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Explosion des vols d’engins de chantiers en 2021 (COYOTE)

Publié le 15 mars 2022

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D’après un récent observatoire commandité par l’entreprise COYOTE, en 2021, un tiers des entreprises du BTP ont déclaré un vol d’engins de chantiers. Phénomène qui aurait d’ailleurs presque doublé la même année, car il s’opère souvent en bande organisée et par intermittence sur une bonne partie de la France. A cela s’ajoutent des mesures de sécurité qui laissent à désirer dans les entreprises touchées, ce qui peut entrainer des coûts monumentaux. Décryptage avec Olivier David, directeur Commercial France de COYOTE, qui propose notamment un système de géolocalisation et de récupération des engins volés.
Explosion des vols d’engins de chantiers en 2021 (COYOTE) - Batiweb

Les entreprises du BTP connaissent en recrudescence de vols d’engins de chantier en 2021, à en croire l’Observatoire des vols de COYOTE. 

L'étude a nécessité un travail de fourmi, car « réunir de l’information extrêmement précise sur les vols d’engins, est très difficile. Parce qu’il n’y a pas une seule source d’information et il y a plusieurs raisons à cela. La première c’est qu’il y a un certain nombre d’engins qui ne sont pas déclarés volés, lorsqu’ils sont volés, parce qu’ils ne sont pas toujours assurés. (…) Nous avons donc croisé des informations de l’Argos, des informations qui proviennent des compagnies d’assurance et nos propres statistiques », développe Olivier David, directeur Commercial France de la marque spécialisée dans la géolocalisation et le tracking de véhicules. 

Observatoire de COYOTE sur les vols en 2021
Source : Observatoire des vols de COYOTE

A partir de tous ces éléments différents chiffres ressortent : un tiers des entreprises du BTP déclarent avoir été victimes d'au moins un vol d’engin de chantier, phénomène qui aurait presque doublé en 2021 (dans les 97 % selon Olivier David).


Des vols font les montagnes russes

 

Autrefois, on distinguait deux types de vols d’engins de chantiers. D’abord les vols traditionnels, de pelleteuses par exemple, destinés à l’export, puis les vols et recel de pièces, qui se déroulent plus au niveau national. 

Suite à son observatoire, COYOTE relève un nouveau phénomène de vol, à usage personnel. « Je ne sais pas si c’est la COVID qui a généré ça, mais vous avez eu un entrepreneur qui se dit « Moi j’aimerais bien avoir mon propre matériel pour mon propre usage ou monter ma petite entreprise de BTP (…), le plus simple c’est que je me serve chez le voisin ». Donc nous avons vu des vols, où l’engin est remaquillé et réutilisé. Et comme peu d’engins ont une plaque d’immatriculation, peu d’engins circulent sur les voies publiques, donc le risque d’attraper d’un engin est assez faible », commente Olivier David. 

Le directeur Commercial France de COYOTE cite également l’Argos, qui enregistre un taux de récupération de vols d’engins de chantier, oscillant entre 0 et 11 %, selon le type d’engin. « Autant dire que quand un engin est volé, il n’est jamais retrouvé », résume Olivier David.

L’étude de COYOTE observe également des zones particulièrement sensibles à ce phénomène, de par leur dynamisme économique dans le BTP : les Hauts-de-France, l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le pourtour méditerranéen. Et Olivier David de mentionner deux poches en train de se former en Nouvelle-Aquitaine et au Pays de la Loire.

Selon le directeur Commercial France de COYOTE, si les vols se déplacent si facilement en France, c’est surtout parce que ces actes malveillants s’opèrent en bande organisée mais aussi en montagne russes, entre recrudescence et démantèlement, et ainsi de suite. L’imprévisibilité du phénomène demeure grande…
 

Des coûts pouvant dépasser les 10 000 euros

 

Une chose est sûre : les vols d’engins de chantiers frappent davantage les petites et moyennes entreprises. Ces dernières se retrouvent en effet tiraillées entre des coûts directs (location voire rachat de matériel, modernisation d’engins très vieux…), et indirects, liés à une désorganisation de chantiers, qui concerneraient 77 % des entreprises selon l’observatoire. 

Les conséquences qui en découlent sont divers, car « 30 % des entreprises ont déclaré une perte d’exploitation ou une perte de marge, 23 % ont déclaré un surcout de la prime d’assurance, 11 % ont déclaré une insatisfaction client », énumère Olivier David, en évoquant cependant seulement 2 % reconnaissant avoir appliqué le chômage technique. « Ce qui montre que les entreprises se débrouillent quand même pour essayer de pallier l’absence d’un matériel », constate-t-il.

Il n’empêche que ces pertes représentent pour 40 % des coûts directs de plus de 10 000 euros, pour 20 % des coûts indirects supérieurs à ce même montant. Le pire, c’est que « 18 % ne savent pas mettre un chiffre derrière ce vol », déplore Olivier David. 


Des bons gestes à prévoir pour sécuriser le parc

 

D’où le travail de pédagogie mené par COYOTE auprès des entreprises du BTP. Le fabricant de solutions de sécurité appelle notamment à la mise place dans chaque structure d'un plan de continuité, afin d’anticiper ces vols dans le parc d’engins. Ledit plan rassemblerait des mesures de précaution spécifiques au coût et à la disponibilité des martériaux, mais aussi à l’organisation de l’entreprise et au contexte d’approvisionnement imprévisible, perturbé par les pénuries.

La première strate de précautions recommandées par la marque, pour les engins disponibles, peu onéreux et assurés généreusement, consisterait essentiellement à effectuer un audit, y compris visuel, à raison d’une fois par mois. 

Le second de niveau de précaution conseille des protections passives renforcées (ranger la machine dans un bâtiment au lieu d’un parc, installer un système de géolocalisation). Cela s’adresse aux types d’engins dont le « coût de remplacement ou de location est jugé acceptable et la disponibilité de l’engin sur le marché est jugé acceptable », précise Olivier David.

Un troisième et dernier niveau d’actions renforcées sont préconisées sur des biens essentiels et difficilement remplaçables. Pour cela, COYOTE vante bien évidemment la nécessité du système de la géolocalisation. Mais son directeur Commercial France nuance, en nous rappelant l’instabilité des émissions, altérables par des brouilleurs.

Le fabricant ajoute donc dans son pack anti-vol, en plus d’un boitier géolocalisation, un second boitier de récupération. Plus petit, il est plus dissimulable à la vue des larcins et fonctionne par ondes ultra-courtes, grâce à la technologie ultra-narrow-band (UNB).  Une technologie qui sert de passe-muraille, y compris face aux brouilleurs ou des zones blanches. 

Donc, 22 détectives missionnés par COYOTE et répartis sur toute la France, sont capables « de récupérer des engins sur le port du Havre, (…) dans les sous-sols », nous explique Olivier David. Entraînés, voire parfois issues de la police judiciaire et de la gendarmerie, ces détectives sont aguerris et n’ont que pour mission de repérer l’engin. Une fois trouvé, ils se contentent d’alerter les forces de l’ordre, qui sont les seuls à avoir le droit d’intervenir et d’accéder à l’engin de chantier subtilisé.

Tout un attirail qui doit satisfaire les forces de l'ordre, car le taux de récupération est de 91 %, selon les estimations de COYOTE.

Dernière recommandation de son directeur Commercial France pour la sécurité des engins de chantier : « Quand vous êtes une entreprise connue pour transporter ou avoir des équipements un petit peu particuliers, il est préférable de ne pas marquer le nom de l’entreprise sur le véhicule ». 


Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : COYOTE
 

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