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DPE : nouvelle méthode de calcul pour le chauffage électrique

Publié le 09 juillet 2025

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Matignon a annoncé un arrêté modifiant le mode de calcul pour le chauffage électrique dans le DPE. Le coefficient de conversion de l’électricité passe de 2,3 à 1,9. Ce qui permettrait à 850 000 logements de sortir du statut de passoire énergétique.
©Adobe Stock
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Dès le 1er janvier 2026, une nouvelle méthode de calcul sera appliquée pour le diagnostic de performance énergétique (DPE). C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre François Bayrou, dans un communiqué diffusé le 9 juillet.

Le texte porte sur le coefficient d’énergie primaire (CEP), désignant l’énergie réellement consommée par un bâtiment sur toute une année.  

Un arrêt associé sera signé début septembre, après consultation publique, sous la houlette des ministères chargés du Logement et de l’Énergie. Le texte suit le décret du 16 juin 2025, appliqué de cet été pour fiabiliser de ce diagnostic. Diagadom a toutefois demandé des mesures complémentaires.

850 000 logements sortiraient du statut de passoire énergétique

 

Concrètement, le coefficient de conversion de l’électricité baisse de 2,3 à 1,9. Le gaz naturel bénéficie d'un coefficient de 1, le rendant plus avantageux comparé à l’électrification.

« Cette évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une inégalité de traitement pénalisant jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité, y compris lorsqu’ils ont fait l’objet de travaux de rénovation », lit-on dans le communiqué de Matignon.

Le gouvernement veut ainsi flécher les aides à la rénovation énergétique vers les logements chauffés aux énergies fossiles. 850 000 logements principalement chauffés à l’électricité sortiraient de l’étiquette F ou G.

Un « signal fort en faveur du DPE », affirme M. Bayrou. « Cette modification évite à certains logements de moins de 40 m2 d'être classés comme des passoires thermiques parce qu'ils sont à l'électricité, alors qu'ils ne l'auraient pas été s'ils avaient été chauffés au gaz », poursuit le Premier ministre.

« C'est une victoire pour notre mix électrique décarboné à 95 %, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, et un signal fort en faveur de l'électrification des logements », a salué Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique.

Une « décision courageuse et stratégique », se réjouit Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement et actuel président d’Équilibre des Énergies. « En reclassant les logements injustement pénalisés, on libère du logement, on redonne confiance au secteur du bâtiment, et on concentre l’effort public sur les vraies priorités : les passoires chauffées aux énergies fossiles », salue-t-il.

« Ni plus ni moins qu'un positionnement politique pour favoriser l'électricité et le nucléaire »

 

Cette réforme tend certes à « corriger les DPE qui aujourd'hui défavorisent beaucoup l'électricité dans les petites surfaces, que ce soit en raison du chauffage ou du ballon d'eau chaude », acquiesce Nicolas Goldberg, expert en énergie pour Colombus consulting.

« Le pendant est que cela décourage la rénovation thermique dans ces petits logements chauffés à l'électricité où les factures peuvent être compliquées pour les locataires », craint-il.

Pour David Rodrigues, responsable juridique de l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV), il s’agit « ni plus ni moins qu'un positionnement politique pour favoriser l'électricité et le nucléaire, et un cadeau fait aux bailleurs et aux professionnels qui demandaient depuis des années un allègement des contraintes ».

Rappelons que des ajustements en janvier 2024 ont permis à des logements de petites surfaces de ne plus être classés passoires énergétiques.

 

Par Virginie Kroun

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