À Paris, un ancien parking transformé en résidence pour femmes victimes de violences
Publié le 10 novembre 2025, mis à jour le 12 novembre 2025 à 14h22, par Sipane Hoh

L’opération, située au cœur de Paris, est unique en son genre. Outre son indéniable côté esthétique, l’ensemble aux traits épurés fait partie des réalisations d’intérêt général. Il s’agit d’une transformation habile d’un ancien parking silo en une résidence composée de 81 logements dédiés à la lutte contre les violences faites aux jeunes femmes.
Le projet est porté par le groupe Vilogia, il est pensé comme une étape de transition, durant laquelle les femmes peuvent retrouver dignité et sécurité. La résidence est gérée par les associations FIT – « Une Femme, Un Toit » – et Aurore, elle offre un cadre accueillant qui favorise la réinsertion de ses habitantes.

Dans ce quartier parisien très caractéristique, l’exercice architectural est complexe. Comment faire pour intégrer l’édifice à son voisinage tout en offrant aux usagers un lieu protecteur et intime ? Une question à laquelle Atelier du Pont a répondu avec brio.
L’ensemble, identifiable par son enveloppe prend place dans un tissu parisien dense. L’écriture architecturale est subtile et le résultat est tout simplement remarquable.
En faisant un joli clin d’œil aux constructions voisines, le bâtiment reprend les codes parisiens, les détourne et propose une architecture rigoureuse et immuable. Tandis qu’un large porche assure une transition tout en douceur de l’espace public à l’intérieur de la résidence, les vastes baies vitrées dotent les habitations de confort et d’une grande luminosité. Les logements sont protégés tout en étant lumineux. Le cœur d’îlot comporte un jardin desservi également par le porche. C’est sur cet espace paysager et discret que donnent tous les espaces de vie commune.

Dans leur geste empreint d’une grande délicatesse, les architectes ont eu recours aux matériaux nobles et une mise en œuvre en conséquence afin d’engendrer un habitat commode, fonctionnel et digne. Le lieu est conçu pour éloigner ces femmes de la précarité et divers aléas de la vie dont elles étaient victimes.
Pour Philippe Croisier, architecte associé d’Atelier du Pont : « Ces femmes ont été victimes de violences, parfois familiales, parfois conjugales, sexistes ou sexuelles. Certaines n’avaient jusqu’alors pas de domicile, ou alors le domicile était un lieu de violences. Tout notre savoir-faire a été mobilisé pour concevoir un logement qui devienne un véritable refuge, un lieu de sécurité et de reconstruction. »

Le programme est singulier, l’approche est pragmatique et l’architecture constitue une réponse pertinente aux diverses données d’un cahier de charge pointu et exigeant.
En réalisant ce projet hors-norme, Atelier du Pont a eu l’opportunité de montrer son savoir-faire. La conception d’un tel projet nécessite une certaine expertise, une grande écoute mais aussi une dextérité que l’agence d’architecture a acquis au fil du temps.
Par Sipane Hoh














