DPE : l'innovation peut-elle relever le défi de la fiabilité ?
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est au cœur des enjeux de la transition énergétique. Pourtant, cet outil, conçu pour informer sur la consommation énergétique des bâtiments, suscite de nombreuses critiques.
Valoriser les diagnostiqueurs compétents
Parmi les critiques les plus récurrentes : la question de la qualité des données utilisées pour réaliser les DPE. En effet, de nombreux diagnostiqueurs se retrouvent à devoir renseigner des données approximatives ou par défaut, faute d'accès à des informations complètes et fiables.
Par ailleurs, les méthodes de calcul standardisées ne tiennent pas toujours compte des comportements des occupants ou des particularités architecturales des logements. Ces insuffisances, combinées à des cas de complaisance, où des diagnostics sont délibérément biaisés, exacerbent la méfiance.
Pour répondre à ces défis, plusieurs pistes sont à l’étude. L’une des solutions envisagées repose sur une meilleure exploitation des données existantes.
L’ouverture des données du DPE en Open Data, combinée à l’intégration des informations issues du Carnet d’Information du Logement (CIL), pourrait également stimuler l’innovation. L’intelligence artificielle, en particulier, pourrait automatiser les tâches répétitives, détecter les incohérences et même simuler les impacts de différentes rénovations énergétiques.
En parallèle, la valorisation des diagnostiqueurs compétents s’impose comme une priorité. Aujourd’hui, la concurrence par les prix a parfois pour effet de tirer la qualité des prestations vers le bas. En introduisant des critères de qualité tels que la précision des diagnostics, la formation continue ou les retours clients, il serait possible de restaurer la crédibilité du secteur.
Marie Gérald
Photo de Une : Adobe Stock