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« Notre mission est de faciliter le virage numérique » (Hugo Brizard, K-Ops)

Publié le 01 septembre 2021

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L'entreprise québécoise Pharonyx, créée par Hugo Brizard et Samuel Godbout, est à l'origine de K-Ops (prononcé Khéops), un outil de suivi de chantier collaboratif, qui arrive en France, et compte déjà plus de 2 000 utilisateurs. Les explications d'Hugo Brizard, son co-fondateur.
« Notre mission est de faciliter le virage numérique » (Hugo Brizard, K-Ops) - Batiweb

Comment est née la solution K-Ops ?

 

On travaillait dans le secteur de la construction depuis 2010, dans une grande entreprise qui s'appelle SNC Lavalin, pour des gros projets d'infrastructures de 1 à 6 milliards de dollars, donc on développait des outils collaboratifs pour faire le pont entre le bureau et le chantier.

 

En 2013-2014, j'ai pris une année sabbatique avec ma conjointe pour traverser les Amériques en voiture, on a conduit de Montréal en Argentine aller-retour, et on s'est aperçus qu'il y a avait de la construction partout où l'on passait. On s'est dit que ça n'était pas normal que 90 % des TPE n'aient pas la capacité de prendre le virage numérique.

 

On s'est dit qu'on allait recommencer de zéro en 2016, donc on a créé l'entreprise Pharonyx et on a développé le prototype de K-Ops pour atteindre le marché des petites et moyennes entreprises, pour les aider à être plus performantes dans la productivité et dans la gestion de leurs projets de construction.

 

K-Ops est un outil qui fait référence aux pyramides de Khéops en Egypte. L'application est accessible sur le web, sur application mobile, donc téléphone et tablettes, et permet à tous les intervenants du processus de construction de collaborer ensemble au sein d'une même plateforme.

 

En quoi l'application se différencie des autres outils de suivi de chantier ?

 

On est vraiment axés sur les PME et on se concentre sur un outil simple d'utilisation. On sait que dans le domaine de la construction, il y a beaucoup de résistance au changement au niveau de l'adoption technologique, donc notre outil est simple et configurable. De plus, les collaborateurs sont illimités. Chaque gestionnaire a une licence K-Ops, mais tous les collaborateurs au projet ne paieront jamais. C'est beaucoup plus avantageux, et on n'écarte personne autour de la table, pour que tout le mode puisse participer.

 

Comment fonctionne l'abonnement ? 

 

C'est une licence de type SaaS (Software as a Service) qui permet de s'enregistrer de façon mensuelle ou annuelle, mais 90 % de notre clientèle choisit un abonnement annuel qui permet d'avoir un rabais de deux mois. Trois forfaits sont proposés, à partir de 59 euros par gestionnaire par mois, avec collaborateurs illimités, stockage illimité, et projets illimités.

 

Y a-t-il des fonctionnalités particulièrement appréciées ?

 

Pour ceux qui sont familiers avec le drive ou Dropbox, on a sensiblement la même fonctionnalité mais spécialisée pour la construction, donc ça n'est pas seulement un dépôt de fichier. On a notamment un module « rapport quotidien de chantier » qui permet de tout rentrer de façon automatisée, que ce soit l'avancemenet des projets, les livraisons, les défauts constatés, les photos prises sur le chantier etc.

 

Le rapport quotidien de chantier peut prendre jusqu'à 1 heure manuellement lorsqu'il faut aller chercher les informations, alors que cela prend 5 à 10 minutes sur K-Ops. On réduit également les délais de réponse car il y a des rappels qui sont envoyés. Le gestionnaire économise en moyenne 5 heures par semaine en utilisant K-Ops, donc sur une année complète on peut parler d'une économie d'environ 8 000 euros par utilisateur.

 

Quels sont vos principaux clients ?

 

On a à peu près 75 % de maîtres d'oeuvre, 10 % de maîtres d'ouvrage, 10 % d'architectes et ingénieurs, et 5 % d'artisans (plombiers, électriciens, menuisiers...), donc différents corps de métiers. On va principalement s'adresser à entreprises de 5 à 200 salariés.

 

Où en êtes-vous dans votre développement à l'international ?

 

On se concentre davantage sur la francopponie. C'est un autre de nos avantages concurrentiels. On est principalement présents au Québec, en France et en Belgique, mais aussi en Afrique du Nord et de l'Ouest, dans des pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, ou la Côte d'Ivoire. Mais nous venons de recruter une nouvelle représentante des ventes pour s'occuper de démarcher tout le Canada anglais ainsi que les Etats-Unis.

 

Selon vous, qu'est-ce que la digitalisation apporte au secteur de la construction ?

 

Je pense qu'il est nécessaire d'accélérer la digitalisation. 14 % du PIB mondial est dans la construction, donc cela représente une portion gigantesque de l'économie. Le fait qu'on n'ait pas observé d'amélioration de la productivité depuis les 20 dernières années est inquiétant. Notre mission est de faciliter le virage numérique des entreprises avec K-Ops. On est aussi présents dans le milieu académique, où l'on fait des formations sur le suivi de chantier moderne.

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier

Photo de une : Hugo Brizard

 

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