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En France, la construction concentre un tiers des défaillances

Publié le 25 novembre 2015

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Le Groupe Coface a publié son panorama du troisième trimestre 2015. Sur les 14 secteurs étudiés, celui de la construction reste le plus impacté par la crise et le seul à être évalué en risque « très élevé ». Il concentre près d’un tiers des défaillances en France et son chiffre d’affaires s’est contracté. Malgré cela, un léger rebond de l’activité est observé : le rythme des ventes de logements anciens et neufs ont progressé respectivement de 1,4% sur un an à fin septembre 2015 et de 9,3% au 2ème trimestre 2015.
En France, la construction concentre un tiers des défaillances  - Batiweb
La crise financière de 2008 n’a épargné personne et c’est aujourd’hui le secteur de la construction qui en pâtit le plus pour rebondir. Entre 2008 et 2009, les mises en chantier avaient chuté de 30%, les permis de construire de 37% et les transactions de 28%.

Dans sa dernière étude, le Groupe Coface, spécialiste mondial de l’assurance-crédit, décrit d’ailleurs le secteur de la construction comme « le talon d’Achille » de l’économie française, car si la France renoue avec la croissance ce trimestre (+ 0,3%), le secteur de la construction est toujours dans le rouge.

L’activité est en recul pour le neuvième trimestre consécutif (- 0, 8%) et 32,6% des défaillances d’entreprises concernent le secteur de la construction dont le chiffre d’affaires se contracte depuis 2012. Mais malgré des résultats moroses, apparaissent quelques signes de reprise.

Des signaux positifs en 2015

Depuis mai dernier, les défaillances d’entreprises sont en baisse. Ce trimestre, elles ont d’ailleurs diminué de - 4,4%. Bien sûr, des branches sont encore touchées telles que les activités liées aux travaux de couverture (+ 3,4%), à la construction de bâtiments (+ 1,1%) et la maçonnerie (+ 1,3%), mais les défaillances devraient se stabilisées en 2016.

Les ventes de logements anciens et neufs progressent respectivement de + 1,4% sur un an à fin septembre 2015 et de + 9,3% au deuxième trimestre 2015, et viennent contrer des chiffres moins positifs en ce qui concerne l’octroi de nouveaux permis de construire et le nombre de logements commencés, respectivement en repli de - 4,3% et - 1,2% sur un an à fin septembre 2015.

Le Groupe Coface estime que la relance des transactions et des ventes s’appuie notamment sur les « modifications apportées au dispositif Pinel en janvier 2015 avec la possibilité de louer à un descendant ou ascendant ».

L’étude souligne également l’assouplissement des conditions de financement. En mai 2015, le taux d’intérêt moyen sur les prêts pour un achat immobilier a atteint son niveau le plus bas.

« La capacité d’emprunt à mensualités et surfaces identiques a augmenté de 10% dans le neuf et de 17% dans l’ancien », précise l’étude.

Même si les ventes ont augmenté, l’investissement des ménages est souvent freiné par l’absence de nette amélioration du marché de l’emploi, par un taux de chômage important (10,7% à fin septembre 2015) et des prix immobiliers toujours élevés.
Depuis 2010, la part des ménages-propriétaires stagne à 57,7%.

Quelle perspective pour 2016 ?

L’étude considère que la baisse des prix dans l’immobilier n’est pas encore suffisante pour que l’activité se stabilise.

Entre 1995 et 2015, les prix de l’immobilier ont augmenté de + 140% et les salaires de + 43,6% tandis que sur la même période, la durée moyenne d’endettement est passée de 153 mois à 212 mois.

Depuis 2011, les prix de l’immobilier ancien ont baissé de - 7,1% alors que ceux du neuf ont stagné notamment du fait des coûts de production élevé, une tendance qui pourrait évoluer en 2016 avec la mise en place progressive des mesures de simplification du secteur.

La France est le sixième pays de l’OCDE où le prix de l’immobilier est le plus surévalué par rapport aux revenus des ménages (ratio de 124%). Pour faciliter l’accès des ménages au logement, les prix devraient donc rester orientés à la baisse en 2016.

« Cette situation continuera de peser sur la solidité financière des entreprises de la construction. Dans un contexte de modération des dépenses publiques, les entreprises de travaux publics verront leur volume d’activité se réduire encore. Symptomatique de cet enlisement, en dépit du nombre considérable de disparitions, elles sont toujours surreprésentées dans les défaillances d’entreprises et leur taille moyenne augmente depuis fin 2014. 2016 sera donc l’année de la stabilisation plus que celle de la reprise », conclut Guillaume Baqué, économiste à Coface.

R.C

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