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Objectif « Zéro Artificialisation Nette » : qu’en pensent les français ?

Publié le 19 janvier 2021

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L’Union nationale des Aménageurs (Unam) et la Fédération nationale des SCoT ont questionné les français en matière de transition écologique, d’artificialisation des sols et de l’habitat. Malgré que la plupart perçoivent la lutte contre le changement climatique comme un enjeu essentiel, le principe de ZAN, lui, reste méconnu.
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À l'occasion de la présentation en conseil des ministres du projet de loi CCC (Convention Citoyenne pour le Climat), l’Unam et la fédération nationale SCoT publient les résultats de leur étude commune sur les attentes des français et des élus. La méconnaissance du principe de « Zéro Artificialisation Nette », lancée en septembre dernier, par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, concerne pratiquement, l’ensemble de la population française. 

En effet, sur un échantillon de 1005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, 88% des interrogés (toute catégorie sociodémographique confondue) n’ont jamais entendu parler de l’objectif ZAN. A contrario, seulement 47% des maires des communes (2000 à 20 000 habitants) ont entendu parler de ce sujet 

Pourtant, l’étude révèle que 66% des français jugent la transition écologique comme un enjeu fondamentalement important, surtout chez les femmes (72% contre 60% chez les hommes). Il en ressort néanmoins que sur la plupart des objectifs, la question de la transition écologique se révèle consensuelle. 

Les français contre la densification des villes

L’étude réalisée note la difficulté de la mise en place d’un objectif comme le ZAN, vis-à-vis de l’opinion publique, et notamment sur la question de la densification des villes. Effectivement, seulement 54% des Français souhaitent des villes moins denses et plus d’étalement urbain. Pour les élus, la question de la densification reste perplexe. 33% des maires des communes souhaitent des villes plus denses, contre 34% qui s’y opposent, et 29% ne se prononcent pas. 

Par ailleurs, 60% des français privilégient la petite ville (31%) ou un petit village comme lieu de vie idéal. Quant aux habitants des grandes métropoles, eux-mêmes ne sont que 30% à vouloir habiter dans ce type de territoire. Les français estiment que ces villes « à taille humaine » offrent une meilleure qualité de vie (60%), une proximité à la nature (41%) plus que par la volonté d’avoir un prix du logement plus abordable (22%) ou juste plus grand (17%). 

Si les français sont majoritairement favorables à la limitation des zones commerciales périphériques (83%), dans les faits près de la moitié préfère toutefois faire ses courses en périphérie (49%) plutôt qu’en centre-ville (48%).

Le ZAN, un objectif qui fait débat 

Même si la plupart des propositions de la CCC sont globalement approuvées par les français comme le fait, par exemple, que les pouvoirs publics puissent récupérer des zones construites inhabitées ou abandonnées pour les transformer en zones naturelles (84%), ils sont tout autant (83%) à soutenir le fait qu’ils puissent stopper les aménagements de zones commerciales périurbaines. D’autant plus que 80% souhaiteraient interdire toute artificialisation des terres tant que des réhabilitations sont possibles. 

Cependant, certaines des mesures semblent moins consensuelles. Plus de la moitié des français (54%) est favorable à l’idée que les pouvoirs publics puissent les obliger à rénover des logements anciens avant de les vendre ou de les louer, 49% sont au contraire, défavorables à la construction de logements collectifs dans les zones pavillonnaires. 

Quant à la problématique des permis de construire, la réponse est plutôt claire. 52 % des maires ainsi que 65% des français soutiennent la possibilité que les pouvoirs publics puissent arrêter d’en délivrer sur de nouveaux terrains. 

Renforcer le dynamisme et l’attractivité des territoires 

Les français (37%) autant que les élus (31%) jugent pertinent la construction de maisons dites à énergie passive, très bien isolées. La possibilité de se déplacer en vélo ou à pied en toute sécurité, est également une mesure que les français (31%) et élus (36%) semblent approuver. De même pour la production d'énergies renouvelables locales (solaire, biomasse…) et la création de jardins potagers partagés ou de réservoirs de biodiversité avec plus de végétal. 

Les élus favorisent nettement une solution de covoiturage pour compléter les besoins en déplacements domicile-travail (35%) et la création d'espaces de coworking de type tiers lieux pour favoriser le télétravail (19%) quand les français eux privilégient les aménagements urbains favorisant le maintien de sols naturels (31%), et la création de fermes urbaines (28%). 

Tous les détails à retrouver sur le site de l’Unam.

 

Marie Gérald
Photo de Une : ©AdobeStock

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