Le déploiement des routes solaires est officiellement en marche. Ce lundi, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal inaugurait à Marseille un premier prototype, déjà salué comme « un coup de coeur » lors de la COP21.

« C'est bon pour la route, ça ne dévore pas d'espace vacant et en même temps ça peut être raccordé directement soit sur le réseau (électrique), soit en autoconsommation », a déclaré la ministre.

Pour atteindre l'objectif d'installer 1 000 kilomètres de routes solaires en France, dans les cinq prochaines années, la ministre avait déjà annoncé une enveloppe budgétaire de 5 millions d'euros.

« Je vais débloquer les financements (...) le plus rapidement possible, pour qu'on puisse maintenant, concrètement, avoir un laboratoire grandeur nature », a-t-elle expliqué.

Parkings et bandes d'arrêt d'urgence équipés

En pratique, le produit de quelques millimètres d'épaisseur se compose de cellules photovoltaïques encapsulées dans une résine technique. Il est collé à la route pour produire de l'électricité. Sa faible épaisseur permet, dès lors que la chaussée est en bon état et suffisamment plane, de l'utiliser facilement. L'énergie produite peut alors être récupérée pour des usages immédiats ou en stockage.

Les premiers éléments photovoltaïques devraient être installés sur des parkings ou des bandes d'arrêt d'urgence, en attendant que les modèles de routes solaires puissent être homologués pour la circulation classique, a précisé Ségolène Royal, ajoutant que la route solaire devrait créer des emplois en France.

Lancement programme "1000 km de route solaire en France" à Marseille : technologie, #ENR, emplois #croissancevertepic.twitter.com/lGVTu85PeT

— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 21 mars 2016

Plus précisément le ministère prévoit un déploiement en trois phases. Le procédé sera testé d'abord sur des petites surfaces avec circulation réduite, de 20 à 50 m2 et des moyennes surfaces de 100 à 150 m2, avec un trafic poids lourd.

Des « tests sur des surfaces plus importantes en conditions réelles de circulation routière et d'utilisation de l'électricité produite seront ensuite réalisés », a ajouté le ministère, dans un communiqué.

Les entreprises seront accompagnées

Les entreprises liées à la route à énergie positive seront accompagnées et soutenues par le plan d'investissement d'avenir (PIA) pour la réalisation des derniers tests opérationnels des technologies qu'elles développent pour d'autres fonctions, comme par exemple la récupération de chaleur.

« La route solaire s'inscrit pleinement dans les engagements de la France pour la réduction des gaz à effets de serre(...). Ce programme conjugue technologie française, innovation et emploi de la croissance verte », souligne le ministère.

Avant la fin de l'année, un appel à propositions sera lancé auprès des collectivités et des gestionnaires de voirie « afin de valoriser les expériences les plus réussies ».

C.T (avec AFP)
© Ministère de l'Ecologie