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Le nombre de défaillances d'entreprises françaises en 2013 dépassent le pic de 2009

Publié le 12 février 2014

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Selon un rapport du groupe d'assurance-crédit Coface, le nombre de défaillances a augmenté de 5,3 %, dépassant ainsi le pic enregistré en 2009, au plus fort de la crise. 2013 se classe comme une année difficile pour les entreprises malgré une légère stabilisation du taux de défaillances en fin d'année. 2014 ne s'annonce pas meilleure pour autant. Le président du Club des entrepreneurs, Guillaume Cairou, réagit à ces chiffres.
Le nombre de défaillances d'entreprises françaises en 2013 dépassent le pic de 2009 - Batiweb

L'année 2013 a définitivement remporté le triste record du nombre de défaillances d'entreprises. Au total, ce sont 63 452 entreprises qui ont mis la clé sous la porte l'année dernière, soit une augmentation de 5,3% par rapport à 2012. « Le nombre [de défaillances] et le coût financier qu'elles provoquent sont supérieurs à ceux de 2009, au plus fort de la crise », souligne le rapport du groupe d'assurance-crédit Coface. En 2009, année déjà considérée comme un « pic » de défaillances, 63 204 entreprises avaient cessé leur activité.

Cette évolution de 0,4% de défaillances d'entreprises en 2013 par rapport à 2009 mérite cependant d'être nuancée. En effet, le taux de défaillances reste stable (0,8 %) et proche de celui d'avant-crise, notamment grâce à l'augmentation des créations d'entreprise. Le rythme des défaillances a même ralenti au dernier trimestre avec une hausse de 2,9 % contre 8 à 9 % sur les 2e et 3e trimestre.

« Deux catégories d’entreprises sont particulièrement sujettes aux défaillances : celles de petites tailles (micro-entreprises + 5,2 %, TPE + 5,8 % et PME + 8,2 %) et les sociétés commerciales qui représentent les deux tiers des défaillances », pointe le rapport. Seules les ETI (entreprises de taille intermédiaire) s'en sortent mieux que 2012, année particulièrement rude pour elles, avec une baisse de « seulement » - 4,9 %.

Pas d'amélioration en 2014

Pour l'année 2013, Coface évalue le coût des défaillances à 4,82 milliards d'euros, soit plus de 10 % de plus qu'en 2012 et 2,5 % de plus par rapport à 2009. Là aussi, les dettes cumulées des entreprises envers leurs fournisseurs battent le record de 2009 notamment à cause des nombreuses défaillances des sociétés commerciales, beaucoup plus coûteuses (120 000 euros en moyenne) que celles des entrepreneurs individuels (2 500 euros en moyenne).

Ces défaillances de grosses entreprises, comme FagorBrandt et MoryDucros en novembre, alourdissent le bilan social. Au total, 211 716 emplois sont menacés, soit une progression de 6,3 % en un an.

Pour 2014, Coface anticipe une stabilisation des défaillances en France à un niveau élevé. « Le mois de janvier donne de timides signes d’optimisme, avec une baisse du nombre de défaillances de – 7,7 % et de leur coût de - 6 % par rapport à janvier 2013 », détaille le rapport.

Mais pour que les défaillances baissent de manière significative, il faudrait une croissance d’au moins + 1,6 %. Or cette année, la croissance française n’atteindra pas ce rythme (prévue à + 0,6 % par Coface), contrairement à d’autres économies avancées comme l'Allemagne ou les États-Unis.

Le Club des entrepreneurs réagit

« Incontestablement, les entreprises françaises ont été les premières victimes d’une fiscalité inadaptée et déconnectée de la compétition internationale à laquelle nous devons pourtant chaque jour faire face pour survivre », déplore Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs. Dans un communiqué publié ce mercredi 12 février, il a tenu « à saluer le revirement de Sylvia Pinel » sur le projet de loi artisanat, commerce et très petites entreprises. Ce projet de loi avait été revu et corrigé suite aux recommandations du rapport Grandguillaume, notamment sur le statut d'auto-entrepreneur.

« Je me félicite qu’il n’y ait pas de baisse du seuil de chiffre d'affaires à partir duquel un auto-entrepreneur doive rejoindre un régime général d'entreprise individuelle, au bout de deux ans consécutifs comme cela était initialement envisagé à tort. C’était ignorer toutes les spécificités de l’entrepreneuriat », poursuit le président avant de conclure : « Je suis convaincu que la Ministre Pinel a fait le bon choix en sauvegardant le régime de l’autoentrepreneur dont tout prouve qu’il contribue à initier le cycle de l’entreprise dans notre économie. Ne l’oublions pas, ce sont les jeunes pousses d’aujourd’hui qui feront les grandes moissons de demain ».

Pour rappel, le projet de loi artisanat, commerce et très petites entreprises est en cours de débats à l'Assemblée nationale jusqu'au 14 février.

Claire Thibault
© apops - Fotolia.com

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