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« La RE2020 a renforcé les convictions de l’entreprise dans sa vision du circuit court » (Artis)

Publié le 20 avril 2023

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Depuis l'entrée en vigueur de la RE2020, de nombreuses entreprises ont dû revoir leur façon de produire afin de respecter les règles de cette nouvelle réglementation. Pour Artis, constructeur de maisons individuelles implanté dans les deux Savoies, la RE2020 n’a pas entraîné de grands bouleversements, mais plusieurs axes d’améliorations. Éclairage.
« La RE2020 a renforcé les convictions de l’entreprise dans sa vision du circuit court » (Artis) - Batiweb

Créée en 1989, Artis est une entreprise familiale spécialisée dans la construction de maisons individuelles, et qui, au fil du temps, a développé également une partie promotion immobilière. Présente en Savoie, Haute-Savoie et dans le Pays de Gex, la société Artis a historiquement toujours privilégié la proximité et la collaboration avec des entreprises de son secteur géographique.

Nicolas Bonnet, son directeur général, explique l’attachement qu’a sa société à travailler avec des acteurs locaux : « On a toujours fait le choix de la proximité, on a toujours travaillé sur un périmètre que l’on connaît, avec des entreprises que l’on connaît. Nos salariés sont d’ici, nos artisans également. Le choix du circuit court a toujours été une évidence, que ce soit par nature, par goût ou par culture. La mise en place de la RE2020 nous a plutôt renforcé dans cette vision là ».

Entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2022, la RE2020 vise à rendre les constructions neuves plus respectueuses de l’environnement. Ce texte s’applique, de façon progressive, aux logements individuels, aux logements collectifs, et aux bâtiments du secteur tertiaire.

Directement concerné par cette nouvelle norme et historiquement axé sur le local, l’entreprise Artis a vu la RE2020 renforcer ses convictions : « Aujourd’hui nous sommes ravis d’être au service de nos clients qui sont d’ici, qui veulent construire et s’installer ici. On se sent pleinement aligné par rapport au fait d’être local et raisonnable dans nos périmètres et avec nos moyens ».

 

Une nouvelle génération plus sensible à la cause environnementale

 

Les acheteurs potentiels sont aujourd’hui beaucoup plus en accord avec la RE2020 d’après Nicolas Bonnet, du fait d’une conscience environnementale et écologique accrue par rapport aux générations antérieures : « La nouvelle génération de clients est plus attentive que celle d’avant sur la performance du bâti. Ces nouveaux clients savent que la RE2020 est déjà le normatif le plus élevé de l’époque ».

Conscient de l’exigence déjà élevée de la RE2020, les futurs propriétaires savent qu’il n’est pas forcément pertinent de cumuler des actions complémentaires, afin d’augmenter davantage la performance du bâti : « Ajouter à la RE2020 une performance supplémentaire, cela représente peu de gains pour un investissement de plus en plus conséquent. Chercher la performance en plus, c’est coûteux, et pour des gains qui sont aujourd’hui assez minimes ».

Il ajoute : « Quand vous transformez un bâtiment ancien qui était une passoire thermique, vous isolez, vous en faites un bâtiment moyennement performant, vous avez fait un grand pas. Quand vous avez un bâtiment qui est déjà performant, vous l'améliorez, cela va être marginal. Les clients en ont conscience ».

 

Un sens des priorités à revoir

 

Malgré l’attrait permanent de l’entreprise Artis pour le local, plusieurs défis attendent le constructeur de maisons individuelles avec la récente entrée en vigueur de la RE2020. Mais selon M. Bonnet, tous les défis ne sont pas facile à relever : « Sur la partie carbone, les défis qui nous attendent vont être la capacité que l’on a à concevoir, avec des fournisseurs et des industriels, des matériaux et fournitures à l’empreinte carbone limitée ». 

Jusque-là, a priori, rien d’irréalisable. C’est sur la partie construction que les choses se compliquent, explique le directeur général d'Artis : « Il va être difficile de limiter les déplacements des artisans, difficile d’éviter les travaux de terrassement, en bref de remettre en cause ce qui est un métier de proximité chez nous, c’est-à-dire la construction ».

Le chef d’entreprise ajoute : « Je vous donne un exemple : quand on aura fait des bâtiments de plus en plus efficaces, décarbonés, avec les bons matériaux, les bonnes filières etc… on aura atteint un certain palier de performance. Quand on va nous demander d’atteindre le palier supplémentaire, que va-t-on nous demander ? Que nos artisans viennent en camionnette électrique ? À ce qu’ils travaillent à la pelle et délaissent la pelleteuse ? On touche un peu aux limites à un moment ».

Beaucoup d’efforts à fournir donc, parfois même impossibles pour Nicolas Bonnet. Selon lui, la priorité est ailleurs : « Si on veut faire de vrais gains, il faut s’attaquer aux trois millions de passoires thermiques qui existent en France, puis aux 30 millions de logements qui restent et qui ne sont pas rénovés. Or, on s’attaque aujourd’hui aux 250 000 logements neufs qui sont déjà plutôt performants. On fait peser sur quelques dizaines de milliers de logements un effort qui ne va rien donner en termes de gains, en termes de volume, alors qu’il y a 30 millions de passoires à rénover ».

 

Propos recueillis par Jérémy Leduc

Photo de Une : Maisons-Artis

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