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Lafarge : le groupe et huit personnes vont être jugés pour financement du terrorisme

Publié le 17 octobre 2024

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Le groupe Lafarge et huit personnes, dont d’anciens responsables, vont faire l’objet d’un procès pour financement du terrorisme. La justice leur reproche d’avoir poursuivi les activités du cimentier en Syrie jusqu’en 2014.
Lafarge : le groupe et huit personnes vont être jugés pour financement du terrorisme - Batiweb

Trois juges d’instruction ont ordonné le 16 octobre un procès pour financement du terrorisme contre le groupe Lafarge et huit personnes, dont d’anciens responsables, pour avoir pousuivi les activités du cimentier en Syrie jusqu’en 2014, a appris l’AFP de sources proches du dossier.

L’ensemble des prévenus « ont, dans une logique de recherche de profits pour l’entité économique qu’ils servaient, ou pour certains de profit personnel direct, organisé, validé, facilité ou mis en œuvre une politique supposant de faire parvenir un financement aux organisations terroristes implantées autour de la cimenterie » à Jalabiya (Syrie), selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel consultée par l’AFP.

Du 4 novembre au 9 décembre 2025, le groupe Lafarge et les huit prévenus, identifiés comme étant des membres de la chaîne opérationnelle ou de la chaîne de sûreté, des intermédiaires syriens ainsi que Bruno Lafont, anciennement directeur général de Lafarge SA, seront jugés pour financement d’entreprises terroristes et, pour certains, non-respect de sanctions financières internationales.

Les avocats de la défense, contactés par l’AFP, n’ont pas souhaité réagir ou n’ont pas répondu dans l’immédiat. Les juges d’instruction ont quant à eux ordonné un non-lieu pour l’ancien directeur de la sûreté Jean-Claude Veillard, mis en examen dans cette affaire depuis fin 2017.

« Après sept années d’un combat judiciaire sans relâche, l’innocence de Jean-Claude Veillard est enfin établie. C’est un grand soulagement », ont réagi auprès de l’AFP ses avocats, Mes Sébastien Schapira et Antoine Galudec.

De l’argent versé aux organisations terroristes en échanges de laissez-passer

 

Une conclusion qu’aimerait certainement connaître le groupe Lafarge, soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), cinq millions d’euros à des groupes jihadistes, dont l’organisation État islamique (EI), et à des intermédiaires, afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, alors même que le pays s’enfonçait dans la guerre.

« La société conservait son autonomie décisionnelle, et aurait pu à tout moment mettre fin à l’exploitation de l’usine, notamment au moment où ses dirigeants avaient pris connaissance des exigences financières des entités terroristes », écrivent les juges d’instruction.

« En acceptant de payer ces entités, la société évaluait les contreparties qu’elle pourrait en retirer, telles que le déblocage des routes, la libre circulation des camions et des salariés de l’usine grâce à la délivrance de laissez-passer », ajoutent-ils.

Le volet de l’information judiciaire, ouverte en juin 2017, concernant les soupçons de complicité de crimes contre l’humanité de la société, est toujours en cours.

 

Jérémy Leduc (avec AFP)

Photo de une : Adobe Stock

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