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Faut-il déclarer la mort du Grenelle de l'Environnement ?

Publié le 12 avril 2010

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Alors que la loi Grenelle II sera examinée le 4 mai à l'Assemblée, de nombreux acteurs ont perdu confiance. La Taxe Carbone a été abandonnée, Nicolas Hulot a quitté les groupes de travail, et un rapport sur l'éolien semble très sévère pour la filière. Éclairages...
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Tout a commencé le 23 mars, au lendemain des élections régionales, où la presse se fait l'écho d'un abandon pur et simple du projet de loi sur la Taxe Carbone. L'entourage du premier ministre nuance aussitôt : "Nous voulons que les décisions soient prises en commun avec les autres pays européens", cite le journal Libération. "C’est pourquoi, le gouvernement va demander à la Commission européenne d’accélérer la mise au point d’une proposition en vue d’une harmonisation des dispositifs de fiscalité écologique dans l’Union européenne", selon un communiqué de Matignon. Confirmation de Nicolas Sarkozy mardi dernier, lors d'une table ronde : "La taxe carbone ne s'appliquera en France que dans la mesure où il y aura une taxe carbone aux frontières de l'Europe"

La taxe carbone reportée sine die, Nicolas Hulot a suspendu la participation de sa fondation aux groupes de travail du Grenelle, confirmant qu'il y restait tout de même attaché. Une décision symbolique, qui vise à "marquer le coup devant l'opinion" publique et a exprimé haut et fort sa colère à propos de ce projet pour lequel la Fondation Hulot s'est tant investie. "On n'a pas claqué la porte, on a supendu notre participation à un certain nombre de groupes de travail" du Grenelle, rectifie Nicolas Hulot dans une interview vidéo accordée au Parisien/Aujourd'hui en France. "Loin de nous l'idée de dire que le Grenelle est mort et (...) inutile (...) mais je pense qu'on ne peut pas se contenter du débat actuel et notamment du débat politique sur ces enjeux-là", ajoute-t-il.

Le futur de nos enfants

Les différentes associations et ONG travaillant avec le Grenelle doivent rencontrer Jean-Louis Borloo le 20 avril lors d'une réunion, à laquelle ne participera pas Nicolas Hulot, destinée à clarifier la position du gouvernement face à leurs inquiétudes. "On est dans quelque chose de sérieux, qui compromet le futur de nos enfants. C'est pour ça que je m'adresse aux jeunes, je leur dis 'venez resigner le pacte écologique pour montrer que vous n'avez pas envie qu'on brade votre futur"

S'ils sont épargnés pour l'heure par une taxe de plus, les industriels ne sont pas au bout de leurs peines, en particulier dans le domaine de l'éolien. En effet, un rapport sur le sujet signé du sénateur Patrick Ollier et adopté le 30 mars est jugé très sévère par la profession, alors même que l'Europe a fixé l'objectif de 20% d'énergies renouvelables dans le "mix énergétique" global de ses pays membres à l'horizon 2020 (23% pour la France). Les propositions de ce rapport prévoient que les régions devront à fin 2011 se doter de schémas territoriaux, délimitant les zones en dehors desquelles aucun projet éolien ne pourra se développer, selon le site de l'Usine Nouvelle. De plus les sites devront avoir une capacité minimale allant de 15 à 20 MW et compter au moins cinq éoliennes éloignées de plus de 500 mètres d'une habitation ou d'une entreprise.

Laurent Perrin (sources Libération, Le Parisien, Usine Nouvelle)

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