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Des gares au littoral, les panneaux solaires éclosent en France

Publié le 23 février 2022

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Alors que la capacité de l’énergie solaire rayonne sur la France, deux grands projets dédiés voient le jour ce mardi. D’abord l’installation d’un million de panneaux photovoltaïques dans les gares françaises, via un AMI lancé par SNCF Gares & Connexions. À cela s’ajoute une proposition de loi adoptée par le Sénat, visant à faciliter ces implantations sur le littoral.
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Décidément, l’énergie solaire brille sur l’Hexagone. En témoigne le dernier panorama de l'électricité renouvelable, publié par le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), RTE, Enedis et l'Agence Opérateurs de Réseaux d'Énergie (ORE), jeudi 17 février.

Hydroélectricité, éolien, solaire, bioénergies… Toute la puissance du parc électrique renouvelable s’élevait à 59 781 mégawatts (MW) fin 2021 en France. Un gain de 4 gigawatts (GW), bien que nuancé par une baisse de 2 points de la couverture par le renouvelable de la consommation électrique de la France métropolitaine. À savoir que l’année 2021 était marquée par un fort besoin en électricité, demandant probablement une production hors renouvelable au pied-levé.

Il n’empêche que le parc solaire éclipse les autres énergies dans le pays, sa puissance atteignant les 13 067 MW en 2021 (+ 2 687 MW). On semble pourtant bien loin de l’objectif de 20 100 MW générés par le solaire à fin 2023, inscrit dans la loi Énergie et Climat. Pour rappel, le texte vise 40 % d'énergies renouvelables dans le bouquet de production électrique d'ici 2030.

Plus d’un million de m2 de panneaux solaires dans les gares 

 

Sûrement motivés à la fois par l’urgence et le progrès du solaire en France, de nombreux projets d’installations se déploient sur le territoire en ce mois de février.

D'abord le lancement d’un appel à manifestation d'intérêt (AMI) par la SNCF Gares & Connexions, ce mardi 22 février. Le but ? Trouver un premier partenaire industriel, dans l’idée de déployer 1,1 million de m2 de panneaux solaires dans les gares d’ici 2030, soit une capacité électrique de 150 à 200 mégawatts-crête (MWc).

Concrètement, le futur partenaire devra assurer la conception, l'investissement, la réalisation, l'exploitation et la maintenance des installations photovoltaïques.

Une première phase consistera à équiper les parkings de 156 gares d’ici 2024, soit 190 000 m2 et une capacité de 25 à 30 mégawatts (MWc). L’énergie sera revendue ensuite au réseau public de distribution.

À cette échéance, dans huit ans, SNCF Gares & Connexions espère diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2019. Le tout en ayant une consommation d'électricité inférieure ou égale à la production d'énergies renouvelables sur son foncier. 

De quoi compléter le dispositif de la loi Climat et Résilience, qui prévoit déjà d'installer des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments tertiaires (bureaux, entrepôts, centres commerciaux...) à partir d'une certaine surface.

Vers des installations sur des friches littorales ?

 

Autre pas de la France sur le chemin du solaire : l’adoption en première lecture par le Sénat, toujours ce mardi, d’une proposition de loi visant l'implantation en zone littorale de panneaux solaires.

Le texte de Didier Mandelli, sénateur LR de la Vendée, comprend un article unique, déjà soumis dans la proposition de loi Climat d'août 2021, mais censuré par le Conseil constitutionnel. Pourquoi ? La loi Littoral de 1986, qui contraint l’installation des panneaux photovoltaïques, en particulier quand elle se fait en dehors d’une agglomération concernée.

Nombreuses collectivités ont vu de tels projets suspendus à cause de cette contrainte, notamment l’Île d’Yeu, qui, depuis dix ans, cherche à établir un parc photovoltaïque, sur un ancien centre d'enfouissement technique de déchets. Équipement « qui permettrait de fournir environ 30 % de la consommation électrique de la population », souligne le rapporteur LR Jean-Claude Anglars.

Or, selon la secrétaire d'État chargée de la Biodiversité Bérangère Abba, la nouvelle proposition de loi adoptée, tend à respecter « l'esprit et la lettre » de la loi Littoral. « La proposition de loi a le grand mérite de limiter la dérogation à des sites dégradés, uniquement pour développer l'énergie solaire », explique-t-elle.

L’ancien centre d'enfouissement technique de déchets de l’Île d’Yeu, et une vingtaine d’autres sites en friche, seraient les seuls bénéficiaires de ce dispositif, d'après le gouvernement. Anciennes carrières, décharge… La liste des zones concernées par ce projet sera fixée par décret. L’autorisation des dossiers sera encadrée et au cas par cas, se basant sur l’avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites. Une étude d'incidence prouvant l’absence d’atteinte à l'environnement ou aux paysages sera également nécessaire.

La mesure prolonge un plan annoncé en novembre par le gouvernement, consistant à tripler les installations d’ici 2028, en exploitant le potentiel des friches, identifié par l’Ademe.

Seulement, à deux jours de la suspension des travaux du Parlement pour les élections, l'adoption de la nouvelle proposition de loi à l’Assemblée nationale n’est pas pour maintenant. Affaire à suivre…
 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock

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