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A Bezannes, Plurial Novilia teste le logement social connecté

Publié le 08 décembre 2019

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Le bailleur social Plurial Novilia, du groupe Action Logement, a lancé le projet des Maisons Connectées à Bezannes (51). Inaugurées il y a un an, les deux maisons font office d’expérimentation pour proposer aux locataires les dernières tendances en matière logement connecté. La première maison s’adresse à une famille, et la seconde au maintien à domicile d’un couple de seniors, avec chemins lumineux, détecteur de mouvements et de chutes intégrés. Pierre Duvernoy, responsable travaux neufs chez Plurial Novilia, détaille les solutions apportées.
A Bezannes, Plurial Novilia teste le logement social connecté - Batiweb

Pourquoi avoir créé ce projet des Maisons Connectées ?

 

Plurial Novilia a toujours été un acteur qui veut innover, donc tous les ans à peu près nous avons un projet un peu novateur pour essayer de nouvelles façons de construire ou de nouveaux modes d’habitats pour être toujours à la pointe de l’innovation et trouver de nouvelles solutions pour nos clients.

 

Nous avons décidé de faire des maisons connectées pour tester la connectivité dans les logements et voir quelles solutions apporter à nos locataires pour des programmes à plus grande échelle. 

 

Nous avons fait deux maisons parce que nous voulions tester des logements connectés pour deux cœurs de cibles différents. Il y a la maison 5+1 qui est pour les familles. On voit bien que notre clientèle familiale est de plus en plus connectée avec internet et les smartphones, qu’elle est en attente de nouvelles fonctionnalités dans leur logement, donc nous avons voulu faire des tests pour pouvoir répondre à ces nouvelles attentes. 

 

Et la deuxième maison est destinée à un couple de personnes âgées, notre second cœur de cible en termes de clientèle. On sait que dans les années à venir c’est une population que l’on devra loger de plus en plus étant donné le vieillissement de la population en France. Il faut qu’on trouve de nouvelles solutions pour le maintien de ces personnes âgées à domicile le plus longtemps possible.

 

Quelles technologies ont été mises en place ?

 

Concernant la maison familiale, tous nos systèmes de chauffages sont connectés donc cela permet de faire des économies d’énergies en éteignant ou allumant le chauffage à distance. Vous pouvez tout programmer à distance, que ce soit le chauffage, les luminaires, les volets et toutes les fermetures. Le système peut être programmé en fonction de vos habitudes de vie, par exemple en choisissant l’heure d’ouverture et de fermeture des volets.

 

Autre aspect pratique : les boutons ne sont plus directement reliés aux luminaires ou aux volets roulants, donc vous pouvez changer la commande d’un bouton. Vous pouvez programmer un bouton pour qu’il allume plusieurs luminaires en même temps.

 

Qu’en est-il de la maison pour seniors ?

 

L’autre objectif, c’était de pouvoir garantir le maintien des personnes âgées à domicile le plus longtemps possible parce qu’on sait bien que quand les personnes rentrent dans des maisons de retraite ou des lieux où il y a plus de présence et de suivi humain cela coûte tout de suite beaucoup plus cher. Nous cherchons à garder les seniors le plus longtemps possible dans leur logement pour ne pas qu’ils aient à payer des coûts de loyers exorbitants.

 

Sur cette deuxième maison, nous avons donc mis en place des détecteurs de présence. En fonction d’un scénario que vous programmez, si la personne a par exemple l’habitude de se lever vers 9 heures, les détecteurs de présence envoient un signalement à un proche s’ils ne perçoivent aucun mouvement passé une certaine heure. De cette façon les proches peuvent intervenir et voir pourquoi il n’y a pas de mouvement dans le logement quand il devrait y en avoir.

 

Il y a également des détecteurs de chute. Si le détecteur détecte qu’une personne tombe et ne bouge plus, il y a un avertissement par sms qui est émis à des proches pour qu’ils puissent réagir et éventuellement appeler les secours. C’est un sujet important puisque c’est souvent après une chute que les personnes âgées deviennent moins autonomes.

 

On peut également proposer des détecteurs sur la porte du réfrigérateur pour s’assurer que la personne s’alimente correctement. Enfin, il y a des LEDs lumineuses en pied de lit qui créent un chemin jusqu’aux toilettes pour éviter que la personne ne tombe en se levant la nuit. 

 

Quels partenariats ont été développés pour mettre en place ces technologies ?

 

Nous avons mis en place le système KNX de Schneider. L’entreprise nous a donné tout le matériel dans le cadre d’un partenariat.

 

Y a-t-il eu des premiers retours d’expérience de la part des usagers ?

 

La maison familiale est habitée depuis quelques mois. Les locataires sont très contents et utilisent très bien les objets connectés, même si nous n’avons pas encore fait de point avec eux pour voir qu’elles pourraient être les améliorations. Quant à la maison pour les personnes âgées, elle devrait bientôt être louée.

 

Quel a été le coût total du projet ?

 

Ce sont des maisons qui sont riches architecturalement donc le coût du projet n’est pas représentatif, c’est difficile de comparer par rapport à un projet similaire. Nous avons aussi voulu mettre l’accent sur l’architecture, donc forcément cela coûte un peu plus cher que ce que l’on fait d’habitude. C’est plutôt le prix d’une maison classique. 

 

Y a-t-il une augmentation du loyer par rapport à la moyenne ?

 

Nous sommes conventionnés par rapport aux conventions du logement social donc les loyers ne peuvent pas bouger. Après, c’est une grande maison donc le loyer est assez élevé, mais le coût est classique au m2 par rapport à la taille de la maison.

 

Comment concilier logement social et logement connecté sans faire exploser les coûts ?

 

Ce n’est pas parce qu’on fait du logement social qu’on ne doit pas proposer un habitat qui corresponde aux nouvelles tendances actuelles. Il ne faut pas se dire « logement social = barre HLM », sachant que 70 % des habitants en France sont éligibles au logement social donc on touche un grand nombre de populations. 

 

Est-ce que vous espérez dupliquer cette expérience, éventuellement pour des appartements ?

 

Oui, nous venons de livrer à Épernay un immeuble pour personnes âgées où il y a l’ensemble des fonctionnalités de la maison 2+1 qui ont été reprises, donc un immeuble avec des studios pour personnes âgées où l’on retrouve les chemins lumineux, les détecteurs de présence et de chutes. On est aussi en train de faire une autre résidence pour personnes âgées où l’on a aussi quelques objets connectés. C’est un aspect que l’on souhaite vraiment développer étant donné le vieillissement de la population.

 

Quels sont les freins qui persistent ?

 

Le souci que l’on rencontre encore c’est que le matériel de chaque fournisseur et de chaque marque a son propre langage. Ce qui manque vraiment pour le développement des objets connectés, c’est un langage commun, éventuellement européen, qui fasse que tous les fournisseurs discutent avec le même langage et de cette façon on pourra prendre n’importe quel fournisseur par exemple pour les moteurs de volets roulants. C’est aussi ce qui fera baisser les coûts à l’avenir, puisque plus il y aura de fournisseurs, plus y aura de concurrence, et plus les coûts baisseront.

 

En termes de mise en œuvre, il y a de moins en moins de raccordement donc cela va plus vite et on gagne un peu sur la main d’œuvre, mais le coût du matériel est un peu élevé, et puis il y a aussi le coût de la mise en service avec la programmation. C’est sûr qu’à l’avenir cela va équiper de plus en plus de logements, et puis les clients le demandent donc il faut bien qu’on suive la marche en avant.

 

Quels sont vos projets à venir ?

 

Nous avons développé un partenariat avec une start-up locale qui fait des objets connectés, mais il y avait un coût d’abonnement pour pouvoir utiliser les objets connectés donc ce n’est pas facile après à mettre en œuvre sachant qu’on ne loge pas un public forcément aisé. Rajouter un abonnement n’est pas toujours évident pour nos clients, donc nous allons continuer vers un système avec lequel il n’y a pas besoin d’abonnement derrière.

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier

Photo de une : ©Franck Kauff

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