Performance acoustique : des solutions pour les hôpitaux
Publié le 15 décembre 2025, mis à jour le 15 décembre 2025 à 10h16, par Virginie Kroun

« L’acoustique est un sujet majeur dans un hôpital. Cela influence bien sûr la qualité des soins, le bien-être du personnel soignant et des patients », affirme Martin Michault, chef des marchés santé et grand âge chez Tarkett France.
Il s’agit d’un des piliers de conception au sein de la marque de revêtements de mur et de sol. Dans ces critères, on retrouve la facilité de déplacement, la réduction des risques de chute comme celle des émissions de composants organiques volatils et le design.
Une norme de 15 dB minimum pour les sols acoustiques
Au niveau des sols des établissements de santé, la performance acoustique se joue sur deux niveaux. « Le premier point, c'est l'absorption et l'atténuation acoustique, autrement dit la réduction sonore au bruit de choc. C'est-à-dire que ce sont des bruits produits à l’étage supérieur et perçus à l’étage inférieur », expose Martin Michault.
Une norme définie par l’article 3 de l’arrêté du 25 avril 2003 fixe le niveau maximal de bruit de choc transmis entre étages dans les établissements de santé : dans les locaux autres que les circulations, locaux techniques, cuisines, sanitaires ou buanderies, le niveau ne doit pas dépasser 60 dB. La dalle béton assure une première isolation, et les revêtements acoustiques de Tarkett apportent ensuite entre 8 et 20 dB d’amélioration supplémentaire, selon leurs données techniques.
« Pour qu’un revêtement de sol soit considéré comme acoustique, il faut qu'il soit certifié à un minimum de 15 décibels », selon la norme EN ISO 717-2 , précise le chef des marchés santé et grand âge chez Tarkett France.
C’est le cas des sols hétérogènes U3 et U4, pensés pour s’adapter aux forts trafics. « Chez Tarkett, on a le Tapiflex Excellence 19 dB, notre produit phare, mais aussi le Tapiflex Platinum à 17 dB», abonde M. Michault. Sans compter les sols homogènes U4, connus pour leur couche d’usure de 2 mm d’épaisseur, proposés jusqu’à 16 dB chez Tarkett.
« Le deuxième critère est au niveau de l'acoustique est la sonorité à la marche, très importante pour la pollution sonore directement dans la zone. Il s’agit plus communément du bruit d'écho, des pas ou des chariots roulants dans une pièce », nous mentionne Martin Michault.

Les revêtements compacts permettent un déplacement confortable des lits médicalisés de plus de 300 kg. En 2024, Tarkett a d’ailleurs lancé le sol hétérogène Acczent Excellence Compact+, avec une sonorité à la marche classe B. Soit à mi-chemin entre la classe A (très faible écho) et la classe C (plus haut niveau de pollution sonore). Le tout en affichant une performance de 8 dB certifiés.
Des panneaux isolants sur mesure de 33 à 45 dB Ra tr
Que dire des murs, et plus particulièrement des façades ? C’est la spécialité de l’Émaillerie Alsacienne, ancien fabricant de plaques émaillées publicitaires, avant de se tourner vers les panneaux de façades légères au début des années 70.
« La notion d'acoustique est de plus en plus présente dans les prescriptions des architectes », nous confie sa chargée de prescription Corinne Vaubourg.
D’où l’intérêt croissant pour la solution Silencéa dans le monde de l’enveloppe du bâtiment, pour des panneaux sur mesure et sous avis technique. Les panneaux Silencéa combinent complexe isolant incombustible, répondant aux performances acoustiques, thermiques et sécurité incendie.
« Lors d’un projet de construction de laboratoires à Saclay il y a une dizaine d’années, l’Émaillerie Alsacienne avait mis toute son énergie à trouver la solution pour faire naître sa gamme acoustique performante, grâce à laquelle des panneaux de 33 à 45 dB Ra tr. ont pu être proposés aux clients façadiers et menuisiers », nous décrit Corinne Vaubourg.
« Nous avons alors décidé de faire les PV, car les résultats étaient très concluants », ajoute sa chargée de prescription.
« Pourquoi avoir trouvé cette utilité dans le milieu hospitalier de cette solution performante sur le plan acoustique ? Il y a des normes et réglementations [la norme NF S31-080 et l’arrêté du 25 avril 2003] qui imposent aux bâtiments hospitaliers des performances acoustiques. Au niveau des chambres et couloirs, les exigences sont entre 30 et 35 dB RA tr. Pour les locaux sensibles comme des blocs opératoires ou salles d'examen, c'est entre 40 et 45 RA,tr. », poursuit-elle.
La gamme Silencéa s’est ainsi illustrée dans différents chantiers, dont la rénovation-extension du centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes. « En région parisienne, il y a trois ans, nous avons fabriqué plus de 1000 m² de panneaux pour l'hôpital Simone Veil, à Montmorency (Val-d’Oise). Côté privé, plus récemment, la clinique Pasteur à Toulouse est également une belle référence », affiche Corinne Vaubourg.
La gamme Silencéa fait l’objet de 22 procès-verbaux (PV) et sera complétée par 8 autres au printemps 2026. Ces derniers portent notamment sur la composition des panneaux, fabriqués avec des glaces émaillées, tôles aluminium ou acier. Un focus est aussi accordé sur les épaisseurs et performances demandées.
Toujours l’année prochaine, il sera possible d’intégrer dans les panneaux Silencéa l’option Neutréa, un concept de fabrication à l’empreinte carbone réduite, intégrant des matériaux recyclés, comme l’aluminium.
Propos recueillis par Virginie Kroun















