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Et maintenant, « Place au soleil »

Publié le 29 juin 2018

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Le Gouvernement a présenté, jeudi 28 juin, une série de mesures visant à promouvoir l’énergie photovoltaïque et le solaire thermique. Baptisé « Place au soleil », ce plan s’adresse aux acteurs pouvant contribuer à l’atteinte des objectifs en matière de développement d’EnR. Autoconsommation, simplification des procédures, création d’un label… Découvrez les leviers d’action.
Et maintenant, « Place au soleil » - Batiweb
Près de deux mois après le lancement du groupe de travail sur le photovoltaïque, Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a présenté « Place au soleil ».

La démarche vise à mobiliser tous les acteurs pouvant contribuer au déploiement du photovoltaïque et du solaire thermique partout en France: particuliers, entreprises, détenteurs de grands fonciers artificialisés inutilisés, filière des producteurs d’énergies. L’objectif : accélérer les investissements.

Le Gouvernement rappelle que le coût de production d’électricité solaire a encore baissé de 11% en 2017 pour s’établir à 55 €/MWh. « Sur toitures, la chute des prix est encore plus forte à – 24% en 2017 (80 €/MWh aujourd’hui) ».

Mais si la puissance raccordée du parc solaire photovoltaïque s’élève à plus de 8 GW (pour un objectif PPE de 10,2 GW en 2018) et que les raccordements sont destinés à doubler cette année, seulement 1,6 % de la production électrique française vient du solaire.

Le potentiel est pourtant là ! Le Cerema évalue en effet à 775 GW le potentiel photovoltaïque mobilisable au sol. Sur les toitures, selon l’Ademe, il existe un gisement identifié de l’ordre de 350 GW.

Soutenir le déploiement de l’autoconsommation

Pour inciter les particuliers à se tourner vers l’autoconsommation qui permet une « meilleure maîtrise de l’énergie et une baisse de la facture d’électricité de 15 à 25% », des aides supplémentaires ont été pensées. Une des mesures consiste à faciliter le financement des projets en rendant possible le tiers financement. Il s’agira aussi de protéger le consommateur en renforçant les exigences de qualité qui portent sur les installateurs de dispositifs d’autoconsommation.

Les aides vont également concernées le solaire thermique qui est « la solution la plus simple à mettre en œuvre et qui peut couvrir, selon la région et la taille de l’installation, 50 à 80% des besoins moyens annuels d’eau chaude sanitaire et la totalité des besoins à la belle saison ».

Le plan prévoit notamment d’augmenter le soutien de l’Etat aux dispositifs « thermo-solaire » (chauffe-eau solaires et chauffages solaires combinés – chauffage et eau chaude) dans le cadre du recentrage du CITE sur les travaux les plus efficaces.

Concernant les territoires et l’industrie, des mesures vont également être mises en place : le plan prévoit par exemple de prendre en compte le solaire thermique dans l’alimentation des réseaux de chaleur, de simplifier et uniformiser l’attribution des aides fonds chaleur ou encore de diversifier le rôle des animateurs bois énergie vers d’autres technologies d’énergies renouvelables comme le solaire.

Mobiliser les entreprises, institutions publiques ou collectivités locales

Pour encourager le développement du solaire dans les territoires, l’exonération de taxe foncière lorsque le domaine public est équipé de panneaux photovoltaïques sera maintenue. Le Gouvernement prévoit aussi de simplifier les dispositions du code l’urbanisme pour faciliter le développement du photovoltaïque sur les parkings et les serres solaires.

Les enseignes de grande distribution se sont d’ores et déjà mobilisées : le groupement Les Mousquetaires (Intermarché, etc.) prévoit ainsi d'équiper 50 hectares d'ici 5 ans, le Mouvement E.Leclerc vise la même surface d'ici à 2025, tandis que Système U veut installer 30 mégawatts (MW) sur 200 magasins d'ici 2025, Carrefour 20 MW en 2022 et Auchan 60 MW en 2023. Par ailleurs, l'armée s'est engagée à mobiliser 2.000 hectares pour des parcs solaires d'ici à 2025, tandis que la SNCF va étudier la mise à disposition de terrains.

Le patrimoine français devrait être mobilisé : les bâtiments anciens et classés pourront devenir producteurs d'énergie solaire. Un travail avec les associations concernées, le ministère de la Transition écologique et solidaire et les services du ministère de la Culture, sera lancé dès septembre. « Le gouvernement financera une dizaine d’opérations photovoltaïques exemplaires » en termes d’intégration au sein du patrimoine.

Les terrains non utilisés seront utilisés. Le plan viendra préciser les conditions d’application de l’obligation de solarisation des bâtiments commerciaux neufs de plus de 1 000 m2 et à terme élargir l’obligation aux bâtiments existants.

Le monde agricole sera également sollicité avec des mesures prévoyant une augmentation de 30% des volumes d’appels d’offres pour l’agrivoltaïsme ou encore une hausse de 50% du volume de l’appel d’offre de photovoltaïque sur les toitures.

Le Gouvernement a finalement annoncé la création d’un label « Ville solaire » et « Département solaire » afin de valoriser l’engagement des collectivités locales dans le déploiement de l’énergie solaire. L’objectif étant d’engager 100 villes à atteindre d’ici 2020 des objectifs de développement solaire qui consiste à :

- S’engager sur une surface minimale de panneaux solaires par habitant ;
- Réaliser un « cadastre solaire » pour permettre à tous les citoyens de connaître le potentiel photovoltaïque de leur logement ;
- Equiper des bâtiments communaux de projets photovoltaïques ;
- Proposer un projet pour animer le développement du solaire.

Les lauréats seront soutenus pour le montage de leur projet.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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