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JO de Paris 2024 : 4 fois moins d'accidents que sur des chantiers comparables

Publié le 11 décembre 2023

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Dans un entretien publié le 10 décembre dans Ouest France, Bernard Thibault, membre du comité d'organisation et ancien secrétaire général de la CGT, s’est exprimé sur les accidents dans le cadre des chantiers olympiques de Paris 2024. « On est loin de l'idéal mais il y a eu des progrès », résume le syndicaliste, indiquant qu’il y a 4 fois moins d'accidents sur un chantier des JO que sur un chantier comparable en France.
JO de Paris 2024 : 4 fois moins d'accidents que sur des chantiers comparables - Batiweb

Les chantiers de Jeux Olympiques de Paris 2024 continuent de faire parler d’eux en cette fin d’année. 

Début décembre, des manifestants occupaient un chantier pour soutenir les travailleurs sans-papiers, tandis que l’audience pour travail dissimulé devant le Conseil des prud'hommes de Bobigny a été reportée

Selon un rapport publié en décembre 2022 par la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREET) d'Île-de-France, 87 accidents ont été recensés sur les chantiers de JO 2024 entre 2020 et 2022. Les chiffres auraient presque doublé à ce jour, estimés à 164, dont 25 graves, selon Bernard Thibault, membre du comité d'organisation.

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« On est loin de l'idéal mais il y a eu des progrès »

 

Ancien secrétaire général de la CGT (1999-2013), le syndicaliste nuance cependant l’ampleur du problème. « Quand on rapporte ces chiffres aux heures travaillées, il y a eu quatre fois moins d'accidents sur un chantier JO que sur des chantiers comparables en France », expose-t-il. Et de préciser qu’il y a eu un mort sur un chantier de station d'épuration, mais qui n'était pas « juridiquement un chantier olympique ». Mais pour l’intéressé, « c'est encore trop bien sûr ». 

Sur le cas des travailleurs non déclarés ou sans papiers, M.Thibault évoque également une omniprésence « sur les chantiers en France », avec entre un et cinq sans papier pour 50 ouvriers sur un chantier.

D’où l’intérêt des syndicats à participer à l’organisation des JO, soutient M. Thibault. Ce qui est une première mondiale, car « la question sociale ne faisait pas partie des préoccupations des éditions précédentes », remarque-t-il.

« L’Organisation Internationale du Travail (OIT) cherche depuis longtemps à faire progresser le droit du travail à l’occasion des grandes manifestations sportives. L’affaire du Qatar a déjà permis d’obtenir des avancées. Les JO en France sont une nouvelle étape. L’idée étant d’obliger le Comité international Olympique (CIO) à mieux reconnaître les droits des travailleurs du pays organisateur. Aujourd’hui, nous sommes en contact avec les organisateurs des JO de Los Angeles qui aura lieu en 2028 et de la prochaine Coupe du monde de football en 2026 », développe l’ancienne figure de la CGT.

Dans le détail, le comité d'organisation des prochaines JO à Paris a obtenu une mission d'inspection du travail. En résultent des procès-verbaux, et au moins une action en justice contre une entreprise. « On est loin de l'idéal mais il y a eu des progrès », pondère Bernard Thibault, qui loue l’exemple français comme un moyen « d’obliger le CIO [Comité international olympique, NDLR] à mieux reconnaître les droits des travailleurs du pays organisateur », défend-il.

Pour ce qui est des risques de grève, l’intéressé ne s’inquiète pas tant que cela. « Si l'on sait anticiper, il n'y a pas de raison d'avoir des grèves sous prétexte qu'il y aurait les JO en France », affirme-t-il.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 

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