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Blanche de Castille : une résidence au service des habitants

Publié le 21 décembre 2015

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L’Union Nationale des Syndicats Français d’Architecture vient de décerner le Prix du Projet Citoyen 2015, mention Démarche exemplaire, au projet de rénovation de la Résidence Blanche de Castille, située au cœur de la ville de Saint-Ouen l’Aumône (95). Le programme, mené par Emmaüs Habitat et l’agence Arc.Ame, a contribué à la reconstruction de 150 logements dont 31 logements seniors. Il s’inscrit dans le cadre d’une mini-opération de renouvellement urbain et de requalification des espaces.
 Blanche de Castille : une résidence au service des habitants - Batiweb
Le projet de rénovation de la résidence Blanche de Castille est lauréat du Prix du Projet Citoyen 2015 avec la mention du projet exemplaire. Décerné par l’UNSFA, ce prix vise à récompenser les démarches concertées exemplaires mises au service des projets d’architecture, d’urbanisme, d’aménagement et de paysage.

Emmaüs Habitat, maitre d’ouvrage, et Arc.Ame Architecture, maitre d’œuvre, ont imaginé ensemble la réhabilitation de cette résidence construite dans les années 50 et située à deux pas du centre-ville et des voies SNCF.

La première étape de rénovation a consisté en la démolition de 110 logements. A terme, 150 logements dont 31 logements seniors seront reconstruits. En mars 2015, les premiers résidents ont pu intégrer les nouveaux habitats et en 2016, quatre des anciens bâtiments seront réhabilités.

L’ensemble des travaux a pour objectif de « faire cohabiter les différentes fonctions urbaines dans des espaces clairement identifiés, aux qualités paysagères, et d’adopter une démarche environnementale ».

Une résidence qui relie au centre-ville

La Résidence Blanche de Castille est située à proximité des voies SNCF, et de deux passages sous les rails qui permettent à de nombreuses personnes extérieures à la résidence de rejoindre le centre-ville.

Pour éviter les « conflits d’usage », un cheminement principal a été créé entre les bâtiments. Les personnes extérieures au quartier sont ainsi conduites naturellement vers les passages souterrains sans pénétrer dans les espaces à vocation résidentielle.

« Un candélabre au design spécifique, d’une hauteur de six mètres, signale l’entrée de la sente souterraine reliée au cœur de ville, dont l’accès a été maintenu. La résidence affirme ainsi sa vocation de liaison vers le centre-ville, dont elle fait partie intégrante ».

L’articulation des bâtiments, neufs et anciens, se fait autour d’une rue principale agrémentée d’un trottoir. Les chaussées sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, les voies sont à double sens et en impasse afin d’éviter que la résidence ne devienne un espace traversé par les véhicules.

Une architecture au service des habitants

« La structure du bâti et les matériaux créent un signal architectural contemporain. Des garde-corps en métal perforé animent les façades et l'opposition des bétons lisses ou matricés scénarise leur mise en lumière », précise le maitre d’œuvre. Il ajoute « une pluie de lamelles métalliques verticales préserve l'intimité des balcons qui donnent sur les voies de chemin de fer et participe à la cinétique des paysages vus du train ».

Pour éviter le sentiment d’enfermement, chaque bâtiment est divisé en quatre à six unités de hauteurs différentes (R+2, R+3 et attique). De nombreux logements bénéficient d’une double exposition et les unités basses semblent des maisons juxtaposées.

Le site a également été végétalisé : des massifs d’arbustes préservent l’intimité des appartements situés au rez-de-chaussée et des espaces verts favorisent la biodiversité.

Du fait d’un budget contraignant, l’enveloppe extérieure des bâtiments comporte des matériaux résistants au coût d’entretien réduit tels que le béton peint, le béton matricé peint ou encore l’enduit matricé.

Une attention particulière a été portée au choix de la palette végétale afin de réduire les charges d’entretien, l’éclairage nocturne est assuré par des ampoules basse consommation et peut-être désactivé pour limiter les déperditions d’énergie et limiter la pollution lumineuse nocturne.

Une résidence pensée pour les seniors et les personnes à mobilité réduite

Les logements du rez-de-chaussée sont attribués en priorité aux personnes âgées ou à mobilité réduite, non dépendantes. Ils ont été pensés en conformité avec les normes d’accessibilité et conçus pour faciliter la vie des personnes à mobilité réduite (largeur des couloirs, dimensions des pièces, absence de rebord dans le receveur de douche, absence de seuils et de marches…).

Ces logements sont agrémentés de jardinets privatifs : une terrasse minérale de plein pied prolonge les pièces principales du logement tandis qu’une double jardinière équipée d’une banquette permet de jardiner en position assise.


Au centre de la résidence, on trouve une esplanade centrale où une mosaïque a été réalisée avec tous les résidents, un moyen de « marquer le lieu de leur empreinte ». Des plots de résine aux diverses couleurs symbolisent chaque logement et rappellent les motifs des garde-corps.
La mosaïque est également un espace ludique pour les enfants tandis que les personnes âgées peuvent s’y ressourcer et s’y reposer.

« C’était une opération très dense », explique Muriel Alves, architecte responsable du projet chez Arc.Ame. « Nous avons été retenus sur une offre avec comme idée de travailler ensemble à la construction d’un projet. Il s’agissait de présenter un programme très léger et de partager les idées avec le maître d’ouvrage avant de commencer à dessiner ».

R.C
Photos : ©Michel Denancé


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