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La géothermie sur plan d'eau, une alternative au forage

Publié le 23 novembre 2021

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Moins connue que la géothermie par forage ou par sondes horizontales, la géothermie sur plan d'eau est une solution actuellement développée par le bureau d'études Construire. Axel Sundermann, son co-fondateur, explique que cette technologie est notamment moins chère et plus facile à mettre en œuvre. Présentation.
La géothermie sur plan d'eau, une alternative au forage - Batiweb

En décembre 2020, Axel Sundermann, co-fondateur du bureau d'études Construire, décide de créer une structure spécialisée dans la géothermie sur plan d'eau, une première en France.

 

Partant du constat que la géothermie par forage et sondes horizontales fonctionne mieux sur des sols humides, l'ingénieur de formation décide de faire une expérience en mettant les tubes « directement dans l'eau ».

 

Il réalise ainsi une première expérience concluante chez un particulier, en créant un lac artificiel.

 

Une technologie moins chère et plus facile à mettre en œuvre

 

Axel Sundermann explique que la température du fond d'un lac ne descend quasiment jamais en-dessous de 7 à 8 °C, même en hiver : « Avec une température de 7 à 8 °C au fond, la puissance de captage est de plus de 97 W/m, alors qu'elle est de 50 W/m avec un forage classique ». « Et un forage par système de sondes verticales est environ 10 fois plus cher qu'un système de captage sur plan d'eau à caractéristiques de captage équivalentes », ajoute-t-il.

 

En plus d'être moins chère, la géothermie sur plan d'eau est également beaucoup plus facile à mettre en œuvre. Pour mettre en place ce type de système, il suffit de disposer d'une parcelle de 500 m2 minimum, et de créer un bassin articifiel s'il n'en existe pas déjà.

 

Axel Sundermann souligne que la réglementation n'est pas très contraignante pour la création de bassins d'eau – considérés comme favorables à l'environnement et la biodiversité – il n'existe actuellement aucune contrainte administrative pour des bassins de moins de 1 000 m2, et une simple déclaration suffit pour ceux faisant jusqu'à 20 000 m2.

 

Une fois le bassin créé, des tubes en PEHD sont installés, puis recouverts d'une couche de graviers – est éventuellement de fumier – pour favoriser la fermentation et l'inscrustation de la vase, et ainsi permettre une hausse de la température de l'eau. L'ingénieur précise que les tubes en PEHD ne sont en aucun cas nocifs pour l'environnement, car ils ne se dégradent pas.

 

Ces tubes sont ensuite raccordés à un système de pompes à chaleur (PAC), qui permet de chauffer et refroidir un logement ou un bâtiment.

 

Un retour sur investissement rapide

 

Côté coûts, il faut compter minimum 30 000 € pour une installation. Axel Sundermann précise que ce système devient rentable à partir de 10 000 € de dépenses annuelles en chauffage et climatisation, pour un retour sur investissement en moins de 5 ans (hors subventions). Le bureau d'études compte non seulement s'adresser aux particuliers et copropriétés, mais aussi aux collectivités, entreprises, et industriels.

 

« Cela peut être installé en rénovation, par exemple pour remplacer un système de chauffage gaz, ou un système au fioul. Pour tous les systèmes qui fonctionnent à l'eau chaude, c'est très facile. En revanche, pour les systèmes qui fonctionnent à l'électricité, c'est un peu plus complexe parce qu'il faut également installer le système de chauffage à eau chaude », précise-t-il, soulignant toutefois que la réduction des coûts reste très intéressante : « Pour la même capacité de chauffage, on divise les coûts par 5 parce que l'électricité coûte très cher. Donc si vous avez une facture de 100 000 € d'électricité par an, vous gagnez 80 000 € par an ».

 

Pour le moment, le bureau d'études est en phase de conception d'un premier projet, situé à Rambouillet (78). Ce projet concerne la création d'établissements scolaires et de locaux associatifs, pour surface totale de 6 000 m2, sur un site laissé à l'abandon depuis plus de 5 ans.

 

Axel Sundermann explique que l'installation d'un système de géothermie sur plan d'eau permettra au maître d'ouvrage de réaliser 180 000 € HT d'économies par rapport à un système de forage. Si le coût du projet est estimé à 150 000 €, l'ingénieur souligne que, grâce aux subventions de l'Ademe pour la géothermie, le retour sur investissement devrait être obtenu en moins d'un an.

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier

 

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