En France, le chauffage représente 46 % des besoins énergétiques. Mais seulement 19 % de cette chaleur est produite à partir d’énergie renouvelable. Beaucoup de travail reste à faire pour que cette part soit plus importante.

Le bois énergie, et plus particulièrement la plaquette bois, est l'une des ces solutions viables. En plus d’augmenter la part d’énergie renouvelable utilisée pour se chauffer, la plaquette bois représente une solution locale, durable et vertueuse pour les collectivités. Selon le Syndicat Français des Chaudièristes Biomasse, les installations d’une puissance supérieure à 200 kW peuvent alimenter plusieurs équipements grâce à des réseaux de chaleur : bâtiments communaux, logements collectifs ou individuels…

Le SFCB rappelle que les communes qui se sont converties à l’énergie bois n’ont pas subi les hausses des prix du gaz. À cela s’ajoute une bonne compétitivité pour l’énergie bois en comparaison des énergies traditionnelles. Concrètement, le bois plaquette est au prix de 30-35 €/MWh, contre plus de 100 €/MWh pour la plupart des énergies disponibles sur le marché.

Pierre Geist, maire de la commune de Westhoffen (Bas-Rhin), a décidé de convertir le réseau de chaleur de son village il y a maintenant sept ans. Passant du mix fioul / gaz vers la plaquette de bois. Il témoigne auprès du SFCB : « Pour un peu plus de 30 000 € de plaquettes aujourd’hui, nous en aurions pour environ 150 000 € de fioul par an » pour une chaufferie de 2 x 500kW bois plaquettes.

Une économie importante donc, pour un investissement total montant à un million d’euros après subventions, y compris le réseau de chaleur. Cela a permis d’alimenter l’ensemble des bâtiments municipaux comme la mairie, l’école, la salle polyvalente, ou encore l’église.

L’énergie bois, un atout pour l’économie locale

Au-delà des avantages environnementaux et économiques que confère la plaquette bois, cette dernière est aussi bénéfique pour l’économie locale. Du broyage des arbres à la livraison, la plaquette bois est produite localement et alimente un cycle économique très fort.

Les emplois liés au secteur sont spécialisés et non délocalisables, ce qui alimente des dynamiques d’économies circulaires sur les territoires des collectivités qui s’y convertissent.

Dans le département de Saône-et-Loire, la commune de Condal a fait le choix de la plaquette de bois en 2020. Le maire Jean-Louis Desbordes a lancé une démarche d’abandon des énergies fossiles pour le réseau de chaleur des bâtiments municipaux. M. Desbordes explique : « Même avec l’amortissement du prêt, nous sommes aujourd’hui sur un coût annuel de 9 071 €. La consommation de gaz sur une saison représentait un montant de 12 500 €, et c’était avant la récente explosion du coût de cette énergie ». 

Le SFCB rappelle pour conclure que la plaquette bois, et plus largement l’énergie bois, présente un bilan carbone extrêmement faible. Cela permet de réduire concrètement les émissions de CO2 à 15kg/MWh. 

La viabilité du chauffage bois est quand même à nuancer, quand on sait que la FF3C s'inquiétait fin août de pénuries sur les granulés de bois.

Jérémy Leduc

Photo de Une : AdobeStock