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Négoce : le recrutement est resté dynamique durant la crise sanitaire

Publié le 15 février 2022

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Jeudi 10 février, l’Observatoire des métiers du Négoce des matériaux de construction publiait sa conjoncture emploi en 2020. Les négoces s'en tirent plutôt bien face à la pandémie et les pénuries qui en découlent. Pour preuve, le secteur enregistre une hausse de 1,5 % des effectifs totaux par rapport à 2019. Chiffre sûrement porté par l’explosion du nombre de contrats en apprentissage.
Négoce : le recrutement est resté dynamique durant la crise sanitaire - Batiweb

Ce jeudi 10 février, l’Observatoire des métiers du Négoce des matériaux de construction publiait son rapport de branche 2021 pour l’exercice 2020. Rapport qui se concentre essentiellement sur les données emploi et formation, fournies par Constructys, opérateur de compétence de la construction. 

Au total 3 551 entreprises du secteur ont été interrogées. Parmi elles, 77 % rassemblent moins de 11 salariés.
 

+1,5 % d'effectifs 


La pandémie ayant marqué l'année 2020 ne prédisait pas de beaux jours pour l’activité économique globale, comme celle des négoces, notamment en matière d’organisation.

« Ce contexte difficile s’est traduit par des périodes de chômage partiel mais nous constatons cependant une légère hausse des effectifs sur l’année. Les perspectives de recrutement témoignent également d’un dynamisme certain dans l’ensemble de la branche », commente Stéphanie Gazel, secrétaire générale Affaires Sociales et Formation de la Fédération des Distributeurs de Matériaux de Construction (FDMC).

En témoigne la légère hausse de 2019 à 2020 du nombre d’entreprises, grimpant de 3 301 à 3 551 (environ +0,8 %), mais aussi celle des effectifs salariés, atteignant les 78 350 salariés (+1,5 %).

À cela s’ajoute, des perspectives positives sur le recrutement, car en 2020, 40 % des entreprises envisageaient de recruter dans les prochains mois, dont 95 % en CDI et 96,5 % à temps plein. Parmi les profils les plus recherchés, on relève les vendeurs, les chauffeurs-livreurs, ou les managers. Il n’empêche que 10 % des entreprises ont indiqué rencontrer des difficultés de recrutement.

Ce bilan globalement au beau fixe des négoces rejoint celui de l’AIMCC sur les industries des matériaux de la construction.

Dans le détail, un quart des salariés sont occupés par des femmes. La part varie de 30 % dans les entreprises de 11 salariés à 23 % pour celles de 50 à 299 salariés. Côté âge, la moyenne est de 42 ans, aussi bien chez les hommes que les femmes. L’ancienneté dans les entreprises baisse d’une demi-année, tombant à 10 ans. 

Par ailleurs, si 60 % des salariés étaient en chômage partiel en 2020, cette portion dégringole à 2 % en 2021. Même constat pour le télétravail, qui concernait 20 % des salariés en 2020, avant de chuter de moitié en 2021. 

Si certains négociants se trouvent tiraillés par la crise des matériaux, entre recherche de profit et de satisfaction du client, la demande de main d’œuvre reste cependant au rendez-vous.

Dynamique qui va de pair avec la hausse de 4 % des recrutements dans les entreprises du BTP en 2020, observée par l’U2P début septembre.


L’apprentissage, la voie royale ?

 

On l’avait déjà remarqué grâce au baromètre de la MAAF et de l’ISM : l’apprentissage dans le BTP est en pleine forme en 2020, le nombre de contrats progressant de 5 %. Il n’est donc guère surprenant de constater une explosion du chiffre côté négoce de matériaux de construction. 

Sur la même période, on compte 1 794 apprentis contre 970 en 2019 (+85 %). Un boom qu’on peut expliquer par le plan de relance, incitant financièrement les entreprises à miser sur l'apprentissage. 558 entreprises se sont engagées à signer de tels contrats, soit 3,2 en moyenne par entreprise et plus de la moitié dans les négoces comptant 300 salariés et plus.

La moitié des apprentis présentent un profil de commercial, contre 2 % qui suivent une formation de vendeurs conseils, représentant pourtant 24 % des salariés. Dans le détail, 70 % des apprentis sont des hommes, soit moins que la moyenne (75 %), alors que les femmes représentent 31 %, part supérieure au total des salariées (25 %). Chiffre qui nous laisse penser que, grâce aux nouvelles générations, l’expertise dans les matériaux du BTP se féminise de plus en plus.

En ce qui concerne les contrats de professionnalisation, c’est plus tôt la déchéance. Les alternants concernés passent de 711 à 517 en 2020. 82 % des contrats sont signés par des grosses entreprises, c’est-à-dire de 300 salariés et plus, et 2 sur 3 des étudiants en contrat de professionnalisation suivent une formation en commerce et vente.

Le recrutement d’un stagiaire est une option privilégiée par les entreprises de plus petite taille. Ainsi, en 2020, 464 entreprises de moins de 11 salariés enregistrent 1 621 stagiaires formés. Soit une moyenne de 3,5 stagiaires par entreprise, la plupart issus de cursus en conduite d’engin et de comptabilité gestion.

Mais ce sont chez les 420 négoces de 20 à 49 salariés que la portion de stagiaire est la plus forte, avec 4 909 stagiaires engagés en 2020, soit une moyenne 11,5 stagiaires par entreprise. Si les formations suivies par ces étudiants visent également la conduite d’engin (25 %), un autre quart se spécialise dans les achats, le commerce et le marketing (27 %).

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 
 

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