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Politique de la Ville : Emmanuel Macron dévoile son plan d'action

Publié le 23 mai 2018

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En déplacement à Tourcoing en novembre dernier, Emmanuel Macron annonçait la présentation future d'un vaste plan national « pour les villes et les quartiers ». Suite à la publication récente du rapport Borloo sur la politique de la Ville, ce n'était qu'une question de temps avant que le projet du Président ne soit enfin dévoilé. C'est désormais chose faite, au grand dam de ses opposants et de certaines associations d'élus.
Politique de la Ville : Emmanuel Macron dévoile son plan d'action - Batiweb
Après la présentation, le 26 avril dernier, d'un important rapport sur la politique de la Ville par Jean-Louis Borloo, le discours d'Emmanuel Macron, ce 22 mai, était particulièrement attendu. Le Président de la République avait en effet annoncé que cette prise de parole serait l'occasion de présenter de nouvelles mesures en faveur des quartiers.

Ce mardi, le chef de l'Etat a pourtant très rapidement envoyé valser les espoirs des défenseurs du rapport Borloo, indiquant qu'il n'annoncerait « pas un plan ville, un plan banlieues », appelant au contraire à « changer de méthode ».

« La quatrième génération ne croit plus dans les discours politiques. Nous nous devons d'inventer ensemble une méthode, un rythme sans doute différent », a estimé Emmanuel Macron. S'il a salué le « travail de mobilisation piloté par Jean-Louis Borloo », l'occupant de l'Elysée a clairement affiché sa volonté de rompre avec les stratégies gouvernementales précédentes.

Des promesses concrètes à mettre en œuvre rapidement

Parmi les mesures phares présentées ce mardi 22, le Président de la République a notamment annoncé la mise en place de 30 000 stages de 3e, proposés à parts égales par l'Etat et les entreprises (y compris du BTP), afin d'aider les jeunes des quartiers populaires dans leurs recherches. Emmanuel Macron a également ajouté qu'une « bourse des stages » verrait le jour avant la prochaine rentrée scolaire.

D'autres initiatives seront également lancées, avec une attention particulière portée sur la rénovation urbaine. Dans ce sens, une opération « cœur de quartiers » sera organisée d'ici à juillet. Celle-ci concernera des « premières cibles » et aura pour objectif « de les faire sortir en six mois » de leur environnement, comme l'a fait savoir Emmanuel Macron.

Ce dernier a par ailleurs partagé sa volonté de créer une nouvelle « agence nationale de cohésion des territoires », bien qu'il ne soit pas question de supprimer l'Anru. « Nombre de nos territoires ont un problème d'équipements », a déploré le Président, pour qui cette structure inédite serait l'occasion de réfléchir à des solutions de rattrapage et de financements en faveur des quartiers.

Emmanuel Macron souhaite également que « le travail de requalification » des copropriétés les plus dégradées soit accéléré grâce à de nouvelles mesures d'accompagnement des établissements fonciers. « Une dizaine d'opérations d'intérêt national » seront ainsi définies « d'ici juillet » pour relancer l'effort national.

Sur d'autres volets, sans rapport avec la construction, le chef de l'Etat a évoqué « un plan de lutte contre le trafic de drogue », la création d'une « instance de recours pour les habitants comme pour les élus », ou encore une meilleure information des maires concernant les personnes radicalisées.

Une prestation qui divise

La quantité importante de changements voulus par Emmanuel Macron n'a cependant pas fait l'unanimité auprès des élus. Le Président de la République a néanmoins pu compter sur le soutien de Jean-Louis Borloo, pour qui « tous les sujets du rapport ont été cochés ». Si l'ancien ministre semble donc satisfait, d'autres, en revanche, le sont beaucoup moins.

Opposée à l'actuel chef de l'Etat lors des dernières élections, Marine Le Pen a notamment qualifié de « vide sidéral » le projet d'Emmanuel Macron. « Quasiment pas le mot immigration, quasiment pas le mot fondamentalisme islamiste. Or on sait parfaitement que ce sont des problématiques qui sont en partie à la source des difficultés des banlieues. Alors refuser de voir ces réalités-là, c'est évidemment se condamner à l'échec », considère-t-elle.

Laurent Wauquiez a quant à lui davantage critiqué la forme que le fond, dénonçant la « politique spectacle de Macron ». « Ce qu'il voulait c'était simplement une photo, sans tenir compte des propositions », fustige le président des Républicains. De son côté, Benoît Hamon déplore un manque de « prise en compte de ce que souhaitent les habitants des quartiers eux-mêmes ».

Enfin, les associations d'élus y sont également allées de leurs divers commentaires. L'Association des maires de France (AMF) a ainsi salué la création d'une agence de cohésion des territoires, tandis que Villes de France estime que « les solutions doivent porter singulièrement sur la lutte contre la paupérisation des populations ». Reste désormais à juger de l'impact réel des mesures annoncées par le Président dans les mois à venir.

F.C (avec AFP)
Photo de Une : ©Fotolia

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