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Géothermie : l’État accélère en Île-de-France via le Fonds Chaleur

Publié le 29 septembre 2025
Mis à jour le 29 septembre 2025 à 17h28

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Avec près de 89 millions d’euros engagés depuis janvier pour 335 millions d’euros d’investissements, l’État renforce massivement le déploiement de la géothermie profonde en Île-de-France via le Fonds Chaleur opéré par l’ADEME. Le projet de réseau de Châtenay-Malabry et du Plessis-Robinson incarne cette dynamique.
©Adobe Stock
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Alors que le chauffage et l’eau chaude représentent 67 % de la consommation d’énergie finale en Île-de-France, les énergies renouvelables ne couvrent encore que 12 % des usages.

Pour combler ce retard, l’État s’appuie sur le Fonds Chaleur, outil de soutien aux projets de chaleur renouvelable, opéré par l’ADEME régionale. Depuis le 1er janvier 2025, près de 89 millions d’euros ont déjà été engagés, pour un total d’investissements atteignant 335 millions d’euros, dans la continuité des 90 millions d’euros alloués en 2024.

Depuis sa création en 2009, le Fonds Chaleur a permis de financer plus de 480 projets franciliens, représentant 650 millions d’euros d’aides et 3,5 milliards d’euros d’investissements. Ce soutien cumulé équivaut à 6,7 TWh/an d’énergies renouvelables et de récupération, soit la consommation annuelle de chaleur de 2 millions d’habitants.

Géothermie profonde : un gisement encore largement exploitable

 

L’Île-de-France se classe première région française et deuxième européenne pour la géothermie profonde. Pourtant, une grande partie du potentiel reste disponible. En 2025, sur les 12 projets soutenus par le Fonds Chaleur, cinq concernent directement ce secteur. Au total, ils représentent 440 GWh d’énergies renouvelables et de récupération, soit l’équivalent de plus de 110 000 tonnes de CO₂ évitées.

En 2024, le dispositif avait mobilisé 90 millions d’euros pour des projets de chaleur renouvelable, permettant notamment la pose de 98 km de réseaux de chaleur et la réduction de 110 000 tonnes de CO₂.

Châtenay-Malabry / Plessis-Robinson : un chantier emblématique

 

Parmi les opérations emblématiques figure le futur réseau de chaleur de Châtenay-Malabry et du Plessis-Robinson. Validé dès 2021 par une étude de faisabilité financée par l’ADEME, le projet a été confié à Réseau Terra Confort, filiale du groupe Coriance.

L’ADEME Île-de-France apporte un soutien de 29,25 millions d’euros, soit 31,6 % de l’investissement global (92,6 millions d’euros). L’installation repose sur un doublet géothermique avec pompes à chaleur et un réseau de distribution de 28 km. À l’horizon 2030, elle doit produire environ 127 GWh par an, chauffer près de 15 000 logements et éviter 17 000 tonnes d’émissions de CO₂, soit l’équivalent de 8 500 voitures.

Des dispositifs complémentaires pour massifier les projets

 

Le Fonds Chaleur soutient également les Contrats Chaleur Renouvelable Territoriaux (CCRT), conclus pour quatre ans et conditionnés à la réalisation d’au moins dix installations (géothermie de surface ou profonde, solaire thermique, biomasse, chaleur fatale…). 

En 2025, deux nouveaux CCR ont été signés : l’un avec le Sigeif en juin, l’autre avec la Ville de Paris en septembre.

Parallèlement, l’ADEME a créé en juin le Réseau Chaleur Renouvelable en Île-de-France afin d’accompagner les collectivités et entreprises. Les animateurs régionaux proposent aux maîtres d’ouvrage un appui technique pour développer des projets de réseaux de chaleur décarbonés.

Un engagement étatique assumé

 

Ce soutien massif s’inscrit dans les objectifs nationaux de réduction des émissions (-40 % d’ici 2030) et de neutralité carbone en 2050.

Comme le souligne Marc Guillaume, préfet de la région d’Île-de-France et préfet de Paris : « La production d’énergie renouvelable, décarbonée, constitue un enjeu majeur pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et réduit notre dépendance aux importations d’énergies fossiles. C’est donc un enjeu écologique, économique et de souveraineté nationale. L’Île-de-France dispose d’un potentiel important pour le développement de réseaux de chaleur décarbonés. Conscient de ces enjeux, l’État s’engage massivement pour soutenir les projets via le Fonds Chaleur opéré par l’ADEME ».

 

Par Jérémy Leduc

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