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Accessibilité : l'APF veut des « sanctions lourdes et conséquentes » à l'avenir

Publié le 28 février 2014

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Le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a annoncé mercredi la mise en place de nouveaux délais pour rendre accessibles les lieux publics et les transports aux handicapés. Si l'échéance de 2015 reste la norme, les gestionnaires d'établissement pourront étaler les travaux sur 3 à 9 ans. Pascal Bureau, administrateur de l'Association des Paralysés de France (APF), a répondu à nos questions.
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Quel est votre sentiment suite à l'annonce du premier Ministre ?

Pascal Bureau : Nous n'avons pas eu de réelle surprise car cette possibilité avait été évoquée lors de la concertation avec Mme Campion. Cependant, nous espérions que ces délais seraient plus resserrés. Notre objectif était de régler l'ensemble de ces problématiques sur trois ans. Le fait de fixer un délai de 3, 6 ou 9 ans, selon le type d'établissements est contraire à tout ce que nous pouvions accepter. Nous voulions que tout le monde soit sur un même pied d'égalité pour respecter l'idéologie de la loi Handicap de 2005.

Pourquoi la France peine-t-elle à faire appliquer la loi Handicap 2005 ?

P.B : Le gros problème en France, c'est qu'on ne sait pas intégrer les personnes handicapées. Pour les bâtiments, la problématique de l'accessibilité n'est pas traitée en amont, comme c'est le cas pour les normes de sécurité. On construit d'abord et on réfléchit après. Pourtant, ces normes profiteraient à tout le monde, pas seulement aux handicapés. Rendre accessible les commandes pour l'ouverture des portes ou pour un éclairage, c'est aussi rendre les enfants autonomes.

Redéfinir la largeur d'une porte ou d'un ascenseur, c'est aider au quotidien les personnes obèses. Pour nous, ces normes ne doivent pas apparaître comme une difficulté supplémentaire pour la construction mais bien comme un effort pour mieux vivre ensemble. C'est une question de citoyenneté.

Qu'attendez-vous du gouvernement ?

P.B : Nous sommes bien sûr mécontents et pas satisfaits de ces nouveaux délais mais si nous devons supporter cette aberration, il faut qu'il y ait des contreparties. Dans un premier temps, nous attendons davantage de précisions sur les types de bâtiments concernés par les délais. Ensuite, nous aimerions que le gouvernement quantifie le montant des sanctions en cas de non respect des délais. Pour nous, ces sanctions doivent être lourdes et conséquentes pour ne pas laisser le choix aux gestionnaires d'établissement.

Claire Thibault

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