Dans le BTP, l’IA et l’emploi des encadrants en quête de développement
Publié le 27 novembre 2025, mis à jour le 27 novembre 2025 à 17h22, par Virginie Kroun

Lors de sa journée dédiée aux évolutions des métiers du bâtiments et des travaux publics, l’Observatoire des métiers du BTP publie une nouvelle étude déployée en deux volets. En premier lieu les fonctions cadres.
Progression des encadrants, mais difficultés de recrutement
Recensant 160 000 professionnels en 2023, les encadrants de chantier et d’atelier concentrent 8 % des effectifs du bâtiment et 20 % des travaux publics.
Les profils et parcours des cadres varient. « Si les chefs d’équipe et chefs d’atelier sont souvent issus de la promotion interne avec un niveau Bac ou inférieur, les postes de chef de chantier ou de conducteur de travaux requièrent majoritairement une formation supérieure », est-il souligné dans la synthèse du rapport.
Et les rangs progressent sur les postes de conducteurs de travaux, de 30 % dans le bâtiment et de 29 % dans TP entre 2017 et 2023. À horizon 2030, « les entreprises anticipent de nouvelles hausses », indique l’observatoire, montant à 162 371 personnes en 2025 selon les sondés, contre 159 971 en 2024.
Il n’empêche qu’au moins 70 % des entreprises rencontrent des difficultés de recrutement pour au moins une fonction d’encadrement. Les postures dans ce domaine changent selon les tailles d’entreprises. Alors que les grandes entreprises misent sur l’alternance, et les petites structures sur la montée en compétence interne.
« Face à ces enjeux, les besoins en formation se concentrent sur des compétences transverses de plus en plus critiques : management, compétences réglementaires, pilotage de la qualité, mais aussi transitions écologique et numérique. L’offre actuelle, trop centrée sur la prévention et la sécurité, est partiellement adaptée », développe l’observatoire des métiers du BTP.
Dans son étude, la structure préconise des mesures concrètes pour l’attractivité de ces fonctions : lancer des formats vidéo et témoignage, assouplir les formations voire élargir les compétences enseignées au-delà seuil strictement réglementaire.
L’IA, une diffusion « encore marginale »
Second volet abordé par l’Observatoire des métiers du BTP : l’intelligence artificielle. Une technologie dont la « diffusion reste encore marginale », d’après l’étude.
Moins de 10 % des entreprises du BTP recourent aux outils IA, bien que 36 % se déclarent prêtes à en utiliser dans les prochaines années.
À noter également de fortes disparités selon la taille d’entreprise : 35 % des grandes structures en sont déjà munies ou sont en cours d’équipements, tandis que les TPE, faute de ressources et de repères, sont plus frileuses.
« Le recours à ces technologies se concentre aujourd’hui sur les fonctions support : rédaction de documents, traitement de texte, conception assistée (plans, réseaux) ou aide à la décision. Les usages sur le terrain (contrôle qualité, logistique, maintenance prédictive ou sécurité) restent limités, freinés par des enjeux de coût, de formation ou de lisibilité de l’offre technologique », analyse l’observatoire.
Selon celle-ci, différents leviers sont possibles pour « une adoption plus large et mieux ciblée » de l'IA. Notamment l’accompagnement des entreprises vers de son expérimentation, voire une simplification du discours sur ses usages.
L’étude préconise également une « acculturation à tous les niveaux », tout en intégrant des « compétences numériques et analytiques dans les formations du secteur ».
Par Virginie Kroun














