés et des mutations engagées. Des évolutions qui posent parfois des problèmes aux industriels, d’où l’importance de « mettre l’accent sur les secteurs qui utilisent le plus de ressources et dont le potentiel de contribution à l’économie circulaire est très élevé. A ce sujet, la commission lancera des mesures concrètes dans des domaines qui sont divers et variés ». 

 

« Il faut aussi que soit garantie la solution du zéro déchet », a poursuivi M. Debien. « Les déchets sont un problème qui peuvent devenir une ambition ». « On a envisagé une mise en place d’un modèle harmonisé pour la collecte sélective des déchets ». Le plan d’actions doit aussi « réduire les exportations de déchets de l’Union européenne, lutter contre les transferts illicites », et bien sûr les dépôts sauvages. 

 

Christophe Debien a rappelé que les domaines du bâtiment et des travaux publics produisent une grande quantité de déchets. « Si on regarde la région parisienne, on a le Grand Paris qui est en train de se développer. Ça veut dire démolition de bâtiments existants, recréation de systèmes de transports, de nouveaux buildings, peut-être plus verts qu’aujourd’hui, création de nouveaux systèmes de distribution d’électricité, d’eau, de fonctionnement de voies publiques… Ça veut dire beaucoup de consommations, de déchets. C’est un secteur qui est en principe sensibilisé mais qui a besoin d’aller plus loin dans sa démarche ». 

 

A ce sujet, Brice Lalonde a précisé que dans les lois françaises, la responsabilité élargie du producteur a été mise en oeuvre et qu’elle va également concerner le bâtiment. « C’est un sujet qui fonctionne dans d’autres secteurs » mais pour le secteur du BTP « c’est très compliqué », a indiqué Christophe Debien, les déchets étant importants. 

 

Pour faire évoluer les modes de production, il a estimé important de se tourner vers les territoires pour que « chacun puisse s’engager sur de la production particulière avec du recyclage, de la réutilisation, du réemploi et redistribuer localement les productions, les industrialiser, pour aller de l’avant, et arriver à trouver des solutions qui soient économes en matière de finance et d’environnement ». Les territoires « sont porteurs d’initiative, porteurs d’espoir en termes d’économie circulaire ». Ils ont « en leur sein un certain nombre d’acteurs qui avancent pour cette économie circulaire, et qui sont plus que des acteurs, qui sont des locomotives de leur territoire ». 

 

Les nouvelles technologies viendront soutenir le déploiement de l’économie circulaire, comme par exemple la digitalisation ou encore l’impression 3D « qui permet de réutiliser des ressources, de les réinjecter dans un système d’impression et de travailler à l’unité. On réduit l’industrialisation autour de ce produit-là, grâce à l’impression 3D », a avancé Christophe Debien. Il a également évoqué la géothermie, ou encore les solutions de récupération du CO2 en cours de développement ; des solutions qui contribuent à une baisse des consommations et des émissions de gaz à effet de serre.  

 

Sensibiliser grand public et collectivités

 

Lors de l’atelier-débat, Christophe Debien a annoncé le lancement prochain d’une chaine de télévision 100% dédiée à l’environnement. Un fil d’information en continu sera proposé avec des émissions fortes sur l’économie circulaire, sur le climat… Il permettra une meilleure compréhension des grands enjeux qui attendent l’Europe en matière de développement durable. 

 

L’OCCE a également créé un outil destiné aux collectivités qui mesure la quantité de déchets produite par habitant et qui permet de déterminer les ressources qui peuvent être reprises. L’algorithme indique « comment les reprendre, comment travailler avec ces ressources, comment gagner de l’argent, combien d’emploi cela va générer ». Un outil qui fait « des émules auprès des territoires », s’est satisfait le Président de l’organisme. 

 

A noter que l’économie circulaire aura « des retombées positives en terme de croissance du PIB européen et de création d’emploi », a-t-il insisté. « 0,5% à 2030 en créant environ 700 000 emplois dans le cadre de la nouvelle économie dite circulaire ».



Rose Colombel
Adobe Stock : ©Adobe Stock

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