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Retards de paiements : le bâtiment toujours « vertueux » en Europe

Publié le 23 septembre 2025
Mis à jour le 23 septembre 2025 à 17h05

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Le baromètre Altares révèle un retard moyen de 14,1 jours en France au 1er semestre 2025, mais seulement 8,3 jours pour le bâtiment, en amélioration sur un an. Les chiffres en détails.
©Adobe Stock
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La France enregistre en moyenne 14,1 jours de retards de paiement, au 1er semestre 2025, d’après la dernière conjoncture Altares. Soit légèrement au-dessus du bilan européen (14 jours), alors que sur le continent, 9,3 % des acteurs accusent des retards supérieurs à 30 jours au T2 2025.

3,8 % des entreprises franchissent même le retard de plus de trois mois. Un tel niveau de retard sous-entend des litiges commerciaux et anomalies de facturation. Ce qui peut complexifier le recouvrement. 

Autre signe négatif : seulement 45,2 % entreprises paient ses fournisseurs à l’heure.

Entre 13 jours de retard au Royaume-Uni et 24,5 jours au Portugal

 

« Un allongement qui s’inscrit dans un contexte de dégradation générale observée partout en Europe, avec toujours de fortes disparités territoriales et sectorielles », indique le cabinet d’étude.

Dans le détail, «le Portugal ferme la marche (24,5 jours) derrière l’Italie (17 jours) et l’Espagne (14,9 jours) qui se rapproche de la France. Le Royaume-Uni contient encore ses retards juste sous 13 jours », lit-on dans sa conjoncture. 

Dans le public, les retards montent en moyenne vers les 15 jours (+1,5 jour) tandis qu’ils atteignent les 13,3 jours dans le privé (contre 12 jours début 2024). 

« Entre instabilité politique, tensions sociales, guerre commerciale et croissance modérée, les acteurs publics et privés naviguent à vue en cette rentrée de septembre 2025 », s’inquiète Thierry Millon, directeur des études Altares.

Quid des petites structures ?

 

Toutefois, en marge du contexte économique, « un effet de taille demeure ». Alors que les structures de plus de 1 000 salariés s’approchent des 21 jours de retard de paiement, les petites structures dépassent les 15 jours. 

« Dans les TPE d’au moins 3 salariés, le retard se maintient sous 13 jours. Au-delà, le délai s’allonge de plus d’une journée en un an et atteint 13 jours pour les PME de moins de 50 salariés, 14,3 jours pour celles comptant jusqu’à 199 salariés et dépasse légèrement 16 jours pour les structures de 200 à 999 salariés », détaille Altares. 

Embellie toutefois côté entrepreneurs individuels, dont les retards de paiement tombent à 12,2 jours au T2 2025.

Des comportements disparates entre le bâtiment et l’immobilier

 

La performance des TPE rejoint celle des entreprises de la construction, composée essentiellement d’entreprises de petite taille. « Le bâtiment confirme être un secteur vertueux avec à peine plus de 8 jours de retard (8,3 jours en T2 2025), une valeur en amélioration d’une journée sur un an », apprend-on dans la conjoncture Altares. 

Recul également côté travaux publics à 12,3 jours en fin de semestre, tandis que l’immobilier « reste dans le rouge ». Les agences immobilières penchent de plus en plus vers le mois de retard, plus précisément à 28,8 jours.

La facture électronique, une solution ?

 

Tous secteurs et tailles confondus, « dans ce contexte toujours délicat, sécuriser sa trésorerie est une priorité. Le crédit-fournisseur, en d’autres termes le délai de règlement, est alors bien souvent un levier privilégié », expose Thierry Millon.

« La généralisation de la facturation électronique pourrait améliorer la situation… pour les bons payeurs. Et pour les autres, les voix s’élèvent pour demander un relèvement du plafond des sanctions », suggère le directeur des études Altares. À l’échelle française, le Premier ministre François Bayrou avait approuvé une mesure de la Banque de France, visant à aller jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires. 
 

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