Malgré un climat morose, les dirigeants de TPE plébiscitent l’apprentissage

Le 80ème baromètre de conjoncture Fiducial des TPE vient de paraître. Pour cette nouvelle édition, l’IFOP, à l’origine de cette enquête, s’est intéressé plus particulièrement à l’apprentissage.
Si dans un premier temps, le baromètre a révélé un niveau de défiance record des dirigeants des TPE à l’égard du gouvernement, l’enquête a aussi démontré le véritable intérêt de ces mêmes dirigeants pour l’apprentissage.
Une défiance record envers le gouvernement
Le climat économique et géopolitique actuel n’est pas pour rassurer les chefs d’entreprise. Pour preuve, la confiance des dirigeants de TPE vis-à-vis des mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Emmanuel Macron chute à 19 %. Une baisse de 7 points par rapport au 1er trimestre, qui renoue ainsi au niveau similaire mesuré au 4ème trimestre 2024 (17 %). À savoir que cette période enregistrait le score le plus faible mesuré, depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Le niveau de pessimisme à l’égard du climat des affaires reste très élevé et atteint 80 %, soit 2 points de plus par rapport au 1er trimestre 2025. Malgré ça, les dirigeants font état d’un léger regain d’optimisme quant à leur propre activité : un niveau qui s’établit à 51 % ce trimestre (+3 points).
Dans le détail, les dirigeants de TPE des secteurs de l’industrie et des services aux entreprises se montrent moins pessimistes que la moyenne (respectivement -5 et -4 points). À l’inverse, les patrons du BTP, des services aux particuliers et de la santé et de l’action sociale expriment un pessimisme plus élevé que la moyenne (respectivement +5, +4 et +6 points).
L’apprentissage, valeur refuge pour les dirigeants des TPE
L’enquête n’apporte pas que son lot de mauvaises nouvelles. L’apprentissage ressort comme étant le bon point de ce baromètre. En effet, les dirigeants de TPE reconnaissent et valorisent l’apprentissage au sein de leur organisation.
Parmi les chefs d’entreprise comptant au moins un salarié au sein de leurs effectifs (à savoir 80 % des patrons interrogés), plus de la moitié indique avoir déjà eu recours à l’apprentissage ou au contrat de professionnalisation au cours des 10 dernières années (52 %), dont près de 2 sur 10 de manière permanente ou continue, voire pendant pratiquement toute la période (18 %).
Parmi les chefs d’entreprise concernés (à savoir 44 % des dirigeants sondés), plus de 8 sur 10 ont une bonne image de l’apprentissage (84 %), dont 23 % une très bonne image.
Une majorité des patrons en perçoivent aussi des retombées positives directes pour leur entreprise. Dans le détail, ils sont 85 % à considérer que l’apprentissage facilite le recrutement du personnel et 78 % que les formations proposées en apprentissage permettent de s’adapter rapidement à l’évolution des métiers ou à l'émergence de nouveaux métiers. Une majorité (87 %) estime que tous les diplômes professionnels (du CAP au BAC+5) devraient être accessibles par la voie de l’apprentissage, soit une hausse de 6 points par rapport à juin 2011.
En revanche, près de 8 patrons sur 10 (78 %) témoignent de leurs difficultés à trouver « un bon apprenti facilement ». Un score en hausse de 5 points par rapport à 2011.
Enfin, l’apprentissage se révèle être un véritable levier pour les chefs d’entreprise de TPE : 82 % revendiquent un impact positif de l’apprentissage pour leur entreprise, dont 20 % « très positif ».
Une dynamique qui s’inscrit dans une logique gagnant-gagnant : 56 % des dirigeants déclarent avoir déjà embauché à l’issue d’une période d’apprentissage. Un niveau en très forte progression de 17 points par rapport à juin 2011, où ils étaient seulement 39 % à avoir embauché à l’issue du contrat.
Par Jérémy Leduc