Numériser les ascenseurs, un défi relevé par Avire et BlueWave Technologies
L’association entre Avire et de BlueWave Technologies, annoncée le 11 janvier, est à la fois une affaire technologique et historique. Depuis près de cinq ans, le groupe Sérénité 24H24 – auquel appartient BlueWave Technologies –, spécialisé dans les prestations de centre d’appels, la fourniture de cartes SIM M2M et les solutions pour ascenseurs connectés en France, suit de près les solutions de communication et de sécurité conçues par Avire.
« C’est à la base une relation de client-fournisseur, basée sur l’adéquation d’une technologie disponible qui est la téléalarme numérique, qui a séduit Sérénité 24H24, qui, ensuite, au fil des trois dernières années, a permis de consolider l’assise technologique, et la manière d’apporter cette technologie, avec surtout la vision qui va avec en termes de service », nous raconte José Bretes, Country Manager d’Avire pour la zone Country Manager France, Belgique, Luxembourg, Suisse francophone et Italie.
Des échanges qui ont mûri et amené à la signature de ce partenariat, centré sur la connectivité numérique des ascenseurs.
Remplacer le réseau analogique des ascenseurs
Concrètement, le rôle endossé par chacun des partenaires est clair.
Avire fournit à BlueWave Technologies son dernier système de téléalarme lié à DCP, sa plateforme de communication numérique 4G. DCP est considéré comme le « cerveau de l’écosystème » de la marque. Il combine téléalarme en triphonie, passerelle M2M 4G tout en un – permettant le paramétrage des appareils connectés et l’extraction de données de l’ascenseur - mais également une passerelle GSM.
BlueWave Technologies, de son côté, assure le conseil, la commercialisation et la distribution et même la fourniture accompagnée de la pose de ces technologies. Un panel de services qui profitera à 300 sociétés de maintenance d’ascenseurs, représentant plus de 200 000 appareils.
En unissant leurs compétences, Avire et BlueWave Technologies cherchent à accompagner l’extinction du réseau téléphonique fixe analogique.
« Historiquement, comme quasiment tous les foyers en France, on avait une ligne cuivre qui venait de France Telecom [aujourd’hui Orange, NDLR], opérateur historique, et qui arrivait avec une prise en T. C’est le début de la téléphonie de masse instaurée au niveau des ascenseurs. Les normes indiquent, ou du moins indiquaient que toute personne prisonnière était censée pouvoir communiquer en extérieur avec un moyen d’appel », développe José Bretes.
Aujourd’hui, ce circuit cuivre – ou réseau téléphonique commuté (RTC) équiperait encore au moins 50 % des ascenseurs en France, d’après les estimations du Country Manager d’Avire. Et ce alors qu’« Orange a arrêté la commercialisation de ces lignes à partir de novembre 2021 et a enclenché, depuis quelques années déjà, le processus de suppression de ces lignes-là », complète-t-il.
Un défi pour les installateurs ?
Ainsi d’ici 2030, voire plus tard, l’intégralité des lignes cuivre vont être déposées. Une transition de l’analogique vers le numérique a été anticipée, notamment grâce à une passerelle GSM 2G, 3G ou 4G, associée au téléphone portable. En parallèle de la transition vers le GSM, l’arrêt progressif de la 2G et de la 3G est discuté.
« Orange et Bouygues nous donnent par exemple comme information que la 2G et la 3G devraient être disponibles à minima jusqu’au 31 décembre 2023 », nous déclare José Bretes, qui évoque aussi une mise à jour des appareils dépendant de ces bandes de fréquence.
Un mal sans aucun doute nécessaire car la numérisation de bout en bout du réseau téléphonique, a pour but d’améliorer toute la chaîne de l’appel, de la transmission à la réception. Et ce avec une « qualité audio qui est de bien meilleure facture. On a aussi une préservation de l’intégralité des données qui est totale », commente le Country Manager d’Avire.
« En plus de la sécurité des personnes, parce qu’on a du coup une consolidation du process de télécommunication, ça permet également d’entrevoir le niveau d’après, qui est vraiment la connectivité au sens large de l’ascenseur. Pas uniquement sur la partie télécommunication, mais aussi sur la partie monitoring, télésurveillance, etc. », abonde-t-il.
Étape qu'Avire expérimente sur le terrain avec des professionnels de la maintenance d’ascenseurs. Il faut dire que le numérique, malgré les bénéfices apportés aux installateurs, ne sont pas toutes évidentes à utiliser de prime abord. Certes, suivre les technologies et leur mode d’installation est une chose acquise par la profession, mais savoir exploiter les données que les appareils renferment est une autre paire de manche.
D’où la nécessité pour Avire mais aussi le groupe Sérénité 24H24 d’accompagner les techniciens dans la lecture de ces données brutes. Aide aussi apportée aux propriétaires de l’immeuble, utilisateurs finaux, pour qu'ils aient une vue d’ensemble sur l’état de leurs ascenseurs.
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Avire - plateforme DCP