Baisse du Livret A : un signal positif pour le logement social

Le ministre de l’Économie Éric Lombard a officialisé la baisse du taux du Livret A à 1,7 % à compter du 1er août 2025, suivant la recommandation du gouverneur de la Banque de France. Ce taux s’éloigne de la formule théorique (qui aurait dû conduire à un taux de 3,5 %), mais reste supérieur à l’inflation prévisionnelle (environ 1,5 % sur 12 mois glissants).
Ce choix, défavorable aux épargnants, est justifié par le gouvernement comme un moyen de renforcer la capacité d’investissement des bailleurs sociaux, qui empruntent principalement auprès de la Caisse des Dépôts.
Un levier financier pour les bailleurs sociaux
Valérie Létard, ministre chargée du Logement, estime que cette baisse représente une « respiration » bienvenue dans un contexte de coûts de construction élevés et de transition énergétique urgente. En réduisant le coût de leurs emprunts, les bailleurs sociaux pourraient relancer des projets gelés ou en difficulté de bouclage financier.
Cette mesure complète la feuille de route signée en février dernier, qui vise la construction de 116 500 logements sociaux et la rénovation de 130 000 logements sur l’année 2025. Le gouvernement espère ainsi dynamiser un secteur en tension, confronté à un recul marqué des mises en chantier.
Un signal, pas une solution miracle
Si la mesure est saluée par l’Union sociale pour l’habitat (USH) comme un « bol d’air », elle ne peut, à elle seule, compenser les difficultés actuelles. Manque de foncier, normes contraignantes, coûts énergétiques croissants : autant de freins qui continuent de peser sur la production.
Par ailleurs, la baisse du Livret A pénalise les épargnants, notamment les ménages modestes, qui constituent pourtant la majorité des détenteurs. La décision a d’ailleurs été critiquée par l’opposition, qui y voit un « prélèvement déguisé sur l’épargne populaire ».
Une vigilance à maintenir dans les territoires
Les plans de relance territoriaux pilotés par les préfets dans le cadre des Comités régionaux de l'habitat et de l'hébergement (CRHH) doivent désormais intégrer cette nouvelle donne. Si la baisse du Livret A crée un appel d’air pour les bailleurs, il reste à voir si les conditions économiques et budgétaires locales permettront de relancer concrètement les opérations.
Le gouvernement dit vouloir continuer le dialogue avec les professionnels pour définir une trajectoire financière réaliste.
Par Jérémy Leduc