Holcim confirme ses ambitions et accélère sa transformation stratégique
Publié le 29 octobre 2025, mis à jour le 29 octobre 2025 à 17h08, par Nils Buchsbaum

Le cimentier Holcim a confirmé, vendredi 24 octobre, ses objectifs financiers pour 2025. Malgré un franc suisse fort qui freine ses performances, la croissance vigoureuse enregistrée en Amérique latine permet au groupe de compenser ces effets de change et de poursuivre sa dynamique de transformation.
Au troisième trimestre, le groupe, présent dans les secteurs du ciment, du béton et des granulats, a enregistré un chiffre d’affaires de 4 milliards de francs suisses (4,3 milliards d’euros). Ce résultat marque un recul de 2,5 % sur un an, principalement en raison d’effets de change défavorables, précise-t-il dans un communiqué.
À taux de change constants, les ventes ont augmenté de 4,9 %, tirées par la croissance en Amérique latine, où les ventes ont bondi de 12,7 %.
Les ventes en monnaies locales ont augmenté de 6,4 % en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, mais ont enregistré un léger repli de 0,3 % en Europe. Holcim se veut néanmoins optimiste, affirmant que « le secteur résidentiel donne des signes de reprise ».
Pour l’année entière, Holcim garde les mêmes ambitions : une croissance de ses ventes de 3 % à 5 %, sans tenir compte des variations de change.
Croissance rapide en Amérique du Nord
Le géant suisse des matériaux de construction a traversé une période de profondes transformations ces derniers mois, marquée par la scission de sa branche nord-américaine, désormais rebaptisée Amrize et introduite séparément en Bourse en juin. Cette opération s’inscrit dans la stratégie de recentrage du groupe, qui avait déjà cédé ses activités au Kenya en décembre dernier, avant de finaliser en août la vente de sa filiale nigériane.
Amrize, la nouvelle entité nord-américaine, sera cotée à la Bourse de New York, avec une inscription secondaire prévue à la Bourse suisse. Son siège opérationnel sera installé à Chicago, tandis que son enregistrement juridique restera à Zoug, un canton suisse réputé pour sa fiscalité favorable aux entreprises et où demeure le siège de Holcim.
Annoncé en janvier 2024, ce projet de scission consacre la croissance rapide de la branche nord-américaine, construite au fil d’acquisitions et portée par les grands projets d’infrastructures ainsi que par la forte demande liée aux centres de données. En 2024, Amrize a généré un bénéfice net de 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) pour un chiffre d’affaires de 11,7 milliards de dollars (10,4 milliards d’euros). L’entreprise emploie 19 000 personnes et compte environ 1 000 sites aux États-Unis et au Canada.
Un chiffre d’affaires de 28,1 milliards d’euros en 2024
Le 20 octobre, Holcim a poursuivi sa stratégie de croissance externe avec une importante opération en Europe : le rachat du groupe allemand Xella pour 1,85 milliard d’euros. Ce spécialiste des éléments muraux — cloisons, panneaux et matériaux isolants — permettra au cimentier suisse de renforcer sa division « solutions de construction », créée à la suite d’une série d’acquisitions dans les produits pour toitures et façades.
Basée à Duisbourg, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Xella commercialise ses produits sous les marques Ytong, Silka, Hebel et Multipor. Présente dans 21 pays européens, l’entreprise dispose d’environ 50 sites de production et emploie plus de 4 000 personnes. Elle devrait réaliser près de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2025.
Historiquement axé sur le ciment, le béton et les granulats, Holcim a engagé depuis 2021 une profonde transformation de son modèle. Le groupe a multiplié les acquisitions dans les produits de toiture et de façade, donnant naissance à une division spécifique consacrée aux solutions de construction. Cette activité représente déjà 37 % du chiffre d’affaires total et devrait atteindre 50 % d’ici 2030, selon les projections du groupe.
En 2024, Holcim a enregistré un chiffre d’affaires de 26,4 milliards de francs suisses, soit environ 28,1 milliards d’euros, d’après son bilan publié le 28 février dernier.
Par Nils Buchsbaum














