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À Chilly-Mazarin, plongée dans le nouveau laboratoire d’Ecocem

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Publié le 05 novembre 2025, mis à jour le 05 novembre 2025 à 18h06, par Virginie Kroun


Le spécialiste du ciment bas carbone Ecocem nous ouvre les portes son nouveau centre R&I dans l’Essonne. Une vitrine pour sa solution ACT, liant que le fabricant franco-irlandais veut massifier dans l’industrie cimentière.
©Virginie Kroun
©Virginie Kroun

Les feuilles automnales tombent, mais n’enlèvent rien à la superbe du nouveau laboratoire Ecocem, qui se dresse devant nous. La visite tombe début novembre, deux jours après les 25 ans célébrés par le spécialiste de la décarbonation du ciment

Si le site est situé à Chilly-Mazarin (Essonne), près du plateau universitaire Paris-Saclay, un des partenaires de l’industriel, ce n’est pas la principale raison de cette implantation dans le bassin essonnien.

« Quand on a décidé d'ouvrir le premier labo, on voulait un endroit central pour la société », nous confie Roberta Alfani, directrice de la recherche et de l'innovation d'Ecocem. « On avait essayé de choisir un endroit qui était quand même joignable à la région parisienne », notamment via la gare TGV de Massy Palaiseau.

Virginie Kroun
©Virginie Kroun

Ce qui est le cas du centre actuel, comme de Champlan (Essonne), qu’il remplace. Seule différence : sa superficie six fois plus grande, atteignant les 3 300 m2.

Des équipements différents pour décarboner le ciment


Inauguré l’été dernier, l'ancien bâtiment a été réaménagé au goût du jour, s’habillant de bleu – clin d’œil au logo de la marque – mais aussi de béton. Le vert, symbole de la nature et des partis pris environnementaux de la marque, germe à différents recoins des bureaux comme du laboratoire. 



10 millions d’euros ont été investis par le groupe franco-irlandais, afin d’équiper ce nouveau centre R&I. Dans un hall immaculé de blanc, nous voilà en train d’arpenter ses bureaux d’essais, répartis entre le pôle béton – dédié à la caractérisation mécanique et la durabilité des formulations – et le pôle mortiers industriels. Rôle de ce dernier : proposer des solutions de plus en plus décarbonées aux professionnels, sans impacter la performance mécanique.

 

Mais la pièce maîtresse du laboratoire, c'est la zone pilote de broyage et d’essais, reprenant à plus petite échelle les installations d'usines existantes d’Ecocem. Notamment le broyeur horizontal à boulets et un broyeur de type « Orbit » qui testeront diverses additions minérales (pouzzolanes, fillers calcaires, etc.). Encore en travaux jusqu’à fin 2025, cette zone devrait être opérationnelle vers janvier/février 2026.

Broyeur à boulets sur la zone pilote du laboratoire d'Ecocem à Chilly-Mazarin (Essone) - Ecocem
Broyeur à boulets sur la zone pilote du laboratoire d'Ecocem à Chilly-Mazarin (Essone) - ©Ecocem

Massifier la technologie ACT, l’ambition d’Ecocem

 

La nouvelle structure s’inscrit dans un programme R&I de plus de 70 millions d’euros et une démarche amorcée en 2014, via un partenariat avec l’université de Toulouse. 

Il s’agit aussi d’une belle vitrine pour la technologie Advanced Cement Technology (ACT) d’Ecocem. Développé au gré de 10 années de recherche, ce liant tend à réduire la part de clinker, responsable de 95 % des émissions de CO2 du ciment.

L’industriel y voit un potentiel de réduction d’empreinte carbone à l’échelle de tous les cimentiers. « Si on prend 8 %, c’est-à-dire les émissions de l'industrie cimentière aujourd'hui, et on réduit [l’empreinte] de 70 %, cela fait une réduction d'à peu près 5-6 % », estime son directeur général Conor O'Riain, pour qui cette solution est une alternative plus efficace et moins coûteuse que la capture CO2, pourtant bien plus populaire. 

Pour répondre à l’opération massification de cette solution, une usine dédiée a été construite à Dunkerque (Nord), pour une capacité de 300 000 tonnes produits par an. Coût de la construction : 50 millions d’euros. 170 millions d’euros supplémentaires financeront la mise en service de quatre nouvelles lignes de production ACT d’ici 2030. 

Le réseau portuaire européen sur lequel s’appuie le fabricant franco-irlandais jouera également son rôle. D’ailleurs le poids carbone des transports par bateau est pris en compte dans l'Environmental Product Declaration (EPD), nous assure M. O'Riain.

Un ACT 2 en préparation…
 

La première version d’ACT a déjà reçu une évaluation technique européenne (ETE). À l’échelle française, un avis technique du Centre scientifique des techniques du bâtiment (CSTB). Elle a déjà été expérimentée sur 40 chantiers-pilotes.

De potentiels partenaires comme Cemex France et Titan participeront à la formulation de la deuxième version du liant, pour incorporer d’autres additifs minéraux, tels que la roche pouzzolanique. 

D’autant qu’ACT a été pensée pour se combiner à différents additifs minéraux, de la roche volcanique aux coproduits de la sidérurgie. Ce n’est pas pour rien que l’industriel a formé une joint-venture en 2007 avec ArcelorMittal, afin de valoriser le laitier granulé de haut-fourneau.

Est-ce que Saint-Gobain pourrait participer au projet ACT, compte tenu de la collaboration entre sa marque Chryso et Ecocem pour mettre au point des ciments bas-carbone ? Conor O'Riain n'évince pas l'idée, mais garde en tête celle de rassembler le maximum d'acteurs en cens...

Par Virginie Kroun

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