TropiCopro : un nouvel outil pour rénover les copropriétés dans les Antilles

En Martinique comme en Guadeloupe, près de 70 000 logements sont situés en copropriété. Selon les estimations, près de 32 000 nécessitent des travaux de rénovation. C’est à cette problématique que répond TropiCopro, un projet initié par le bureau d’études Watt Smart, avec le soutien de l’ADEME, du CAUE Guadeloupe et de l’association Kebati.
L’objectif est d’offrir un cadre technique adapté au climat tropical humide, jusque-là absent, pour guider les copropriétaires et les professionnels du bâtiment.
Des outils concrets à destination des professionnels
Le projet s’est appuyé sur six audits énergétiques réalisés en Martinique et Guadeloupe. Il a permis de concevoir un outil de simulation simplifié, un guide pratique à paraître en septembre, et de former des professionnels aux spécificités locales.
« Rafraîchir artificiellement un logement mal conçu est un cercle vicieux. Plus on climatise, plus on consomme d’électricité importée, et plus les charges augmentent », explique Tom Chabillon, expert chez Watt Smart.
Des copropriétés vulnérables et peu engagées
Construites majoritairement entre 1994 et 2010 pour la Martinique, et entre 1961 et 1993 pour la Guadeloupe, les copropriétés des Antilles sont souvent peu adaptées aux épisodes de chaleur extrême, de plus en plus fréquents. Résultat : la climatisation s’est généralisée, avec 60 % des foyers qui en sont équipés en Guadeloupe, et 35 % en Martinique.
Pourtant, seules quelques copropriétés privées ont engagé une rénovation, faute d’accompagnement adapté ou d’une bonne connaissances des aides.
« Le logement social commence à se structurer, mais dans le privé, la demande reste faible. Le frein, c’est d’abord le manque de repères, malgré les aides financières attractives », observe Gilles Guerrin, également du bureau Watt Smart.
Un gisement de rénovations encore sous-exploité
Avec des charges moyennes de 100€/mois, hors électricité, et une forte dépendance à la climatisation, les copropriétés ont tout intérêt à s’engager. D’autant que les financements existent : MaPrimeRénov’ Copro Outre-mer, le programme Agir+ d’EDF ou encore les fonds chaleur de l’ADEME, peuvent couvrir jusqu’à 70 %, voire 100 % du coût des travaux, selon le profil des ménages.
Par Jérémy Leduc