QAI : des pesticides retrouvés dans la majorité des logements français
Publié le 03 décembre 2025, mis à jour le 03 décembre 2025 à 17h09, par Nils Buchsbaum

Des résidus de pesticides, parfois interdits depuis plusieurs années, ont été retrouvés dans l'air et les poussières des habitations en France, révèle une étude nationale publiée jeudi 27 novembre. Ces substances, bien que prohibées, persistent donc dans l'environnement domestique, mettant en lumière des enjeux sanitaires préoccupants.
L'étude Pestiloge, financée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et menée entre novembre 2020 et février 2023, s'était donnée pour objectif de mesurer la concentration de pesticides dans l'air et les poussières domestiques, afin d'évaluer les risques associés à l'exposition à ces produits chimiques. Cette enquête a a analysé la présence de 81 pesticides dans l'air et de 92 dans les poussières, au sein de 571 logements répartis sur 321 communes dans 84 départements.
Quatre pesticides ont été repérés dans l’air de plus de 80 % des logements : deux insecticides, le lindane et la transfluthrine, ainsi que deux insectifuges, le DEET et l’icaridine. Ces substances, tout comme un autre insecticide, la perméthrine, ont été retrouvées dans plus d’un foyer sur deux. Par ailleurs, un fongicide, le folpel, a été détecté dans plus de 60 % des habitations. Enfin, le chlorprophame, un herbicide, a été détecté dans 70 % des logements lors de cette campagne de détection menée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Pour certains de ces produits — le lindane et la perméthrine —, les concentrations étaient même « généralement plus élevées dans les logements que dans l’air extérieur ».
L’Anses souligne toutefois qu’en l’absence de valeurs de référence ou de seuils réglementaires, il reste impossible de déterminer si les niveaux mesurés présentent ou non un risque pour la santé des occupants.
Les pesticides demeurent bien après leur utilisation
S’agissant des pesticides, « plus souvent détectés dans les poussières que dans l’air des logements », 13 substances ont été retrouvées dans plus de neuf foyers sur dix : cinq fongicides (boscalid, dicloran, difénoconazole, propiconazole, tébuconazole), quatre insecticides (acétamipride, cyperméthrine, imidaclopride, perméthrine), deux herbicides (glyphosate, terbutryne) et deux répulsifs d’insectes (DEET, icaridine). Quatre autres composés — le fipronil, le lindane, le pyriproxyfène et la transfluthrine — ont également été détectés dans plus d’un logement sur deux.
Ces mesures témoignent de la persistance, bien après leur utilisation, de la contamination en pesticides dans l'air et les poussières des logements français.
« Un nettoyage régulier des surfaces et l'aspiration des poussières restent parmi les meilleurs outils pour limiter » cette persistance, rappelle l'agence de sécurité sanitaire.
Certains de ces produits n’étant plus commercialisés depuis des années, l’Anses insiste : « une vigilance doit être maintenue quant à la présence de vieux meubles ou charpentes en bois qui ont pu être traités par des produits biocides aujourd’hui interdits ». Elle ajoute également qu'« utiliser de vieux stocks de produits phytopharmaceutiques ou biocides n’est pas recommandé ».
Par Nils Buchsbaum














