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Les matériaux biosourcés, une réponse aux enjeux d’économie circulaire

Publié le 10 janvier 2017

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Dans une analyse publiée ce jour, Karibati, Scop spécialisée dans le bâtiment biosourcé, fait le lien entre les matériaux biosourcés et l’économie circulaire. La société estime que les biosourcés peuvent apporter une réponse aux enjeux de préservation des ressources. Leur développement peut ainsi conduire à la construction « d’un monde soutenable » et anticiper la future règlementation thermique et environnementale pour les bâtiments neufs.
Les matériaux biosourcés, une réponse aux enjeux d’économie circulaire  - Batiweb
L’économie circulaire s’inscrit dans le cadre du développement durable et propose de privilégier des approches d’éco-conception, d’éco-gestion, d’économie de la fonctionnalité, de recyclage, de réemploi ou encore de circuits courts et locaux.

Elle intervient notamment dans le domaine de la gestion des déchets répondant ainsi à l’un des objectifs fixés par la loi transition énergétique pour la croissance verte à savoir celui de porter à 55% en 2020 puis à 65% en 2030, la quantité de déchets organiques faisant l’objet d’une valorisation sous forme de matière.

Sachant que 40% des déchets sont liés au bâtiment, le secteur du BTP est directement concerné par ce concept économique. Il se présente d’ailleurs comme une opportunité pour les professionnels de la construction selon François-Michel Lambert, Député et Président de l’Institut d’économie circulaire.

« Le BTP est le principal producteur de déchets en volume, mobilisant des quantités peu concevables de matériaux et d’énergie, tant dans les phases de construction que d’exploitation », déclare-t-il. Il ajoute : « La filière de la construction est un formidable champ d’expérimentation et surtout de transformation, par la mobilisation des acteurs ».

Consommer moins de matières premières

Car au-delà du recyclage et du réemploi de la matière, l’économie circulaire vise à gaspiller moins. Il s’agit d’utiliser et d’optimiser les stocks et les flux de matières, d’énergie et de déchets pour une utilisation plus efficiente des ressources.

En effet, le ministère de l’économie ne cesse de le rappeler : « le système linéaire de notre économie – extraire, fabriquer, consommer, jeter – a atteint ses limites. Nous commençons à entrevoir l’épuisement d’un certains nombre de ressources naturelles et d’énergies fossiles ».

Comment y remédier ? François-Michel Lambert cite notamment l’utilisation de matériaux biosourcés.

« Les principes qui guident l’économie circulaire sont simples : proximité, bon sens et sens de l’économie financière et des matières. (…) Une gestion économe en ressources sur l’ensemble du cycle de vie se traduit généralement par le dégagement d’une plus grande valeur ajoutée. Elle est d’autant plus puissante si nous nous appuyons sur les matériaux de proximité, et notamment les biosourcés », souligne-t-il.

Reste à convaincre le secteur du BTP de changer leurs pratiques « et sortir d’une routine installée (…). En s’engageant pour une usage renforcé des matériaux biosourcés dans le bâtiment, les acteurs de la filière contribuent à cette mutation économique pour bâtir un monde soutenable répondant aux besoins de toute l’humanité », poursuit-il.

Matériaux biosourcés et économie circulaire, un duo performant ?

Dans un communiqué, Karibati, Scop spécialisée dans le bâtiment biosourcé, estime que les propriétés des biosourcés dans le bâtiment apportent des réponses aux enjeux de l’économie circulaire : « économiser les ressources en amont, privilégier celle les moins émettrices de rejets, réutiliser la matière en aval du cycle, tout en allongeant la durée d’usage et en optimisant leur utilisation ».

La société rappelle par ailleurs que l’expérimentation « E+C- » lancée par le gouvernement privilégie la logique d’économie circulaire et de recours aux matériaux biosourcés et recyclés.

Enfin, au-delà des « gains environnementaux » pour le secteur des biosourcés, une économie de plus en plus circulaire va permettre une « réallocation sectorielle d’emplois des secteurs intensifs en matières vers ceux qui au contraire les économiseront ».

Comment développer les biosourcés ?

Les *intercommunalités, en particulier au niveau des régions, jouent un rôle important dans le développement de l’économie circulaire, souligne Karibati, tout comme la mise en place de bases de données permettant de réaliser un diagnostic fin sur les bioressources.

L’analyse des acteurs locaux des matériaux biosourcés est également essentielle pour « appréhender le tissu économique : adéquation possible entre offre et demande, potentiels d’innovation, relations économiques déjà établies ou à établir, etc. ».

Enfin, la chaine de valeur doit être prise en compte dans son intégralité : de la production / recyclage des matières premières, jusqu’à la mise en œuvre des matériaux puis la déconstruction des bâtiments.

*Dans une étude l’Ademe a identifié trois plans régionaux comme étant des opportunités pour l’économie circulaire :

- Le SRDEII (schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) en faisant du développement des matériaux biosourcés un vecteur de dyna- misme économique et d’attractivité du territoire ;
 
- Le PRPGD (plan régional de prévention et de gestion des déchets) peut permettre de positionner les matériaux biosourcés comme une nouvelle voie de valorisation des déchets ; 

- Le SRADDET (schéma ré- gional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires), en positionnant le bâtiment biosourcé pour l’aménagement et la transition écologique.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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