Batiweb : En quelques mots, pourriez-vous nous présenter Aiphone France ?

Antoine Pelloux : Aiphone France existe depuis les années 70 et est basée du côté d’Evry (91). Nous sommes la plateforme Europe pour tout ce qui est logistique et administratif. Nos produits sont diffusés dans 16 pays, avec une émergence dans les pays du Maghreb et d’Afrique, même s’ils restent difficiles à travailler en termes de coûts. Nous sommes actuellement le 3e acteur sur le marché français de l'interphonie. 

En 2015, l’activité a fortement augmenté. Comment l’expliquez-vous ?

A.P : En 2015, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de plus de 23 millions d’euros, soit 10% de plus qu’en 2014, bien au-dessus de nos prévisions.

Suite aux événements malheureux de l’an dernier (ndrl : attentas), il y a eu des directives préfectorales afin de sécuriser les écoles et les bâtiments administratifs. Nous avons donc connu un pic d’activité. Par ailleurs, le gouvernement a décidé d’équiper les pôles emploi d’interphones et vidéophones. A ce jour, nous avons équipé près de 650 agences sur les 900 existantes en France.

Quels sont les marchés sur lesquels vous intervenez ? Et comment commercialisez-vous vos produits ?

A.P : Notre canal de diffusion est 100% distributeur. Cela va du généraliste au spécialiste national sans oublier l’indépendant. Nous sommes référencés dans près de 1 500 points de vente sur l’ensemble du territoire français.
On retrouve nos produits dans le résidentiel, le collectif et le tertiaire qui représentent respectivement 45%, 33% et 22% de notre chiffre d’affaires. Actuellement nous cherchons à nous investir davantage dans le social. C’est un créneau que nous voulons démarrer.

Vous comptez travailler aux côtés des bailleurs sociaux et pourtant vos produits sont haut de gamme. Comment pensez-vous procéder ?

A.P : Nous avons référencé un fabricant français de systèmes de vigilance à savoir Cogelec. Sa gamme Hexact est très présente dans le social. Nous pensons intégrer les produits développés par cette société dans notre gamme dès le mois de septembre.

On parle souvent de domotique. Quelle est votre position sur le sujet ?

A.P : A l’heure actuelle, nous voulons que tout soit connecté, mais s’il y a une panne, plus rien ne fonctionne. Aiphone a donc voulu revenir à l’essentiel. A quoi sert un vidéophone ? Ça sonne, je décroche, j’ouvre ou je n’ouvre pas. C’est tout ce qu’on lui demande.
Il est vrai que l’on va aller de plus en plus vers des solutions connectées mais il ne faut pas pour autant oublier le cœur du système.

D’un point de vue accessibilité, vos produits présentent-ils des avantages ?

A.P : Le bureau d’études au Japon qui est composé d’environ 200 ingénieurs, prédispose les produits de façon à ce qu’ils puissent être adaptés à l’accessibilité. C’est un critère pris en compte pour l’export en dehors de l’Asie. Nous redéveloppons nous-mêmes ensuite certaines fonctionnalités. Les produits répondent aux exigences règlementaires : voyants lumineux à chaque étape d’utilisation, synthèse vocale…

Par ailleurs, nous n’en parlons pas suffisamment, mais dernièrement nous avons équipé d’interphones de nombreux Espaces d’Attente Sécurisés (E.A.S) dans le tertiaire qui permettent notamment aux personnes en situation de handicap, de se sécuriser en cas d’incendie.

D’un point de vue environnemental, comment vous situez-vous ?

A.P : Au niveau de la consommation énergétique de nos produits, elle est comparable à celle d’un téléviseur en veille. Nos produits ne sont pas éco-conçus mais Aiphone a été la première société à ratifier les accords de Kyoto. Nous développons des produits en conformité avec les normes environnementales (DEEE, RoHS, REACH) et sommes certifiés ISO 9001.

Si vous deviez nous présenter un de vos produits, quel serait-il ?

A.P : Ce serait Aiphone JP-4MED. C’est un système qui combine platine de rue, moniteur vidéo et interface IP. Le produit a été développé sur deux ans et il s’agit ici de la phase 1. Nous voulons bientôt développer la phase 2, plus performante et moins coûteuse.

A chaque appel, l’image va s’afficher sur le moniteur vidéo et l’interface IP va transmettre cette image sur votre Smartphone. Ce dernier doit être connecté en wifi, 3G ou 4G. Pour l’utiliser, nous avons créé une application gratuite qui s’appelle Aiphone JP, disponible pour Android et Apple. Il est possible ensuite de répondre depuis son téléphone.

Je le considère comme notre produit phare car en terme d’interface IP, nous n’avons pas de concurrence, mais ça reste un produit relativement cher.

Pour 2016, quels sont les objectifs de la société ?

A.P : Nous nous appuyons sur deux réseaux d’installateurs à savoir Triple A et Aiphone One. Nous souhaitons renforcer ces réseaux. Il y aura certainement des embauches afin de développer davantage notre force commerciale. Il est également probable que nous renouions avec la prescription.

Propos recueillis par Rose Colombel
© Aiphone