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Crise du logement : l’immobilier neuf chute à son plus bas niveau

Publié le 25 mai 2023

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La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) attend « avec impatience » des mesures pour relancer l'activité du logement neuf, qui a poursuivi sa chute au premier trimestre, enregistrant seulement 21 000 ventes, soit 34 % de moins qu'un an auparavant.
Crise du logement : l’immobilier neuf chute à son plus bas niveau - Batiweb

« Il faut des mesures d’urgence, d’application immédiate, pour éviter une triple crise : économique, sociale et sociétale », a déclaré Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) lors d’une conférence de presse. 

Selon la dernière conjoncture, les chiffres de l’immobilier neuf présentent une baisse significative de l'offre, avec une chute de 24,8 %. Au cours du premier trimestre de 2023, seuls 16 912 nouveaux logements ont été lancés sur le marché, ce qui constitue le niveau le plus bas depuis la création de l'Observatoire de la FPI en 2010. 

Une situation critique qui s'explique notamment par la diminution de la délivrance de permis de construire, ainsi que par « le report ou l'abandon d'une opération sur cinq », souligne Pascal Boulanger. 

 

Les ventes de logements neufs en chute libre

 

Au premier trimestre 2023, les ventes totales de logements neufs ont également connu une baisse alarmante de 34,3 % par rapport à la même période de 2022, « qui était déjà très basse », précise la FPI.  

Dans l'immobilier neuf, contrairement à l'ancien, une baisse de la demande ne se traduit pas forcément par une baisse des prix de vente, ceux-ci étant fortement corrélés au coût des chantiers. Selon la FPI, les prix de vente des appartements neufs ont ainsi grimpé de 5,9 %, (1,1 % en Île-de-France ,et 7,6 % en régions).

Selon la FPI, en plus des inquiétudes des ménages quant à l'avenir, « cette chute s'explique également par des décisions technocratiques prises en 2021 », parmi lesquelles « les règles contraignantes » édictées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), ainsi que la réforme du dispositif Pinel avec la création du Pinel+, comprenant « des critères techniques mal rédigés, qui se sont avérés inopérants ».

 

Des mesures d'urgence attendues avec impatience 

 

« Il est impératif que le gouvernement prenne conscience que certaines décisions prises à une époque où la demande était forte et soutenue sont désormais totalement contre-productives face au retournement du marché », affirme Pascal Boulanger, expliquant toutefois avoir échangé avec les différents ministères concernés, et soulignant davantage leur implication. 

« Oui, on nous écoute, mais est-ce qu’on nous entend ? », lance-t-il. Et d'ajouter : « On aura la réponse le 5 juin prochain ». Date fixée pour la restitution des travaux du Conseil National de Refondation (CNR) pour le Logement, attendue « avec impatience » par l’ensemble du secteur. « Si ce CNR a été reporté, j'espère, et je crois savoir, que c'est pour apporter de meilleures mesures que celles qui avaient été prévues », ajoute le président de la FPI.

Parallèlement, l'offre locative nouvelle, traditionnellement soutenue par les investisseurs particuliers ou institutionnels, se tarit rapidement. Au T1 2023, les ventes de logements aux investisseurs particuliers ont reculé de manière spectaculaire, avec -52,3 %.

Or, cesderniers « jouent un rôle crucial dans le lancement des programmes immobiliers en se positionnant plus tôt que les accédants. Leur diminution importante compromet donc le lancement de programmes mixtes », précise la FPI. 

La crise de l'immobilier neuf « ne menace pas encore l'activité des promoteurs et l'emploi dans les entreprises », estime Pascal Boulanger, ces derniers disposant encore d'un stock suffisant de logements à écouler. « Il n'est pas encore trop tard, mais il ne faut pas que cela traîne », a-t-il conclu. 

 

Marie Gérald

Photo de une : ©Adobe Stock

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